Afin de faciliter les contacts entre les demandeurs d’emploi et les employeurs dans le secteur de l’hôtellerie et du tourisme en Europe, la Commission européenne a lancé, le 17 juin 2014, un nouvel outil : le passeport européen de compétences en hôtellerie-restauration.
Destiné à favoriser le recrutement dans le secteur hôtelier dans l’Union européenne, ce passeport devra "permettre aux employeurs et aux travailleurs de surmonter les barrières linguistiques et de donner aux premiers la possibilité de comparer les compétences des seconds", explique la Commission européenne dans un communiqué de presse.
Dans son communiqué, la Commission rappelle qu’en avril 2014, l’UE comptait plus de cinq millions de jeunes de moins de 25 ans sans emploi et le taux de chômage global des jeunes était de 22,5 %. Elle juge donc "d’autant plus important d’aider les secteurs qui ont constamment fourni des opportunités professionnelles à cette tranche de la population, comme c’est le cas du secteur de l’hôtellerie et du tourisme", précise le communiqué.
Une étude à l'échelle européenne publiée fin 2013 avait en effet révélé que le secteur de l’hôtellerie jouait un rôle majeur dans la lutte contre le chômage des jeunes et qu’il était essentiel à l’emploi et à la croissance, mais aussi à la bonne santé d’autres secteurs. Des résultats étayés selon la Commission par des statistiques sur le marché du travail qui indiquent qu’entre 2000 et 2010, ce sont 2,5 millions d’emplois qui ont été créés dans le secteur de l’hôtellerie, "ce qui correspond à une augmentation de 2,9 % par an, chiffre à comparer avec un taux d’augmentation moyen de 0,7 %", poursuit le communiqué.
Au Luxembourg, les responsables du secteur, notamment la fédération d’employeurs Horesca, interpellent d’ailleurs régulièrement sur l’inadéquation entre l’offre et la demande, et dès lors, sur leurs difficultés à intéresser les demandeurs d’emplois et à recruter en hôtellerie-restauration malgré un niveau élevé d’offres d’emploi.
Le passeport de compétences se veut ainsi une réponse à cette situation. Cette initiative de la Commission est menée en association avec les organisations de travailleurs et d’employeurs du secteur de l’hôtellerie: l’HOTREC, organisme de coordination représentant les hôtels, les restaurants, les cafés et les établissements similaires en Europe, et la Fédération européenne des syndicats de l’alimentation, de l’agriculture et du tourisme (EFFAT). "Le passeport européen de compétences en hôtellerie-restauration est un outil pratique important pour la promotion de la mobilité des travailleurs européens, en particulier des jeunes, dans un secteur bénéficiant d’un potentiel de croissance élevé. De plus, cette initiative illustre très bien le résultat du dialogue social entre les organisations de travailleurs et d’employeurs à l’échelle européenne, et nous avons hâte de voir cette collaboration s’étendre à d’autres secteurs du marché du travail", a déclaré le commissaire européen à l’emploi, aux affaires sociales et à l’inclusion, László Andor.
Concrètement, dans le passeport de compétences, les travailleurs peuvent enregistrer sous une forme facilement exploitable toutes les aptitudes et compétences qu’ils ont accumulées pendant leurs études, leur formation, et leur expérience professionnelle. Le passeport complète ainsi le CV traditionnel, souligne la Commission : "il permet aux employeurs de surmonter rapidement la barrière de la langue pour trouver les travailleurs qualifiés dont ils ont besoin", détaille son communiqué, qui précise que cet outil "contribue en outre à une meilleure adéquation entre l’offre et la demande sur le marché du travail dans l’hôtellerie".
Le nouvel outil, hébergé sur le portail européen sur la mobilité de l’emploi (EURES), est disponible dans toutes les langues officielles de l’UE. Il se veut par ailleurs "le premier" d’une série de passeports relatifs à des secteurs de l’économie européenne qui offrent une forte mobilité. "La Commission s’engage à favoriser la mobilité sur le marché du travail européen pour améliorer l’emploi et continuera de travailler avec ses partenaires afin de développer encore le passeport européen de compétences et d’aider ainsi d’autres secteurs à forte mobilité en Europe", peut-on encore lire dans le communiqué de la Commission.
Le nouvel outil vient ainsi compléter une série d’instruments existants en la matière, notamment le CV Europass, créé en 2005.
Pour promouvoir le lancement du passeport de compétences, la Commission européenne, l’HOTREC, l’EFFAT et EURES organisent, du 23 au 27 juin 2014, une semaine thématique sur le passeport européen de compétences en hôtellerie-restauration.
Cette campagne se déroulera sur les comptes des médias sociaux des partenaires et associera les demandeurs d’emploi et les employeurs du secteur de l’hôtellerie et du tourisme à travers l’Europe, à qui seront présentées les fonctions de l’outil.