La Commission européenne a publié le 25 juillet 2014 les premiers résultats de l’Eurobaromètre standard 81, le premier sondage d’opinion mené à l’échelle de l’Union depuis les élections du Parlement européen. Sept ans après le début de la crise économique, le sondage montre que les citoyens européens sont légèrement optimistes quant au futur de l’Union européenne et de la situation économique.
Ainsi, l’image de l’Union européenne s’est améliorée de 4 points de pourcentage par rapport au dernier Eurobaromètre d’automne 2013 pour arriver à 35 %. Le pic (52 %) avait été atteint au printemps 2007, juste avant la crise financière. Un quart des citoyens européen ont une mauvaise image de l’UE – une baisse de 3 points. Ce chiffre avait atteint son pic en 2012/2013 (29 %) alors qu’il était seulement de 15 % au printemps 2006. 38 % ont d’ailleurs une image neutre de l’Union. En ce qui concerne la confiance dans l’Union, elle est restée stable par rapport à 2013 avec 31 % - son pic avait atteint 57 % au printemps 2007 avant la crise financière. La confiance des citoyens dans leur gouvernement national est un peu moins élevée : elle est de 27 %, une hausse de 4 % par rapport à automne 2013.
Le nombre de citoyens ayant le sentiment que leur voix compte à l'échelle de l’UE a augmenté après les élections européennes, souligne le communiqué, passant de 29 % en automne 2013 à 42 % aujourd'hui. Selon la Commission européenne, il s'agit là du pourcentage le plus élevé depuis que cette question a été posée pour la première fois dans l’Eurobaromètre standard il y a dix ans. Ils sont plus de trois quarts à penser ainsi en Suède et au Danemark. La Finlande arrive à la troisième place avec 63 %, la Hongrie à la quatrième avec 59 %. Au Luxembourg, un sur deux pense que sa voix compte (51 %). En France, ils sont 54 % et en Allemagne 57 %. "Les nombreux débats sur les élections européennes - et notamment les dialogues avec les citoyens et la nomination de "Spitzenkandidaten" - ont permis de rapprocher l’Europe de ses citoyens", estime Maroš Šefčovič, vice-président de la Commission chargé des relations interinstitutionnelles et de l'administration.
Au Royaume-Uni, la majorité (63 %) pense que leur voix ne compte pas, contre seulement 33 % qui pensent le contraire. Dans cinq pays, trois quarts de la population pensent que leur voix ne compte pas : Chypre, la Grèce, l’Italie, la Lettonie et la République tchèque.
L’identification avec l’UE s’est également renforcée : 65 % des Européens se sentent "citoyens de l’UE", contre 59 % dans l’Eurobaromètre d’automne. Ce sentiment est le plus fort en Malte (87 %), au Luxembourg (85 %) ainsi qu’en Finlande et en Allemagne (79 % chacun). Avec 63 %, la France se trouve légèrement en dessous de la moyenne. Seulement la moitié de la population s’identifie avec l’Union en Hongrie, Chypre, Royaume-Uni, Grèce, Italie, et Bulgarie. La Bulgarie compte le plus grand nombre de personnes qui ne se sentent pas citoyens de l’UE (53 %), suivi du Royaume-Uni (51 %) et de l’Italie (50 %).
Quant à l’avenir de l’UE, les Européens sont plus optimistes. Depuis novembre 2013, le nombre de personnes se déclarant optimistes a augmenté de cinq points de pourcentage, alors que le nombre de personnes se déclarant pessimistes a diminué de cinq points de pourcentage. À présent, plus de la moitié des citoyens (56 %) voient l'avenir d'un bon œil et ils ne sont que deux sur cinq (38 %) à ne pas partager entièrement ce sentiment.
Les Maltais sont les citoyens les plus optimistes, avec 77 % d’avis positifs et seulement 16 % d’avis négatifs. A la deuxième place : la Roumanie et la Lituanie (75 % chacun). Au Luxembourg, 64 % se disent optimistes contre 34 % qui sont pessimistes. Les citoyens les plus pessimistes sont les Grecs (56 % contre 43 % d’optimistes). Parmi les pays où moins de la moitié des citoyens est optimiste, on retrouve le Royaume-Uni, la France, l’Italie, le Portugal, l’Espagne.
Pour la première fois depuis le début de la crise financière, les Européens sont plus nombreux à penser que la situation économique s'améliorera dans les 12 mois à venir et près de trois personnes sur quatre ne s'attendent pas à une évolution négative, souligne la Commission. "Les indicateurs économiques s’améliorent mais ils ne sont pas les seuls: le sentiment des citoyens vis-à-vis de la situation économique aussi", a estimé Maroš Šefčovič.
Ainsi, un quart des Européens pense que la situation économique dans l’UE va s'améliorer dans les 12 mois à venir (plus 3 points de pourcentage par rapport à l’Eurobaromètre 80.1, conduit en novembre 2013). 42 % estiment que rien ne changera (-1 point). La part de ceux qui pensent que la situation économique va s’aggraver a baissé de manière significative – elle est de 18 % (contre 27 % en novembre 2013). Par contre, au Luxembourg et en Autriche, deux pays qui sont les pays les plus riches de l’Union en terme de PIB par habitant, les citoyens sont les plus pessimistes : 37 % y estiment que la situation économique dans les 12 prochains mois sera moins bonne (une hausse de 3 respectivement 7 points). Les "optimistes" sont 22 % (+4 %) au Luxembourg et seulement 17 % (-9 %) en Autriche. Au Luxembourg, le nombre de ceux qui pensent que rien ne va changer, a baissé de 13 points pour arriver à 28 %. En Autriche, ce chiffre est de 38 %.
Dans les pays touchés particulièrement par la crise, l’espoir semble revenir. Ainsi, le nombre des "pessimistes" a considérablement baissé : ils sont 29 % en Grèce (-16 points), 21 % en Chypre (-22 points), 21 % au Portugal (-22 points), 19 % en Italie (-18 points), 10 % en Espagne (-4 points). Dans ce dernier pays, les citoyens sont parmi les plus optimistes avec 31 % (+5). Les plus optimistes sont les Danois (37 %) et les Maltais (36 %), suivis des Roumains, Slovènes (33 % chacun), des Bulgares, Irlandais et Lituaniens (32 % chacun). Les moins optimistes sont les Tchèques avec 16%, juste derrière la France (18 %), le Portugal (19 %) et les Allemands (20 %).
Dans cinq pays de l’Union, trois quarts des citoyens estiment que la situation économique dans leur pays est bonne : l’Allemagne en tête (83 %), suivie du Danemark (82 %), du Luxembourg et de la Suède (81 % chacun) et de Malte (76 %). Dans presque la moitié des pays de l’Union, c’est l’inverse : ils sont seulement 4 % à penser ainsi en Espagne, en Grèce et au Portugal, 5 % en Bulgarie, Hongrie et Italie et 7 % en Chypre et Slovénie. La grande majorité (89 %) des Français estime également que la situation économique est mauvaise, contre seulement 8 % qui pensent le contraire. La moyenne européenne est de 34 % pour les avis positifs et de 63 % pour les avis négatifs.
Concernant la perspective de l’économie nationale dans les 12 mois à venir, l’optimisme est pourtant de mise. Ainsi, un quart des citoyens pense que la situation économique dans leur pays va s’améliorer et la moitié (47 %) estime qu’il n’y aura pas de changement. Ceux qui pensent que la situation économique sera moins bonne sont 23 % - une baisse de 7 points de pourcentage. Les Chypriotes sont ceux qui ont le plus progressé en matière d’optimisme par rapport à l’Eurobaromètre d’automne 2013 : le nombre des optimistes est de 26 % (+19 points), celui des pessimistes de 36 % (- 36 points). En Slovénie et au Portugal, le pessimisme a également reculé fortement (-18 respectivement -20 points) pour arriver 38 respectivement 37 %, un nombre toujours très élevé par rapport à la moyenne de l’UE. Les citoyens les plus pessimistes se trouvent en Grèce où un sur deux pense que la situation économique va s’aggraver. Les Hongrois sont également assez pessimistes (42 %), l’optimisme est de recul de 4 % pour arriver à 15 %. En France, 18 % pensent que la situation économique va s’améliorer, contre 27% qui pensent le contraire (-10 %). La moitié des Français estime que rien ne va changer (+9 %). En Allemagne, la confiance dans l’économie se fait ressentir dans les statistiques : 69 % pensent que rien ne va changer (+7 %), alors que la moyenne est de 47 %. Seulement 14 % des Allemands pensent que la situation économique va s’aggraver, 12 % pensent le contraire (-5 %).
Les plus optimistes sont encore les Danois : plus d’un sur deux (53 %) pense que la situation économique au Danemark va s’améliorer, soit une hausse de 9 points par rapport à automne 2013. Les pessimistes sont seulement 4 %. Les Pays-Bas sont également très optimistes avec 52 % (+10 points), les pessimistes arrivent à 10 % (-9 points). Pareil pour Malte où seulement 6 % pensent que la situation économique dans leur pays sera moins bonne, contre 46 % qui pensent le contraire. L’optimisme est également de mise en Irlande (43 %) et au Royaume-Uni (40 %).
Au Luxembourg, près d’un citoyen sur quatre (27 %) pense que la situation économique va s’aggraver (-1 point). L’optimisme a pourtant augmenté de 5 points de pourcentage pour arriver à 22 %. Quelque 45 % des Luxembourgeois (-2 points) estiment que rien ne va changer. L’Autriche est le pays où le pessimisme a le plus augmenté (+9 %) par rapport à l’automne 2013, tandis que la tendance européenne est une baisse : Un tiers des Autrichiens (30 %) pensent que la situation économique sera pire dans douze mois. La part des optimistes y a baissé de 8 % pour arriver à 18 %.
Quant aux deux problèmes les plus importants auxquels doit faire face leur pays, les Européens placent en tête le chômage (48 %, -1 point de pourcentage par rapport à l’automne 2013) et la situation économique (29%, -4). Suivent l’inflation (16 %, -4), l'immigration (15 %, + 3), le système de santé et de sécurité sociale (14%, + 2), l’insécurité (12%, +1) et le logement (5 %).
Au Luxembourg, c’est le chômage qui préoccupe presque un sur deux citoyens (49 %), suivi de la question du logement (35%, -3), de l’inflation (21%, +6) et du système éducatif (16%, +3). La situation économique ne préoccupe que 14% (-6), l’insécurité 11% (+2) et l’immigration 9% (-2). La dette publique préoccupe 7% (-5%), les retraites et le climat 6%.
Les Allemands sont le plus préoccupés par la dette publique (24%), par l’immigration et le système éducatif (22% chacun). Les Français se préoccupent le plus du chômage (61%, +2) et de la situation économique (34%, -3).
Quant aux deux problèmes les plus importants auxquels doit faire l’Union européenne, la situation économique arrive en tête (39%, -6), suivi du chômage (34%, -2), de la dette publique (25%, -1), de l’immigration (21%, +5) et de l’inflation (10%, -2).
Les Luxembourgeois estiment que le chômage est le problème le plus important de l’Union (48%), suivi de la situation économique (26%, -15), de la dette publique (19%, -6) et de l’immigration (18%).
La situation économique est la préoccupation la plus mentionnée dans 21 Etats membres, elle arrive en seconde position dans six autres Etats membres. Le chômage constitue la principale inquiétude au niveau européen en Italie (53 %), au Luxembourg (48 %) et au Portugal (47 %). L’état des finances publiques des Etats membres est vu comme le problème le plus important dans trois pays : Allemagne (42 %), Autriche (35 %) et République tchèque (30 %).
L’immigration arrive en tête à Malte (55 %, pour 21 % au niveau de l’UE), mais elle est également mentionnée plus fréquemment que la moyenne européenne au Royaume-Uni (29 %, en deuxième position), en Bulgarie (28 %, également en deuxième position) et en Allemagne (28 %). Les personnes interrogées en Suède sont particulièrement préoccupées par les questions environnementales (25 %, à la fois pour l’environnement et le changement climatique, pour 5 % au niveau de l’UE).
De même, pour la première fois depuis des années, les Européens qui pensent que l’impact de la crise sur le marché de l’emploi a atteint son maximum sont plus nombreux que ceux qui croient que le pire est encore à venir, souligne le communiqué. Pour le deuxième groupe, ils ne sont plus que 44 %, contre 69 % en automne 2011. A cette époque, seulement 23 % pensaient que le pic de la crise est atteint, contre 47 % aujourd’hui. La France est le pays où le plus de citoyens (60 %) pensent que le pic n’a pas encore été atteint, suivi de Chypre (59 %) et de la Grèce (57 %). En Chypre, le nombre de ceux qui pensent que le pic est passé (38 %) a pourtant le plus augmenté le plus par rapport à automne 2013 (+27 points). Au Luxembourg, ce nombre est passé à 52 %, une hausse de 15 points. L’optimisme est également de mise en Roumanie (51 %, +17), Slovénie (45 %, +16) et au Portugal (41 %, +16).
L’Eurobaromètre montre que les citoyens sont de plus en plus favorables à l'euro. Alors que la Lituanie se prépare à adopter la monnaie unique européenne, le nombre de Lituaniens se déclarant en faveur de l’euro a augmenté de 10 % depuis l’automne dernier, souligne la Commission. Des tendances similaires sont observées dans toute l'Europe: + 10 % en Lettonie et à Chypre; +5% au Portugal et en Grèce. La majorité des Européens (55 %) est pour l’euro, 36 % sont contre (-5 % par rapport à automne 2013). Dans la zone euro, le nombre est encore plus élevé (67 %, +4) contre 26 % (-5). En dehors de la zone euro, l’opposition à la monnaie unique est plus grande avec 57 % contre 32 % d’avis favorables (-2).
Les citoyens les plus favorables à l’euro sont les Estoniens (80 %) et la Slovénie (79 %) qui ont rejoint la zone euro récemment (en 2011 respectivement 2007). A la troisième position, on trouve le Luxembourg et la Belgique (78 % chacun), suivi des Pays-Bas et de la Finlande (76 % chacun) et de l’Allemagne (75 %). Dans six pays, qui ne sont pas membres de la zone euro, la majorité est contre l’euro: la Suède, (77 %), le Royaume-Uni et la République tchèque (73 % chacun), le Danemark (66 %), la Pologne (47 % contre 37 % avis favorables) et la Bulgarie (42% contre 41%). Les Britanniques ont aussi le moins d’avis favorables (16 %).
Une autre série de questions traite la confiance des citoyens dans les institutions. Ainsi, seulement 17 % font confiance dans les partis politiques, contre 80 % de méfiance. Au Luxembourg, la confiance est de 32 % (+6 points de pourcentage), contre 58 % de méfiance (-4).
En ce qui concerne leur gouvernement national, 27 % des citoyens européens lui font confiance (+4) contre 68 % de méfiance (-4) à leur égard. Au Luxembourg, la moitié de la population fait confiance au gouvernement (-1 point), et 41 % ne lui font pas confiance (+6). Le gouvernement d’Autriche a perdu le plus de confiance (-17) pour arriver à 33 %. En France, seulement 17 % font confiance au gouvernement (+3), contre 78 % de méfiance (-4). En Allemagne, la confiance a augmenté de 10 points de pourcentage pour arriver à 48 %, contre 46 % de méfiance (-9).
Le Parlement national inspire confiance à 28 % des citoyens européens (+3 points). 65 % sont méfiants (-4). Au Luxembourg, 43 % font confiance à la Chambre des députés, contre 38 % qui sont méfiants (+2). En Autriche, le Parlement (Nationalrat) a perdu le plus de confiance, avec -19 pour arriver à 35 %. La méfiance a augmenté de 15 points pour arriver à 55 %. En France, 69 % sont méfiants envers l’Assemblée nationale (-5), contre 24 % de confiance (+5).
Enfin, l’Union européenne inspire confiance à 31 % des citoyens européens, un chiffre inchangé par rapport à l’automne 2013. Le nombre des méfiants est de 56 % (-2). Au Luxembourg, la confiance a baissé de 7 points pour arriver à 35 % ce qui est légèrement au-dessus de la moyenne. Le nombre des méfiants est de 52 % (+4). Les pays où les citoyens sont le moins confiants dans l’UE sont l’Espagne et le Royaume-Uni (16 % chacun). En Espagne, la méfiance a augmenté de 8 points pour arriver à 79 %. Au Royaume-Uni, les méfiants sont 61 % (-6). Le pays où l’Union a perdu le plus confiance est la Slovaquie (35%, -12). Les citoyens qui font le plus confiance à l’UE sont ceux de la communauté turque de Chypre (60 %), suivie de la Roumanie (58 %, +10), la Lituanie (58 %, +6), la Bulgarie et Malte (52 % chacun). Après l’Espagne, c’est les Grecs (75%, -2) et les Chypriotes (67%, -8) qui sont le plus méfiants.
L'enquête Eurobaromètre du printemps 2014 est fondée sur des entretiens individuels menés entre le 31 mai et le 14 juin 2014. Au total, 32 689 personnes ont été interrogées dans les États membres de l’Union et dans les pays candidats.