La Commission européenne a confirmé le 4 juin 2014 sa recommandation d'accorder le statut de candidat à l'UE à l'Albanie, en adoptant un rapport d’étape sur les progrès de l’Albanie dans sa lutte contre la corruption et le crime organisé, dont le trafic de drogue, ainsi que sur la réforme judiciaire. La Commission avait recommandé le 16 octobre 2013 d’accorder le statut de candidat à ce pays des Balkans qui compte trois millions d’habitants. Un prochain rapport sur l’état d’avancement de l’Albanie est attendu en octobre, selon le commissaire européen chargé de l'Elargissement Stefan Füle. L’Albanie avait présenté sa demande adhésion en 2009. La décision sera prise par les dirigeants européens lors du sommet des 26 et 27 juin à Bruxelles.
"La Commission confirme sa recommandation que les Etats-membres devraient accorder à l'Albanie le statut de candidat" à l'adhésion à l'UE, a annoncé Stefan Füle dans un communiqué. "Je suis encouragé par les efforts de réforme" engagés par Tirana, a-t-il expliqué, tout en appelant les partis politiques à plus de modération : "Le climat politique actuel de confrontation nuit à l’image de l’Albanie et risque d’entraver le processus de réformes", en allusion à une affaire de drogue qui a suscité un tollé dans le pays, au point que l’opposition a accusé le Premier ministre d’être lié au trafic de drogue, selon le Courrier des Balkans.
Le Conseil des ministres albanais a adopté le 28 mai 2014 une feuille de route pour l’adoption des cinq priorités essentielles ("key priorities"), une condition pour ouvrir des négociations d’adhésion avec la Commission, à savoir la lutte contre la corruption et le crime organisé, les droits de l’homme et les réformes judiciaires et administratives. Le progrès dans ces domaines sera évalué par la Commission dans son prochain report d’étape en octobre.
Ces dernières années, plusieurs pays ont exprimé leurs réticences sur la perspective d'une adhésion de ce pays, l'un des plus pauvres d'Europe. Le parlement néerlandais avait voté en décembre 2013 une résolution hostile alors que l'unanimité est nécessaire au sein des 28 sur les questions liées à l'élargissement. Des négociations d'adhésion ont été lancées avec la Serbie en janvier, mais les perspectives sont bien plus incertaines pour les autres pays aspirants comme le Monténégro, la Macédoine, le Kosovo et la Bosnie-Herzégovine.