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Les diplômés Erasmus réussissent mieux sur le marché de l’emploi et sont plus enclins à changer de pays de résidence, selon une étude sur les effets du programme d’échange
22-09-2014


ErasmusLes diplômés  qui ont fait un programme Erasmus s’intègrent mieux dans le marché de l’emploi, estime une étude d'impact de 200 pages présentée le 22 septembre 2014 par la Commission européenne. Ils risquent deux fois moins de devenir chômeurs de longue durée par rapport à ceux qui n'ont pas étudié ni suivi de formation à l'étranger et, cinq ans après l'obtention de leur diplôme, leur taux de chômage est inférieur de 23 %, soit de 7 % contre  9 %, note le communiqué. L’étude, réalisée par des experts indépendants, est "la plus importante en son genre" avec près de 80 000 réponses parmi des étudiants et des entreprises. "Le message est clair: en étudiant ou en suivant une formation à l'étranger, vous avez plus de chances d'améliorer vos perspectives d'emploi", a déclaré Androulla Vassiliou, commissaire européenne chargée de l’éducation, de la culture, du multilinguisme et de la jeunesse.

Les étudiants Erasmus ont le choix entre des études ou un stage à l'étranger. Le rapport révèle que plus d’un stagiaire Erasmus sur trois se voit offrir un poste dans son entreprise d'accueil. Par ailleurs, ils sont un sur dix à avoir créé leur propre entreprise et trois sur quatre à projeter ou pouvoir envisager de le faire, note le communiqué. A noter que 67% des étudiants Erasmus sont des femmes.

28 % des diplômés Erasmus ont déménagé à l’étranger à cause de leur travail, 10 ans après l’obtention du diplôme

L’étude montre que les étudiants Erasmus sont plus enclins à changer de pays de résidence ou trouver un poste à l’étranger. Ils sont 18 % à déménager à l’étranger à cause du travail, contre 13 % pour les autres étudiants. Après dix ans, ce chiffre est même de 28 %. Par ailleurs, 40 % des bénéficiaires ont changé de pays de résidence ou de pays de travail au moins une fois depuis l'obtention de leur diplôme, soit presque deux fois plus que ceux qui n'ont pas été à l'étranger pendant leurs études. Si 93 % des étudiants possédant une expérience internationale peuvent s'imaginer vivre à l'étranger plus tard, ceux qui sont restés dans le même pays tout au long de leurs études ne sont que 73 % à penser ainsi.

Les diplômés Erasmus peuvent s’attendre à une progression de carrière plus rapide : selon 64 % des employeurs, les employés possédant une expérience internationale se voient attribuer davantage de responsabilités professionnelles. Les diplômés Erasmus occupent donc plus souvent un poste de gestion : Cinq ans après l’obtention du diplôme, 47 % des diplômés n’ont pas encore un poste de gestion, contre 39 % des diplômés Erasmus. Après dix ans, seulement un quart des diplômés Erasmus n’a pas encore de poste de gestion, contre 41 % des diplômés non-Erasmus.

Le programme Erasmus favorise d’ailleurs la création de couples transnationaux: 33 % des anciens étudiants Erasmus partagent leur vie avec une personne de nationalité différente, contre 13 % de ceux qui sont restés dans leur pays d'origine pour leurs études; 27 % des étudiants Erasmus ont rencontré leur conjoint ou partenaire de vie pendant leur séjour Erasmus. Il en résulte, selon les estimations de la Commission, qu'environ un million de bébés sont vraisemblablement nés de couples Erasmus depuis 1987. Les diplômés Erasmus sont par ailleurs plus attachés (80 %) à l’Europe que ceux qui ne sont pas partis à l’étranger (70 %). 

Cinq pays totalisent la moitié de toutes les destinations, dont l’Espagne en tête

Le pays le plus apprécié par les étudiants Erasmus était l’Espagne (15 %), suivi de l’Allemagne (11 %) et de la France (9 %), du Royaume-Uni (8 %) et de l’Italie (8 %) – ces cinq pays totalisant la moitié de toutes les destinations.

Le rapport révèle également que le manque de financement du séjour est souvent avancé pour ne pas bénéficier du programme Erasmus : les incertitudes sur les coûts (58 %), le manque de ressources financières (57 %) ainsi que l’incertitude sur la bourse Erasmus (42 %) sont parmi les raisons les plus souvent citées, tout comme des raisons familiales ou relations personnelles (57 %) et le manque d’information (41 %).

L'étude combine des recherches quantitatives et qualitatives. Des enquêtes en ligne ont été réalisées dans 34 pays et les réponses de plus de 75 000 étudiants et anciens étudiants, dont 55 000 ayant étudié ou suivi une formation à l'étranger, ont été analysées. 5 000 membres du personnel de l'enseignement supérieur, 1 000 établissements d'enseignement supérieur et 650 employeurs (parmi lesquels 55 % de PME) ont aussi participé aux enquêtes en ligne.

La Commission européenne a également rappelé que le nouveau programme Erasmus+ offrira des possibilités de séjour à l'étranger à 4 millions de personnes, dont 2 millions d'étudiants de l'enseignement supérieur et 300 000 membres du personnel de l’enseignement supérieur, au cours des sept années à venir (2014-2020). Le programme financera aussi 135 000 échanges d'étudiants et de membres du personnel de l'enseignement supérieur avec des pays partenaires non européens.