Dans un communiqué de presse diffusé le 19 janvier 2016, l’eurodéputé luxembourgeois Georges Bach (CSV, PPE) se dit étonné par les critiques émises par les ministres européens des Finances contre l’inclusion d’indicateurs sociaux dans les procédures du Semestre européen, le cycle de coordination des politiques économiques et budgétaires des Etats membres de l’UE.
Dans le contexte de l’exercice 2016 du Semestre européen, le Conseil ECOFIN a en effet adopté une série de conclusions le 15 janvier 2016, dans lesquelles les ministres soulignaient leur "préoccupation" quant à l’inclusion de trois nouveaux indicateurs sociaux en matière d'emploi – à savoir le taux d’activité, le chômage de longue durée et le chômage des jeunes – au tableau de bord du mécanisme d’alerte. Ils jugeaient que ces indicateurs "ne sont pas pertinents pour identifier des risques macrofinanciers et que [leur] évolution ne peut pas déclencher la prise de mesures dans le cadre de la procédure de déséquilibre macroéconomique (PDM)". Pour rappel, la Commission européenne avait proposé d’inclure ces trois indicateurs dans le tableau de bord relatif à la PDM en septembre 2015.
Notant que le Parlement européen avait bataillé de longue date pour que la même importance soit accordée aux indicateurs économiques et sociaux dans le processus du Semestre européen, Georges Bach rappelle que les eurodéputés avaient salué la proposition de la Commission, tout comme d’ailleurs les ministres européen en charge de l’Emploi réunis au sein du Conseil EPSCO en décembre 2015 sous Présidence luxembourgeoise. Et le député européen de s’étonner d’autant plus des conclusions "opposées" du Conseil ECOFIN.
"Nous considérons que l’intégration des trois indicateurs en matière d’emploi dans la procédure des déséquilibres macroéconomiques peut être un avantage : cela correspond à la reconnaissance que le chômage est un déséquilibre macroéconomique majeur et qu’il doit être traité comme tel", avait alors indiqué Nicolas Schmit, ministre luxembourgeois du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire.
"Dans un contexte où l’UE veut s’engager pour un ‘Triple A social’, les préoccupations des ministres de l'Economie et des Finances européens sont non seulement inappropriées, mais constituent également un mauvais signal envers les citoyens de l'UE", conclut Georges Bach.