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Traités et Affaires institutionnelles
Sommet de Bratislava – Les attentes de la société civile et des syndicats
16-09-2016


ngo_logoEn amont du sommet de Bratislava, 177 organisations nationales et européennes de la société civile et des syndicats ont, à l'initiative du WWF, de la Confédération européenne des ONG d'urgence et de développement (CONCORD), de la Confédération européenne des syndicats (CES) et le Forum européen de la jeunesse, signé une déclaration communeen faveur d'"une nouvelle Europe pour les citoyens, la planète et la prospérité pour tous".

D'ailleurs soutenues en cela par l'ancien président de la Commission européenne, Jacques Delors, ces organisations rappellent qu'au-delà des personnes mécontentes, qui se sentent éloignées des institutions et des politiques, "il y a aussi partout en Europe des groupes engagés d'hommes et de femmes politiques, de syndicats, d'associations locales et d'organisations non gouvernementales qui sont prêts à aller de l'avant et à œuvrer pour une Europe renouvelée".

La voie vers cette Europe qu'elles souhaitent "inclusive, ouverte, juste, durable et qui veille au bien des citoyens de tous les âges, de toutes les classes sociales et de toutes les nations", commence par le rejet des solutions populistes. La crise de confiance intervient alors que les gens sont confrontés à une baisse du niveau de vie, à une diminution de leur pouvoir d'achat et à la montée du travail précaire, aux privations engendrées par les politiques d'austérité, à l'angoisse que crée l'afflux de réfugiés à nos frontières et aux conséquences du changement climatique et de la destruction de notre environnement.  "Nous devons tous – dirigeants, médias et particuliers – chaque fois que l'occasion se présente, nous exprimer et agir activement contre les divisions, contre la marginalisation de différentes catégories de la société et contre ceux qui jouent sur les peurs au profit de leur propre agenda politique", plaident-ils.

Pour une "Europe meilleure"

Pour affronter les défis  auxquels elle fait face, à savoir "les inégalités, le changement climatique, l'épuisement des ressources naturelles et une économie mondialisée qui profite à une minorité de personnes", l'UE doit œuvrer à garantir un développement durable et inclusif, promouvoir les droits de l'homme et assurer des mouvements de population dignes en faisant en sorte que les migrants soient accueillis et se sentent en sécurité.

La constitution d'une Europe durable et sociale doit s'inspirer de l'agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable et passe par des politiques sociales et environnementales fortes accompagnant les politiques économiques européennes. "Le marché unique et la politique internationale de l'UE doivent aussi promouvoir des règles exécutoires pour protéger les travailleurs, les consommateurs, tous les citoyens – hommes, femmes, jeunes et vieux – et la planète", disent les signataires. Les politiques économiques de réduction des déficits et de stimulation de la "compétitivité" en vigueur aujourd'hui ont favorisé une interprétation trop étroite de la croissance.

Ce seraient ces politiques, et non "trop d'Europe", qui auraient "aliéné la population en lui laissant le sentiment de ne pas pouvoir se faire entendre et d'être oubliée". Pour regagner l'adhésion et la confiance, il faut bâtir une "Europe meilleure", ce qui passe par un accent nouveau mis sur l'égalité et l'inclusion, la relance du modèle social européen afin d'assurer un travail décent, des emplois de qualité et de meilleures conditions de vie, une solide protection de l'environnement, de vraies actions pour lutter contre le changement climatique et un effort à l'échelle européenne pour accueillir et intégrer les migrants.

La réalisation de cet objectif passe pour les signataires de la déclaration par l'association active des citoyens de tous les âges et de toutes les classes sociales afin de comprendre et de mieux répondre à leurs inquiétudes et de leur proposer une vision nouvelle et positive de l'Europe.