Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, se prononce clairement contre une livraison d’armes au gouvernement ukrainien dans sa lutte contre une rébellion séparatiste dans l’est du pays, a-t-il confié au quotidien luxembourgeois Tageblatt en marge d’une réunion des ministres des Affaires étrangères du Benelux et des Pays Baltes qui se déroulait à Tallinn en Estonie, les 3 et 4 février 2015.
"Nous ne devons pas livrer des armes, car cela n’aiderait pas l’Ukraine", a ainsi expliqué le ministre, comme le rapporte le journal dans son édition du 5 février alors que la réunion de Riga aura notamment été consacrée aux derniers développements sur le terrain ukrainien. Jean Asselborn salue dans ce contexte la position "claire" exprimée la veille dans les colonnes du quotidien allemand Süddeutsche Zeitung par la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, selon laquelle "les ventes d'armes constitueraient un accélérateur [du conflit]" et elles "pourraient offrir au Kremlin un prétexte pour intervenir ouvertement dans le conflit".
Pour précision, le débat sur une livraison d’armes à l’Ukraine fait à nouveau l’actualité depuis que le quotidien américain New-York Times a indiqué dans son édition du 1er février que le commandement militaire de l'Otan et des responsables de l'administration américaine envisageaient de soutenir l'envoi d'armes défensives aux forces ukrainiennes, alors que les combats dans l’est du pays se sont intensifiés depuis plusieurs semaines. Alors que le secrétaire d'État américain, John Kerry, est attendu à Kiev le 5 février, le président ukrainien, Petro Porochenko, a répété à plusieurs reprises n’avoir "aucun doute quant au fait qu'une décision sur des livraisons d'armes à l'Ukraine sera approuvée par les États-Unis et nos autres partenaires".
Le 4 février, la Haute Représentante de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, avait appelé les belligérants à appliquer immédiatement une "trêve temporaire" afin de permettre aux civils de "quitter la zone de conflit en toute sécurité", alors que les rebelles séparatistes ont lancé une offensive dans la région de Debaltseve.