Dans un entretien accordé à l’Agence France-Presse (AFP) le 20 avril 2015, la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, a appelé les Etats membres à se mobiliser pour "vendre" le projet d'accord de libre-échange entre l'Europe et les Etats-Unis (TTIP), alors que l’opinion publique se montre de plus en plus inquiète, voire hostile.
"Les Etats devraient faire plus, car ce n'est pas mon projet, ce n'est pas mon TTIP", a-t-elle déclaré, rappelant que les négociations en vue du futur traité se déroulent sur la base d'un "mandat à l'unanimité des 28 pays". "Les Etats membres, les gouvernements, les ministres, les Parlements doivent contribuer" à le faire accepter, a-t-elle ajouté.
À l'appel d'un collectif international d'associations, d'ONG, de syndicats et de partis relayé dans 45 pays, plus de 750 actions, rassemblements et manifestations avaient été menés dans le monde entier, et particulièrement en Allemagne, les 18 et 19 avril 2015, avant le lancement du 9ème cycle de négociations le 20 avril à New-York, a indiqué une dépêche de l’Agence Europe. Un mouvement de contestation qui s’explique, selon la commissaire, par la "vague antimondialisation" et le "sentiment antiaméricain après (l'affaire) Snowden".
Par ailleurs, Cecilia Malmström a tenu à rappeler que les relations commerciales entre l'UE et les Etats-Unis sont déjà profondes. "Nous échangeons déjà des services, des produits, chaque seconde avec les Etats-Unis. C'est notre plus grand partenaire. Des milliers d'emplois en Europe dépendent déjà de cela. Ce que nous sommes en train de faire, c'est de faciliter davantage" ces échanges commerciaux, a-t-elle souligné, tout en défendant "l’effet stratégique" d’un rapprochement entre l'UE et les États-Unis qui ont "les meilleurs experts au monde" et pourront ainsi "définir les standards du 21ème siècle" à l'échelle mondiale.
Sur la question du mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et Etats (ISDS), pour lequel la Commission a entamé une consultation publique, la commissaire a concédé qu’il fallait "réformer le système, parce qu'il a été créé à une époque où il y avait plus d'attention" portée aux entreprises qu'au "droit de les réglementer". Elle veut établir un "nouveau système moderne" qui protège les entreprises des nationalisations ou expropriations, "mais d'une manière transparente". Finalement, y aura-il un ISDS dans le traité ? "On verra bien !", a répondu la commissaire, qui espère parvenir à une "ébauche" d'accord sur le TTIP d'ici à la fin de l'année.