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Environnement - Transports
Dans son rapport annuel, l’Agence européenne pour l’environnement constate que l’impact environnemental du secteur des transports dans l’UE est encore trop élevé
08-12-2014


Le rapport annuel de l’Agence européenne pour l’environnement (Source : AEE)Selon le rapport annuel ‘TERM' publié le 8 décembre 2014 par l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), le secteur des transports dans l’UE continue à générer trop d’émissions de gaz à effet de serre, de bruit et de pollution.

L'Agence européenne pour l'environnement (AEE) est une agence de l'Union européenne dont la tâche est la préservation et la surveillance de l'environnement européen qui a son siège à activité à Copenhague depuis 1994. Elle est le principal organisme public européen spécialisé dans la fourniture d'informations fiables et indépendantes sur l'environnement aux décideurs politiques et au public.

Le rapport 'TERM' 2014 (sigle anglais pour mécanisme de 'reporting' sur les transports et l'environnement) est publié dans le cadre du mécanisme de suivi sur les transports et l'environnement (TERM) et basé sur 40 indicateurs, dont un ensemble de 12 indicateurs de base (y compris les émissions des polluants atmosphériques du secteur des transports et les émissions des gaz à effet de serre du secteur des transports). Il couvre la période 1990-2012 et se focalise sur les transports longue distance, qui ont l'impact environnemental le plus important.

Selon le rapport, alors que la majorité des déplacements des affréteurs et des voyageurs en Europe sont de courte distance, les voyages de longue distance représentent une proportion significative de l'ensemble des impacts environnementaux du secteur. Il précise que la demande en transport longue distance, de fret et de passagers confondus, représente au total jusqu'à trois quarts des émissions de gaz à effet de serre en provenance des transports.

Le transport maritime international et celui aérien sont, à eux seuls, responsables de 19 % des émissions d'oxyde d'azote de l'Europe, de 17 % des émissions totales d'oxyde de soufre et de 11 % des émissions de particules en suspension dites PM2.5.

Le transport routier en déclin, le transport aérien en hausse

Alors que le transport routier représentait plus de 70 % des kilomètres parcourus en 2012, ce mode de transport a poursuivi le déclin commencé en 2009, principalement en raison d'une baisse de la demande, tandis que le transport aérien a connu, au contraire, une croissance rapide ces dernières décennies, indique le rapport. Au Luxembourg, cette croissance se situe à plus de 10%. Le transport routier y a augmenté de 142 % entre 1990 et 2012, mais depuis 2011, celui-ci est également en déclin au Luxembourg (-0.3% entre 2011 et 2012).

Quant au transport ferroviaire, le rapport note que celui-ci a considérablement diminué dans de nombreux pays en raison de la crise économique ou de son déclin historique, ou des deux.  Ceci n’est cependant pas le cas pour plusieurs anciens pays de l’UE comme le Luxembourg, où la demande de transport ferroviaire a augmenté de 8,4 % entre 2008 et 2012, vu l’augmentation de l’offre.

Pour le rapport, un facteur explicatif pour cette tendance, c’est le changement des habitudes de consommation. Certaines recherches suggèrent que les jeunes générations préfèrent dépenser leur revenu disponible pour des voyages à longue distance plutôt que pour des produits de consommation tels que les voitures. Le rapport constate néanmoins une grande variation dans l'UE. La proportion de voyages en voiture par habitant a atteint un sommet en 2004 dans les 15 anciens États membres de l'UE, alors qu'elle continue de croître dans les 13 nouveaux membres. Au Luxembourg, cette proportion se situe toujours au-dessus de la moyenne européenne. Le nombre de voitures particulières (663) pour mille habitants est par ailleurs le plus élevé de l’UE. Bien que ce chiffre n’ait cessé de croître depuis 1990, sa croissance devient s’affaiblit constamment.

L’AEE constate aussi que la demande globale de transport de passagers a diminué de 1,4 % en 2012, principalement en raison de la baisse de voyages de tourisme en voiture.

Les volumes de transport de marchandises ont également diminué en 2012 de 2,1 %.

La demande totale d'énergie du secteur de transport a également diminué, et a poursuivi sa baisse annuelle depuis 2007. Étant donné que ces tendances peuvent être en partie causées par la récession, il est difficile de savoir si ces chiffres vont rebondir dans les prochaines années, précise le rapport.

Les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports ont baissé de 3,3 % en 2012, sauf pour le transport aérien

Au total, les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports ont baissé de 3,3 % en 2012, sauf pour le transport aérien dont les émissions de certains polluants ont augmenté. Néanmoins, elles doivent selon l’AEE continuer à baisser drastiquement pour atteindre les objectifs environnementaux de l'UE dans les décennies à venir, car elles excèdent toujours de 20,5 % les niveaux de 1990. Rappelons que le Livre blanc sur les transports prévoit une réduction de 60 % des émissions d'ici 2050 par rapport au niveau de 1990.

Au Luxembourg, les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports ont augmenté de 140 % depuis 1990. En 2012 (6,5 %), cette croissance a ralenti par rapport à celle de 2011 (6,8 %).

La part moyenne d'énergie renouvelable utilisée dans les transports par les États membres de l'UE a augmenté pour passer à 5,1 % en 2012 (contre 3,4 % en 2011). Au Luxembourg, elle a légèrement augmenté en 2012 par rapport à l’année précédente, mais elle demeure inférieure à la moyenne européenne (moins de 2,5 %).

Cependant, la qualité de l'air porte toujours atteinte à la santé dans les villes européennes, indique le rapport. Les niveaux de dioxyde d'azote et de particules dans les villes ont été accrus par des proportions croissantes de voitures diesel. C’est en partie le résultat des politiques de taxation des carburants dans la plupart des pays européens, qui privilégient le diesel à essence, estime le rapport.

Selon le rapport, le nombre d’immatriculations de voitures à combustibles alternatifs en 2013 n’a que légèrement augmenté par rapport à l'année précédente. Pris ensemble, la batterie électrique et les véhicules hybrides rechargeables représentent 0,5 % du total des nouvelles immatriculations dans l'UE. Ce ralentissement de la croissance pourrait être en partie dû à des incitations telles que les primes à la casse et les systèmes de voiture de société qui continuent à soutenir les véhicules à moteur à combustion interne dans de nombreux États membres, indique l’AEE dans son rapport annuel.