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La durée de travail moyenne a légèrement reculé en 2012 par rapport à 2008 au Luxembourg, mais reste élevée par rapport au reste de l’Europe, selon le Statec
25-11-2014


statec-nouveauAvec 1 773 heures par an en 2012, la durée de travail moyenne a légèrement reculé par rapport à 2008 au Luxembourg, alors qu’elle avait fortement augmenté au cours de la décennie précédente, selon le Statec qui a publié le 25 novembre 2014 une analyse approfondie du temps de travail. Ce "Regard no 23" constate pour autant que le nombre d’heures effectivement prestées au Luxembourg reste supérieur à la moyenne européenne, aux pays voisins et aux régions limitrophes. Le Statec explique ce recul par une baisse des heures supplémentaires. Il précise que 17,5 % des salariés au Luxembourg travaillent à temps partiel, contre 25,3 % en moyenne dans l’Union Européenne.

Un salarié au Luxembourg travaille plus d’heures que dans les pays voisins

Durée de travail moyenne effective en heures par an par équivalent temps plein, Luxembourg, 1992 – 2012 (Source : Statec)Selon le Statec, le Luxembourg avait connu entre 2000 et 2008 une forte augmentation du temps de travail, contrairement à la plupart des pays européens, où le nombre d’heures travaillées avait été en recul. Cette tendance s’est inversée entre 2008 et 2012. Par rapport au maximum atteint en 2008, la durée de travail moyenne d’un salarié à temps complet a en effet légèrement reculé d’un pourcent et s’est établie à 1 773 heures en 2012. Ce recul est principalement dû à la baisse des heures supplémentaires, une "variable d’ajustement en temps de crise", selon le Statec.

Comme au Luxembourg, la durée de travail s’est stabilisée dans la plupart des pays membres de l’Union Européenne, qui affichent des hausses ou des baisses relativement faibles. Mais par rapport au reste de l’Europe, la durée de travail reste élevée au Luxembourg, note l’Institut national des statistiques.

Ce n’est qu’au Royaume-Uni, à Malte et en Roumanie qu’un salarié à temps complet travaille sensiblement plus d’heures par an. Dans quatre autres pays (Chypre, Lettonie, Estonie, Hongrie), le nombre d’heures prestées est légèrement supérieur à celui observé au Luxembourg.

En moyenne, un salarié travaille plus d’heures au Luxembourg que dans les pays voisins, quel que soit le secteur d’activité. Ainsi, un salarié à temps complet travaille en moyenne 21 % plus d’heures au Luxembourg qu’en Belgique (1 462 heures), 14 % de plus qu’en France (1 555 heures), et 8 % de plus qu’en Allemagne (1 641 heures).

Le temps de travail effectif varie fortement en fonction du secteur d’activité. Le maximum d’heures travaillées (1 968 heures par an) a été constaté dans le secteur des industries extractives, où de nombreuses heures supplémentaires sont prestées. À l’autre extrême, le secteur de la santé humaine et de l’action sociale, où un salarié à temps complet travaille en moyenne 1 647 heures.

Alors que la plupart des secteurs a connu une baisse, celui du nettoyage a connu une augmentation de 9 %

Durée de travail moyenne effective en heures par an (travailleur à temps complet), Luxembourg et régions limi-trophes, 2012 (Source : Statec)Dans la plupart des secteurs, la durée de travail effective est inférieure en 2012 à ce qu’elle avait été en 2008, à l’exception des industries extractives (+ 4 %), des activités de services administratifs et de soutien (+ 2 %, dont le secteur du nettoyage, qui a connu une augmentation sensible de 9 %, à savoir de 1 650 à 1 800 heures), ainsi que les secteurs de la santé et les autres activités de services (+ 1 %). Malgré ces variations, la durée effective de travail reste supérieure à celle constatée dans les pays voisins dans tous les secteurs d’activité, note le Statec.

Même tableau au niveau de la Grande Région : en termes d’heures travaillées, le Luxembourg surpasse les quatre régions voisines. Ce constat est vrai également dans chacun des secteurs d’activité, pris séparément.

La proportion de salariés travaillant à temps partiel augmente, mais reste inférieure à celle des pays voisins

Par rapport à 2008, où il avait été de 13,2 %, le pourcentage de salariés travaillant à temps partiel au Luxembourg est en nette progression pour atteindre 17,5 % en 2012. Ce taux reste toutefois faible si on le compare à ceux des pays voisins (18,7 % en France, 35,7 % en Allemagne et 35,6 % en Belgique) et à la moyenne de la zone euro (25,3 %). Dans la plupart des pays européens, on a d’ailleurs constaté une progression du travail à temps partiel (à l’exception de la France, du Danemark et de la Suède), ajoute le Statec. Avec 1 008 heures par an (soit 57 % d’un temps complet), les salariés à temps partiel travaillent davantage d’heures au Luxembourg que dans les pays voisins (933 en France, 921 en Belgique, 780 en Allemagne et 858 aux Pays-Bas).

Quant à la durée moyenne de travail de l’ensemble des salariés, l’écart entre le Grand-Duché et ses pays voisins se creuse encore davantage, note le Statec. Vu qu’un salarié à temps complet en Allemagne travaille 93 % des heures d’un salarié à temps complet au Luxembourg, le temps de travail moyen de l’ensemble des salariés n’est en Allemagne que de 81 % de celui du Luxembourg, les temps partiels y étant plus fréquents et travaillant moins d’heures qu’au Grand-Duché.

En 2008, le nombre moyen d’heures supplémentaires prestées était de 44 heures par personne et par an en 2008 – en 2012,  il n’est plus que de 31 heures. Les heures supplémentaires restent particulièrement nombreuses dans les industries extractives, les transports, les activités de services administratifs et de soutien (qui incluent le secteur du nettoyage), et la construction.

Un salarié à temps complet est absent en moyenne pendant 51 jours par an

Le nombre moyen de jours d’absence par salarié à temps complet est relativement stable. Il n’a en effet que légèrement augmenté entre les deux dernières enquêtes : de 50,6 jours en 2008 à 51,2 jours en 2012. Il se compose de 10 jours fériés légaux, de 27 jours de congé annuel et de 12 jours de congé de maladie/maternité ainsi que de 2 jours d’autres absences. Cette dernière catégorie reprend surtout les jours de chômage technique (qui ont été plus nombreux en 2012 (1,3 jours) qu’en 2008 (0,4 jours) ainsi que les jours de congé extraordinaire.

Le secteur de l’information et de la communication affiche le moins de jours d’absence : 46 jours au total, dont 26 de congé annuel et 8 de congé de maladie/maternité. Le secteur qui présente le plus de jours d’absence est celui de la santé humaine et de l’action sociale, avec un total de 59 jours, qui se répartit en 31 jours de congé annuel et 18 jours de congé de maladie/maternité.

Le chômage technique touche surtout la construction (4,9 jours) et l’industrie manufacturière (3,9 jours en moyenne). Le nombre de jours de congé annuel est le plus faible dans les petites entreprises de 10 à 49 salariés (26 jours) et augmente progressivement avec la taille des entreprises, jusqu’à 30 jours dans les entreprises de 500 salariés ou plus.