Les élections européennes officiellement closes, la question du renouvellement des dirigeants des quatre principales institutions de l’UE, et tout particulièrement celle du prochain président de la Commission européenne, se pose de manière concrète pour les chefs d’Etat et de gouvernement des 28 Etats membres.
En vertu du traité de Lisbonne, les chefs d’Etat et de gouvernement devront "tenir compte du résultat" du scrutin communautaire pour proposer au Parlement européen leur candidat à la présidence de la Commission. Ils ont rendez-vous à Bruxelles, le 27 mai 2014, afin d’évoquer ce sujet lors d’un dîner informel auquel ils ont été conviés par le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy.
Dans une interview accordée à RTL Radio Lëtzebuerg le 26 mai 2014, le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel a répété que pour lui, "hier comme aujourd’hui", le poste de prochain président de la Commission européenne "doit revenir à l’une des têtes de liste" qui ont concouru pour l’un des cinq principaux groupes politiques au Parlement européen lors de ces élections. "Dans le cas contraire, nous aurons un véritable problème en matière de crédibilité des institutions européennes", a-t-il estimé.
Pour mémoire, il s’agit pour le PPE de Jean-Claude Juncker, pour les S&D de Martin Schulz, pour les libéraux (ALDE) de Guy Verhofstadt, pour les Verts/ALE de Ska Keller et de José Bové ainsi que, pour la gauche radicale (GUE/NGL), d’Alexis Tsipras.
Le Premier ministre luxembourgeois a néanmoins convenu "ne pas savoir" comment se déroulerait la suite. Xavier Bettel relève en effet que plusieurs partis qui sont de la même famille politique que Jean-Claude Juncker, aussi au Parlement européen, ont déjà fait savoir qu’ils ne le soutiendraient pas" pour le poste de président de la Commission, alors qu’il était le candidat du PPE qui revendique la victoire lors de ces élections. "Or ces partis s’étaient accordés sur sa candidature comme tête de liste", poursuit-il. "Cela me pose problème. Ils auraient dû le dire avant les élections", appuie le Premier ministre luxembourgeois, qui "refuse de se livrer à un marchandage politique" sur les postes-clés des institutions de l’UE.
Il s’agit néanmoins de ne pas se précipiter, ajoute Xavier Bettel, non pas pour gagner du temps mais afin que le nouveau Parlement européen puisse se former, et en particulier les groupes politiques en son sein. Au lendemain du scrutin, il n’est en effet pas encore clair de savoir vers quelles formations une part des nouveaux députés élus se dirigeront.
"Pour moi, le plus important est qu’il a été dit que le groupe politique le plus important pourrait revendiquer le poste. Si [lors du dîner informel] il est tout de suite dit qu’aucun des candidats têtes de liste ne serait le candidat du Conseil pour le poste, alors j’ai personnellement un énorme problème et notre gouvernement également, car nous irions droit vers une crise institutionnelle qui pourrait durer. Croyez-moi, l’Europe a besoin de tout, sauf d’une crise", a-t-il conclu.