Les négociations de l’accord de libre-échange entre l’UE et les USA (TTIP) ainsi que la situation en Ukraine ont dominé le premier échange entre le nouveau président du Conseil de l’UE et le président des Etats-Unis, à l’occasion d’un appel téléphonique de félicitations de Barack Obama, à Donald Tusk pour sa prise de fonction, le 1er décembre 2014.
Entré en fonction le jour-même, Donald Tusk s’est félicité de cet appel téléphonique "le premier jour de son mandat", ce qui souligne "l'importance qu’ [il] attache à nos relations avec les États-Unis", lit-on dans une déclaration diffusée par le service de presse du Conseil à l’issue de l’échange. "J’ai été heureux d'entendre l'engagement tout aussi fort du président américain à l’égard de notre lien transatlantique", a-t-il par ailleurs estimé. "Le président Obama a souligné l'importance de la poursuite de la coopération entre les États-Unis et l’UE", rapporte pour sa part le communiqué diffusé par la Maison-Blanche le 1er décembre.
Lors de cet entretien, les deux présidents ont notamment évoqué "l'important travail" qui reste à accomplir dans la négociation du Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP). "Le TTIP n'est pas seulement une question de libre-échange, c'est une expression de notre partenariat géopolitique", indique le président du Conseil européen, Donald Tusk soulignant que les deux parties ont "convenu d'intensifier [leurs] efforts en vue de parvenir à un accord". "Les deux dirigeants ont affirmé leur détermination de conclure un accord ambitieux et complet", confirme le communiqué de la Maison-Blanche.
La crise ukrainienne et l’attitude de la Russie dans ce conflit ont été un autre sujet au cœur de l’échange entre les deux dirigeants qui ont "partagé [leurs] inquiétudes". Les deux présidents s’accordent sur "combien il est important que la Russie se retire de l'Ukraine orientale, cesse de fournir des troupes et de l'équipement, permette un contrôle efficace de la frontière et permette à l'OSCE de mener à bien sa mission", lit-on dans la déclaration de Donald Tusk. "L'Union européenne et les Etats-Unis continuent de travailler en étroite collaboration, notamment sur les sanctions ainsi que sur le soutien financier à l'Ukraine. Nous avons convenu de rester unis et de garder le cap", précise encore le président du Conseil européen, qui ajoute que la discussion a permis d’évoquer aussi "la nécessité de renforcer davantage les relations UE-OTAN".
La Maison-Blanche confirme dans son communiqué que les deux présidents ont "ont réitéré l'engagement des États-Unis et de l'UE à travailler avec les institutions financières internationales pour fournir le soutien financier dont l'Ukraine a besoin alors qu’elle stabilise son économie, met en œuvre les réformes nécessaires et cherche à résoudre le conflit dans la partie orientale du pays". Les deux dirigeants ont par ailleurs "convenu que les sanctions contre la Russie ne pourront pas être assouplies tant que la Russie ne respecte pas ses engagements en vertu des accords de Minsk", et "ont réitéré la condamnation conjointe par les États-Unis et l'UE de l'occupation et de la tentative d'annexion de la Crimée par la Russie", rapporte encore le communiqué de la présidence américaine, qui ajoute que "les dirigeants ont évalué quelles autres actions pourraient être nécessaires en réponse aux actions de déstabilisation de la Russie en Ukraine".
Par ailleurs, les deux présidents ont également discuté des efforts combinés pour aider les gouvernements en Afrique de l'Ouest dans leur lutte pour arrêter la propagation du virus Ebola et fournir un traitement aux personnes infectées. "Le président Obama a remercié l'Union européenne pour son engagement de plus de 1 milliard d'euros" dans ce contexte, s’est réjoui Donald Tusk.
Enfin, la déclaration de Donald Tusk rapporte que les deux dirigeants ont évoqué la situation économique mondiale et que le président du Conseil européen a informé le président américain de la discussion à venir sur le nouveau plan d'investissement de 300 milliards destiné à relancer l'Europe. Barack Obama a de son côté souligné "la nécessité d'une action politique pour renforcer la croissance économique européenne", note le communiqué américain.