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Parlement européen - Traités et Affaires institutionnelles
Le président sortant du Parlement européen, l’Allemand Martin Schulz, a été réélu dès le premier tour
01-07-2014


schulz-martin-election-140701Le président sortant du Parlement européen, l’Allemand Martin Schulz,  a été réélu le 1er juillet 2014 dès le premier tour. Martin Schulz, qui avait été le candidat des socialistes pour la présidence de la Commission lors des élections européennes, a obtenu 409 voix des 751 députés, à l'issue d'un accord entre les socialistes, le PPE et les libéraux. "C'est un honneur et une grande responsabilité d'être la voix du Parlement des citoyens de l'UE. Nous continuerons à le renforcer dans l'intérêt de tous", a réagi Martin Schulz dans son premier discours de président. Alors que les europhobes sont arrivés en force dans le nouveau Parlement, il a prévenu que "celui qui ne respecte pas les règles de respect mutuel et de dignité humaine va me trouver contre lui". "Je ne l'accepterai pas", a-t-il insisté, face à un Parlement renouvelé dont plus d'un eurodéputé sur deux (56 %) est un nouveau venu.

Puisque les deux principaux groupes, le PPE et les socialistes, n’ont qu'une majorité fragile de 412 sièges, ils avaient conclu un accord avec les libéraux et leurs 67 députés ce qui avait suscité des critiques d’autres groupes politiques. Martin Schulz n’a finalement pas fait le plein des voix des députés issus des groupes politiques de "l’accord technique" dont Martin Schulz a fait état lors de sa conférence de presse, alors qu’il aurait pu compter sur le papier sur 479 voix, en vertu de cet accord.

Les concurrents de Martin Schulz

Selon le règlement du Parlement, pour être élu Président, un candidat doit remporter la majorité absolue des suffrages valides exprimés, soit 50 % plus une voix.

Trois autres groupes politiques ont également présenté un candidat. Le Britannique Sajjad Karim, candidat des eurosceptiques de l’ECR, a obtenu 101 voix. Les Verts ont présenté l’Autrichienne Ulrike Lunacek comme candidate afin de protester contre "la cuisine interne des gouvernements européens et des deux partis politiques européens les plus influents" et "d'offrir un réel choix démocratique". 51 eurodéputés ont voté pour Ulrike Lunacek. Le candidat de la gauche radicale (GUE), l’Espagnol Pablo Iglesias, a également obtenu 51 voix. Sur les 723 suffrages exprimés, 111 étaient des votes blancs ou nuls.

Lors d’une conférence de presse à l’issue du vote, Martin Schulz a réfuté la thèse d’une radicalisation du Parlement européen qui est constitué, selon lui, d’une "écrasante majorité des forces démocratiques et pro-européennes", comme le montrerait son élection. "Ce vote doit être un encouragement pour ceux qui avaient des doutes. Je suis persuadé que ce parlement est capable de légiférer, qu’il peut continuer à travailler sérieusement, mais sur une base plus large", a-t-il insisté. Malgré l’accord entre les trois partis (PPE, S&D et ALDE), il estime qu’il y aura des majorités "élargies". "On a besoin de majorités. C’est un parlement du compromis permanent", a-t-il affirmé. Les europhobes se sont fait remarquer dès l'ouverture de la première session: plusieurs députés, au premier rang desquels Nigel Farage, le chef de l'UKIP britannique, ont ostensiblement tourné le dos au moment où était joué l'hymne européen dans l'hémicycle.

Martin Schulz souhaite une plus forte coopération entre la Commission et le Parlement européen qui renforcerait les deux pouvoirs communautaires face au Conseil

Le social-démocrate estime par ailleurs qu’il y a une "base stable" pour former une Commission et que son président désigné, Jean-Claude Juncker, aura une majorité. Le fait qu’il se retrouve avec son ancien concurrent en tant que partenaire est "bon pour la démocratie et pour l’UE", juge Martin Schulz.

Il a appelé Jean-Claude Juncker à coopérer et à dialoguer avec le Parlement européen. "J’attends de lui qu’il prend en compte le pouvoir accru du Parlement et qu’il parle avec nous sur les initiatives qu’il souhaite proposer avant d’exercer son droit d’initiative", souligne-t-il.

Il voit la Commission comme un "centre qui coordonne", ce qui "revalorisera son rôle". Cela rendra la législation européenne plus "durable et effective" et renforcera la Commission et le Parlement face au Conseil, estime Martin Schulz. "Il faut une bonne concertation entre le Parlement et la Commission et je vais en parler de manière intense avec Jean-Claude Juncker".

Dans un discours devant les députés juste avant le vote, Martin Schulz s'est félicité que le Parlement soit devenu "incontournable". "Le Parlement est devenu une institution unique qu’on ne peut plus contourner, ni au niveau européen, ni au niveau national", a-t-il dit, ajoutant que le Parlement est "la source de la légitimation démocratique en Europe". Il a également salué le fait qu’il n’y ait "plus de hiérarchies" au niveau des institutions européennes.

"Un parlement doit lutter pour ses droits. Plus de parlementarisme n’est jamais une mauvaise chose", a-t-il insisté lors de la conférence de presse. Il a aussi plaidé pour plus de transparence dans le processus législatif. "Les gens ont le sentiment qu’ils ont rien à dire parce que le processus de prise de décision n’est pas assez transparent. Il faut leur montrer qu’on agit de bas en haut et pas l’inverse".

Il a énuméré plusieurs défis à relever, comme le "chômage dramatique", des inégalités sociales "énormes" entre les pays, la lutte contre l’évasion fiscale ou encore les problèmes de migration. Il a affirmé que l’UE se trouve "toujours dans une période mouvementée" et que la crise financière "n’est pas encore terminée.