Frontex, l’agence européenne chargée des frontières extérieures de l'espace Schengen, va renforcer ses moyens en Méditerranée, a-t-elle fait savoir le 26 mai 2015 par voie de communiqué. Cette annonce fait suite à la décision du Conseil européen extraordinaire réuni le 23 avril 2015 après de tragiques naufrages en Méditerranée de tripler les moyens alloués à l’opération de surveillance maritime Triton. Avec un budget de 9 millions d’euros par mois, Triton disposera d’un budget similaire à celui de l’opération italienne de sauvetage en mer "Mare Nostrum" menée entre octobre 2013 et novembre 2014.
Pendant la haute saison d'été, Frontex va donc déployer "trois avions, deux hélicoptères, six navires de surveillance et douze patrouilles en bateaux, ainsi que neuf équipes de débriefing et six de dépistage dans une zone opérationnelle qui sera "étendue de 138 miles au sud de la Sicile", précise le communiqué. Il s’agira d’"aider les autorités italiennes à contrôler les frontières maritimes et sauver des vies, trop de personnes ayant déjà tragiquement perdu la vie cette année", a indiqué Fabrice Leggeri, directeur exécutif de Frontex qui a signé le plan opérationnel amendé pour l’opération conjointe Triton.
La Commission européenne dotera Frontex de 26,25 millions d’euros supplémentaires pour renforcer l’opération Triton en Italie, menée conjointement avec 26 pays européens, et Poseidon (mer) en Grèce, entre le mois de juin 2015 et la fin de l’année. Le budget de Triton en 2015 passera ainsi à 38 millions d’euros et Poseidon à 18 millions d’euros. En 2016, la Commission européenne allouera 45 millions d’euros supplémentaires aux deux opérations.
Frontex annonce également qu’elle va "intensifier ses efforts pour démanteler les réseaux de trafiquants en déployant neuf équipes de débriefing" en Libye et dans les pays de transit, et qu’elle va mettre en place une "base régionale en Sicile" chargée de "coordonner l’opération et travailler étroitement avec les officiers de liaison d’Europol, Eurojust et le bureau européen en matière d’asile (EASO)".
Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 38 500 migrants et demandeurs d'asile sont arrivés en Italie depuis le début de l'année 2015 et quelque 1 770 sont morts ou ont disparu en mer, soit plus de la moitié des près de 3 300 morts enregistrés en 2014.