Principaux portails publics  |     | 

Elections européennes
Avec 217 sièges, le PPE creuse à nouveau un léger écart face au S&D qui en engrangerait 201, selon le dernier sondage de Pollwatch mené en vue des élections européennes
20-05-2014


electio2014-logoAprès avoir été au coude à coude en termes d’intentions de votes une semaine plus tôt dans la course aux élections européennes, les deux principaux groupes politiques au Parlement européen voient l’écart entre eux se creuser à nouveau, selon la dernière étude publiée le 20 mai 2014 par Pollwatch, qui fournit des analyses hebdomadaires à partir d’agrégats de sondages et de résultats électoraux dans toute l’UE.

Le PPE repart à la hausse et augmente son avance sur le S&D de 3 à 16 sièges

pollwatch-20-maiSelon ces estimations, le PPE enregistrerait une hausse des intentions de vote à 217 députés européens (contre 212 une semaine plus tôt), soit 29 % du futur Parlement européen, tandis que le S&D constaterait une baisse des intentions qui lui vaudrait finalement 201 eurodéputés (contre 209 estimés par Pollwatch le 14 mai), occupant 27 % des sièges du nouveau Parlement.

Les libéraux (ALDE) conserveraient la position de troisième force politique selon Pollwatch, avec 59 députés européens annoncés (63 une semaine plus tôt), suivi en quatrième position par la gauche radicale GUE/NGL qui remporterait 53 sièges contre les 52 prévus le 14 mai.

Les Verts/ALE seraient 44 (contre 38 dans le dernier sondage), devant les conservateurs du groupe CRE, avec 42 sièges (contre 43 une semaine plus tôt), et le groupe eurosceptique 'Europe de la liberté et de la démocratie' (EFP) du leader britannique de l'UKIP, Nigel Farage, avec 40 sièges (contre 39 prévu par le dernier sondage). Les non-inscrits conserveraient pour leur part les 95 sièges déjà annoncés  la semaine précédente.

La gauche radicale GUE/NGL engrange la plus forte progression

Par rapport au Parlement sortant – qui pour mémoire comptait 766 sièges contre 751 pour le prochain –, le groupe PPE est toujours celui qui connaîtrait le plus fort recul selon les estimations de Pollwatch, abandonnant près de 57 sièges par rapport à 2009. L’ALDE, qui chuterait de 24 sièges par rapport à la précédente législature, le suit de près, devant les Verts/ALE (-12 sièges). Parmi les plus fortes progressions en comparaison à 2009, les GUE/NGL gagneraient 18 sièges, tandis que les S&D engrangeraient 5 sièges supplémentaires en comparaison avec la dernière législature.

"Alors que nous nous attendons à ce que le PPE perde plus de 40 sièges par rapport à 2009, au cours de cette campagne électorale, les partis membres du PPE ont consolidé leur position dans de nombreux pays, notamment en Pologne, en Hongrie et en Allemagne. En revanche, si nous nous attendions à ce que les S&D engrangent des gains par rapport à 2009, au cours de la campagne, beaucoup ont reculés", soulignent les chercheurs responsables de l’analyse.

Cela a selon eux été particulièrement le cas en France, au Royaume-Uni, en Pologne et en Hongrie. "Pendant ce temps, le soutien aux partis anti-européens de la droite populiste a augmenté en Europe du Nord, en particulier au Royaume-Uni, en France et au Danemark, tandis que le soutien aux partis de la gauche radicale a augmenté dans les pays qui ont souffert de ralentissement économique, notamment en Grèce, en Espagne et en Irlande", appuient-ils.

Pollwatch fournit par ailleurs à ce sujet un décompte par pays : Pour le Luxembourg, la répartition des six sièges resterait inchangée : trois iraient au CSV (affilié au PPE) tandis que les eurodéputés du LSAP (S&D), déi Gréng (Verts/ALE) et du DP (ALDE) garderaient chacun leur siège unique. Il faut néanmoins préciser qu’en l’absence de sondages nationaux, Pollwatch se base pour cette estimation sur les résultats des dernières élections législatives luxembourgeoises du 20 octobre 2013.

En France, le Front national (parti d’extrême droite qui était parmi les non-inscrits lors de la dernière législature) arriverait en tête avec 23 sièges, soit une progression de 20 sièges, devant les conservateurs de l’UMP (membres du PPE) et les Verts qui devraient perdre chacun 10 sièges selon l’étude, (passant respectivement à 20 et à 5 sièges). Le Parti Socialiste (S&D) conserverait pour sa part ses 14 sièges actuels, de même que la gauche radicale (affiliée à la GUE/NGL) qui maintiendrait ses 5 sièges et les libéraux français affiliés à l’ALDE qui devraient pour leur part conserver 6 sièges.

En Allemagne, les conservateurs de la CDU d’Angela Merkel (PPE) resteraient, malgré un recul de cinq sièges, les plus forts avec 37 eurodéputés alors que les socialistes du SPD (S&D) gagneraient 4 sièges pour atteindre 27 députés européens. Le parti libéral FDP (affilié à l'ALDE), qui ne siège plus au parlement national, le Bundestag, subirait une nouvelle défaite, perdant 8 sièges sur les 12 qu’il occupe actuellement. Les Verts seraient également en déclin, cédant 3 de leurs 14 sièges, tandis que la gauche radicale (Die Linke) conserverait les 8 sièges qu’elle occupait déjà sous la précédente législature.

Des estimations sujettes à caution

Pollwatch se veut néanmoins prudent, soulignant que ce résultat "n'est pas une fatalité". "En tenant compte des marges d'erreur dans les derniers sondages, et sur la base de 1000 simulations de ce qui pourrait arriver, il reste encore une probabilité de 15 % que le S&D soit plus important que la PPE", poursuivent les auteurs.

Autre mise en garde : ces chiffres ne tiennent pas compte de changements potentiels que pourraient effectuer les partis entre les groupes politiques dont ils sont membres au Parlement européen ainsi que du choix de partis actuellement non-inscrits de rejoindre ou non certains groupes politiques – en particulier le choix des 18 à 20 députés estimés du M5S, le Mouvement 5 étoiles italien. Par ailleurs, les variations importantes constatées d’une analyse à la suivante rappellent le caractère aléatoire de tels agrégats de sondages, ce qui invite donc à la prudence dans leur interprétation.

Pour mémoire, pour réaliser leurs études, les chercheurs de Pollwatch ont recours à des sondages sur les intentions de vote aux élections européennes menés au niveau national des Etats membres. Lorsque de tels sondages ne sont pas disponibles, Pollwatch reprend des sondages sur les élections législatives nationales. A défaut de celle-ci, ce sont les résultats des dernières législatives sont pris en compte.