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Justice, liberté, sécurité et immigration - Traités et Affaires institutionnelles
Le Britannique Julian King nommé nouveau commissaire européen britannique en charge de l’Union de la sécurité
19-09-2016


king-julian-ep-160912-source-peLe 2 août 2016, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avait fait savoir dans un communiqué de presse qu'il souhaitait confier au Britannique Julian King le nouveau portefeuille de commissaire européen pour l'Union de la sécurité. Cette proposition de nomination d’une personnalité qui était à ce moment ambassadeur britannique à Paris faisait suite à la démission du commissaire représentant le Royaume-Uni, Jonathan Hill, à la suite du vote des Britanniques en faveur du Brexit. Elle devait encore être approuvée par le Parlement européen et recevoir le feu vert de l'ensemble des Etats membres de l'UE.

Le 15 septembre, le Parlement européen, qui doit être consulté avant que la personne appelée à remplacer le commissaire démissionnaire puisse entrer en fonction (TFUE article 246), a accepté la candidature de Sir Julian King comme commissaire pour l’union de la sécurité par 394 voix contre 161, et 83 absentions, lors d’un vote secret. Auparavant, la commission LIBE l’avait auditionné le 12 septembre et exprimé sa satisfaction sur le fait que "le candidat dispose de la compétence et de la détermination nécessaire pour accomplir sa tâche" et qu’il "était bien préparé pour l’audition et a compris les défis liés à son portefeuille".

Après le feu vert du Parlement, ce fut aux États membres de procéder à la nomination finale, ce qui fut fait le 19 septembre, "d'un commun accord avec le président de la Commission, M. Jean-Claude Juncker", comme le dit le communiqué du Conseil qui précise que "cette nomination est valable pour la durée du mandat de la Commission restant à courir, à savoir jusqu'au 31 octobre 2019".

Mandat

En tant que commissaire pour l’union de la sécurité, Julian King soutiendra la mise en place de l’Agenda européen quant à la sécurité et contribuera à délivrer une union pour la sécurité opérationnelle et efficace. Il travaillera sous la direction du premier vice-président de la Commission Frans Timmermans, et complètera le travail du commissaire Dimitris Avramopoulos, en charge de la migration, des affaires intérieures et de la citoyenneté.

Convictions européennes

Lors de son audition, Julian King, un diplomate âgé de 52 ans qui était ambassadeur à Paris depuis janvier 2016, a insisté sur le fait qu’il avait consacré sa carrière aux affaires européennes, en assumant à Bruxelles deux mandats au sein du Conseil et des responsabilités au sein de la Commission dans le rôle de chef de cabinet de deux commissaires britanniques, en l’occurrence Peter Mandelson et Catherine Ashton.

Il  a aussi expliqué sa position par rapport au Brexit : "En tant qu'ambassadeur en France, j'ai plaidé résolument en faveur de la position du gouvernement britannique durant la campagne référendaire. J'ai toujours été fier d'être britannique et fier d'être européen, et je n'y vois aucune contradiction. Mais le 23 juin, une majorité de mes compatriotes ont décidé qu'ils voulaient quitter l'Union et nous devons respecter ce choix." Et il a ajouté : "Pour éviter toute ambiguïté, je tiens à préciser très clairement que, sous réserve de ma confirmation, j'accomplirai mes tâches au mieux de mes capacités dans le seul et unique but de servir l'intérêt général européen."

Priorités

Julian King veut baser ses priorités sur la communication de la Commission d'avril 2016 relative à une union de la sécurité réelle et effective. Avec cette feuille de route en tête, il s'agit pour lui "de progresser à la fois sur la manière d'amplifier notre lutte commune contre le terrorisme et la criminalité organisée, et les moyens sur lesquels ils s'appuient, et également sur la manière de renforcer nos défenses en la matière et d'améliorer notre résilience". Julian King a mis en exergue les objectifs suivants :

  • trouver un accord sur la proposition de directive relative à la lutte contre le terrorisme ;
  • faire en sorte que les agences de l’UE assument un rôle plus important dans le soutien apporté aux autorités nationales pour lutter contre le terrorisme et la criminalité organisée ;
  • renforcer le rôle d’Europol, et notamment de son Centre européen de la lutte contre le terrorisme ;
  • soutenir le Centre européen de lutte contre la cybercriminalité ;
  • s’attaquer au problème de la radicalisation ;
  • cibler davantage la propagande terroriste et les discours de haine en ligne ;
  • renforcer les moyens communs de défense face au terrorisme et améliorer le partage des informations ;
  • s’assurer que les systèmes d'informations communs soient pleinement mis en œuvre et utilisés, notamment en ce qui concerne la mise en œuvre de la directive sur les données des dossiers passagers, où les États membres doivent mettre en place leurs unités d’informations passagers (UIP) afin que le système puisse fonctionne ;
  • faire analyser la manière dont les informations sont partagées entre les différents systèmes ;
  • renforcer la sécurité aux frontières extérieures avec le système d'enregistrement des entrées et des sorties, un système d'information et d'autorisation concernant les voyages (ETIAS) pour effectuer les vérifications de sécurité préalables sur les ressortissants des pays tiers à destination de l'UE et le travail de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côte ;
  • renforcer la capacité des Etats membres à protéger leurs infrastructures critiques et leurs cibles faciles ;
  • prendre en compte les besoins des victimes.