En ce qui concerne l'emploi des personnes âgées de 20 à 64 ans dans les pays de l’UE, ce sont les citoyens d’un autre Etat membre qui ont le taux le plus élevé avec 71 % - 2 points de pourcentage de plus que le taux des ressortissants nationaux (69 %), selon des statistiques sur l’intégration des migrants dans le marché du travail des Etats membres de l’UE, publiées le 30 juillet 2014 par Eurostat, l'Office statistique de l'Union européenne. Pourtant, les citoyens de l’UE étaient plus nombreux à avoir un emploi partiel (24 % contre 18 % des citoyens nationaux) ou un emploi temporaire (16 % contre 12 %).
Ce sont les ressortissants d’un pays hors-UE âgés qui avaient en 2013 le taux d’emploi le plus bas avec 56 %. De plus, ils étaient le plus souvent un travail à temps partiel (28 %) ou un contrat temporaire (20 %).
Vu le taux d’emploi pays par pays, des différences significatives apparaissent entre citoyens nationaux et citoyens étrangers (citoyens UE et hors-UE melangés). La Suède est le pays avec le taux d’emploi le plus élevé (81 %), suivi de l’Allemagne (79 %), de l’Autriche, des Pays-Bas et du Danemark (77 % chacun) et du Royaume-Uni (75%). C’est toujours en Grèce que le taux d’emploi est le plus bas : seulement la moitié de la population active (53 %) a un travail, suivi de l’Espagne et de l’Italie (60 % chacun). L'écart entre les citoyens nationaux et les citoyens hors-UE est d'ailleurs le plus élevé en Suède (31%), suivie de la Belgique (29 %) et des Pays-Bas (27 %).
En Allemagne, le taux d’emploi des étrangers est au-dessus de la moyenne, avec 75 % pour les citoyens de l’UE et 58 % pour les citoyens hors-UE. Au Luxembourg, le taux d’emploi des citoyens nationaux est dans la moyenne européenne avec 69 % tandis que le taux d’emploi des citoyens de l’UE est plus élevé que la moyenne européenne (74 % contre 62 %) – il en est de même pour le taux d’emploi des citoyens hors-UE (62 % contre 56 %).
En République tchèque, le taux d’emploi des étrangers est plus élevé que celui des ressortissants nationaux (72 %) : il est de 77 % pour les citoyens de l’UE et de 80 % pour les citoyens hors-UE – c’est le taux le plus élevé de tous les Etats membres. Pareil pour Chypre : 74 % des citoyens actifs hors-UE ont un emploi, contre 67 % des ressortissants nationaux et 65 % des citoyens de l’UE. En Lituanie, le taux des étrangers est également plus élevé que celui des ressortissants nationaux (74 % contre 70 %). En Italie, le taux d’emploi des étrangers est également plus élevé que celui des nationaux (59,5 %) : il est de 66 % pour les citoyens de l’UE et de 60 % pour les citoyens hors-UE.
En Pologne, les citoyens de l’UE ont un taux d’emploi plus élevé que les citoyens nationaux (79 % contre 65 %). C’est pareil en Slovaquie (78 % contre 65 %), en Hongrie (66 % contre 63 %), en Irlande (69 % contre 66 %) et au Royaume-Uni, dont le Premier ministre David Cameron a récemment annoncé sa volonté de réduire les allocations de chômage pour les citoyens de l’UE de six à trois mois : 79 % des citoyens actifs d’un autre Etat membre de l’UE y ont un emploi, contre 75 % des citoyens nationaux. Le taux d’emploi des citoyens hors-UE atteint 62 % dans ce dernier Etat membre.
On peut constater des écarts importants entre les citoyens nationaux et les citoyens hors-UE notamment dans les pays scandinaves : 31 % pour la Suède et 22 % pour la Finlande, mais aussi aux Pays-Bas (27 %), en France et en Allemagne (20 % chacun). Le taux d’emploi le plus bas des citoyens hors-UE est constaté en Belgique : il est de 40%, contre 69 % des citoyens nationaux et 64 % des citoyens de l’UE.
Quant au chômage, son taux pour les ressortissants d'un autre État membre de l'UE âgés de 20 à 64 ans s'élevait à 12 % en 2013 dans l’UE, alors qu'il était de 10 % pour les nationaux. La part du chômage de longue durée a toutefois été nettement plus faible pour les citoyens d'un autre État membre de l'UE (40 %) que pour les nationaux (49 %). Le taux de chômage citoyens hors-UE était de 22 % - un taux qui a constamment augmenté depuis la crise financière de 2008 quand il était encore de 14 %. Pour les citoyens de l’UE, la hausse était de 2,5 %, pour les nationaux de 1 %.
Au Luxembourg, 3,3 % des ressortissants nationaux actifs âgés de 20 à 64 ans étaient sans emploi, contre 7 % des citoyens de l’UE et 14 % des citoyens hors-UE. Après le Luxembourg, l’Autriche affiche le taux d’emploi le plus bas des nationaux (4 %), suivi de l’Allemagne (4,8 %) et de Malte (5,6 %).
L’écart entre les citoyens hors-UE et les nationaux était très grand en Suède (29 % contre 6 %), en Belgique (30 % contre 7 %), en Espagne (40 % contre 24 %), en Grèce (39 % contre 26 %) et au Portugal (30 % contre 16 %). Le seul pays où c’était l’inverse était Chypre (9 % contre 16 %). Le taux de chômage des citoyens-UE était le moins élevé en Allemagne, en Autriche et au Royaume-Uni (7 % chacun). En République tchèque, il y avait moins de citoyens hors-UE (6,2 %) au chômage que de nationaux (6,8 %) – le chiffre le plus bas de tous les Etats membres, suivi de Chypre et de Malte (9 % chacun).
Concernant la tranche d’âge de 55 à 64 ans, le taux de chômage des citoyens nationaux était le moins élevé en Roumanie (3,7 %) et au Royaume-Uni (4,6 %), au Danemark et à Malte (5 % chacun). Le taux était le plus élevé en Espagne (19 %), suivi de la Grèce (16 %), du Portugal, de la Bulgarie et Chypre (12 % chacun).
Près de 30,5 millions de personnes ont eu un travail autonome en 2013, dont la grande majorité (28,5 millions) était des citoyens nationaux, contre un million de citoyens nationaux et environ 890 000 de citoyens hors-UE. En Italie, il y avait le plus grand nombre de travailleurs indépendants avec 4,9 millions de personnes, ce qui représente 8 % du total du travail autonome dans l’UE ou un quart des citoyens nationaux. L’Allemagne et le Royaume-Uni suivent avec respectivement 3,9 et 3,8 millions de personnes.
Le taux pour les citoyens nationaux est en dessous de 10 % au Luxembourg, au Danemark, en Suède, en Estonie et en Allemagne. Par rapport à la taille de la population, le taux de travail autonome était le plus élevé en Grèce (33 %), suivi de l’Italie (23 %). En Roumanie et en Croatie, le taux des citoyens hors-UE était près de 40 %.
Un employé hors-UE sur cinq avait un contrat temporaire en 2013 – contre 12 % des citoyens nationaux et 16 % des citoyens de l’UE. L’écart était le plus grand à Chypre où 79 % des citoyens hors-UE avaient un emploi temporaire, contre seulement 10 % des nationaux. Les écarts étaient également élevés en Suède (23 %), en Slovénie (20 %), en Belgique et en Finlande (18 % chacun), en Espagne (17 %) et au Portugal (16 %). Le taux le plus élevé pour les nationaux était relevé en Pologne (26 %), suivi de l’Espagne et du Portugal (21 % chacun) et des Pays-Bas (17 %). Au Luxembourg, le taux pour les nationaux et les citoyens de l’UE était de 6 %, contre 13 % pour les citoyens hors-UE.
Un quart des employés issus de l’UE ont travaillé à temps partiel – contre 18 % pour les citoyens nationaux et 28 % pour les citoyens hors-UE. Dans certains pays, la tendance est inversée, c’est-à-dire que moins de citoyens étrangers ont travaillé à temps partiel que les citoyens nationaux. C’est le cas pour le Luxembourg (15 % contre 22 %), au Royaume-Uni (23 % contre 24 %), à Chypre (12 % contre 10 %) et aux Pays-Bas (43 % contre 47 %).
Si 63 % des femmes actives parmi les citoyens nationaux avaient un emploi (contre 75 % des hommes), il s’agit souvent d’un temps partiel (31 % contre 8 % des hommes). Pour les citoyennes de l’UE, le taux d’emploi était de 64 % (contre 78 % pour les hommes). La part du temps partiel était de 40 % (contre 10 % pour les hommes). Pour les citoyennes hors-UE, le taux d’emploi était de 47 % seulement (contre 66 % pour les hommes), tandis que la part du temps partiel était de 43 % (contre 16 % pour les hommes).
Les femmes hors-UE étaient bien plus souvent sans emploi que les hommes hors-UE : Le taux d’emploi des citoyennes hors-UE est très bas en Belgique (30 % contre 50 % des hommes), en Slovénie (33 % contre 82 %), en France (36 % contre 63 %), en Pologne (42% contre 82%). Seulement à Chypre, les femmes actives hors-UE avaient plus souvent un emploi que les hommes (76 % contre 70 %). Au Luxembourg, 53% des femmes actives hors-UE avaient un emploi, contre 73% des hommes. Pour les citoyens de l’UE, la relation est de 67% contre 82% et pour les nationaux de 63 % contre 75 %.
L’écart hommes-femmes pour les nationaux est en dessous ou égal à 6 % dans les pays baltes, dans les pays scandinaves, au Danemark, au Portugal et en Bulgarie. Il est de près de 20% ou au-dessus en Italie, en Grèce et à Malte.
Concernant le travail à temps partiel des citoyennes d’un Etat membre, il est au-dessus de la moyenne (31 %) aux Pays-Bas (76 % contre 22 % pour les hommes), en Autriche (46 % contre 8 %), en Allemagne (45 % contre 8 %), au Luxembourg (42 % contre 6 %), en Belgique (42 % contre 8 %), au Royaume-Uni (41 % contre 10 %), en Suède (36 % contre 11 %) et en Irlande (34 % contre 12 %). Le taux du temps partiel chez les Françaises est de 30 % (contre 6 % pour les hommes).
Concernant le taux d’activité, qui représente la part des personnes actives (avec et sans emploi) par rapport à la population total du même âge, on constate que, dans les pays de la Méditerranée et des pays de l’Est, les citoyens hors-UE avaient un taux d’activité plus élevé que les citoyens nationaux : c’était le cas en Grèce (81 % contre 72 %), en Espagne ( 82 % contre 78 %), au Portugal (84 % contre 78 %) et à Chypre (82 % contre 79 %). C’est également le cas en Italie, à Malte et en Croatie où le temps d’emploi des citoyens nationaux est très bas (en dessous de 70 %). Au Luxembourg, la différence est minime : le taux d’activité des citoyens hors-UE est de 71,7 % contre 71,1 % pour les citoyens nationaux.