L’opérateur de recherche Google refuserait de plus en plus de supprimer des liens à la demande de citoyens qui veulent exercer leur "droit à l’oubli", selon une étude publiée le 22 septembre 2014 par l’agence Reputation VIP, basée à Lyon.
72 % des demandes ont reçu une réponse négative en septembre, contre seulement 43 % fin juin 2014, comme l’illustre une infographie de cette agence spécialisée dans l’e-réputation, la réputation en ligne qui offre à ses clients des moyens de décider quelles informations les concernant vont s’afficher quand les internautes font une recherche sur eux avec Google. La Cour de justice de l’UE avait jugé en mai 2014 que les internautes avaient le "droit à l’oubli", c’est-à-dire qu’ils pouvaient demander à un opérateur de recherche de supprimer un lien qui contient des informations personnelles.
L’étude porte sur 15 000 demandes de suppression de liens envoyées de 30 pays européens entre juin et septembre via le site forget.me, opéré par l’agence, sur un total de 135 000 demandes que Google a reçu à ce jour depuis le 30 mai 2014, date à laquelle l’opérateur de recherche a mis en place un formulaire en ligne.
L’étude montre que les réponses négatives à une suppression de lien représentaient 53 % des réponses de Google lors de la première semaine de juillet, pour atteindre un pic début août avec 78 %. Au cours des trois mois écoulés, Google a refusé en moyenne 60 % des demandes, selon l’agence. Elle précise que la moitié des demandes n’ont pas encore été traitée, mais que le temps de traitement a considérablement baissé – de 44 jours au début à 4 jours à la fin. A noter que Google a encore été submergé par des demandes fin juin (3000 demandes par semaine) via le site forget.me alors qu’en septembre, ce nombre n’est plus que de 1000. Au total, Google reçoit environ 1000 demandes par jour.
Google a présenté onze motifs pour les refus. Le plus souvent (dans 26 % des cas) Google refusait en faisant valoir que les informations concernaient la vie professionnelle de l'internaute et non sa vie privée. Autres motifs de refus invoqués par Google : l'internaute est lui-même l’auteur du contenu (22 %), des informations sont toujours d'actualité (14 %), il s’agit d’un profil de réseau social (13 %) ou le lien concernait une autre personne (7 %). 4 % des refus portaient sur le fait que les demandeurs étaient des personnages publics. Selon l’étude, il s’agissait d’artistes, de vedettes, de journalistes, de présentateurs-télé, d’hommes politiques et de dirigeants d'entreprise.