Le Luxembourg et la Banque européenne d’investissement (BEI) ont scellé un 5e accord de coopération dans le domaine de l’assistance technique à la microfinance dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), au regard des résultats positifs des accords mis en œuvre sur une décennie. Ce nouveau "Protocole d’entente" permettra de continuer à conjuguer l’expertise, les réseaux et les moyens du ministère des Finances et du ministère des Affaires étrangères et européennes avec ceux de la BEI, pour soutenir les projets de micro- et petites entreprises de façon ciblée et efficace. L’objectif est de contribuer au développement socio-économique et à la lutte contre la pauvreté.
Ce 5e accord visera, entre autres, les projets soutenant les jeunes et développant l’accès à l’éducation, ainsi que les projets des micro- et petites entreprises dans les régions impactées par les migrations. Doté d’une nouvelle enveloppe de 3,6 millions d'euros pour les trois prochaines années, il a été officiellement signé le 23 janvier 2017 au siège de la BEI à Luxembourg, par le ministre des Finances, Pierre Gramegna, le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, Romain Schneider, le président de la Banque européenne d’investissement, Werner Hoyer, et le vice-président en charge des opérations dans les pays ACP, Pim van Ballekom.
Le Luxembourg et la BEI sont ensemble sur le terrain du développement depuis fin 2006 et en 10 années, ce sont 48 projets de micro finance, dont certains dans les pays les plus pauvres du globe qui ont bénéficié de 11,7 millions d'euros au total. Les initiatives sont localisées dans 20 pays ACP avec, au cas par cas, et de manière flexible, quelques opérations remarquées en Asie et au Moyen-Orient.
En travaillant de concert, le Luxembourg, qui finance l’assistance technique des projets identifiés, et la BEI, qui prend en charge ces mêmes projets, ont enclenché un effet de levier appréciable. La BEI ayant consacré 460 millions d'euros de financement aux projets identifiés et rendus possible par l’assistance technique luxembourgeoise, c’est plus d’1 milliard d'euros de financement au total qui a été généré (un prêt BEI représente 50 % au maximum du coût total d’un projet et souvent moins). Cela fait de ces accords de puissants outils de développement mis en œuvre sur le terrain avec rapidité et flexibilité.
"La finance inclusive est un élément clé dans la lutte contre la pauvreté et la création d’emplois. L’accord de coopération avec la BEI met un accent particulier sur les performances sociales des institutions de microfinance soutenues mais également sur le développement des nouvelles technologies financières", a souligné Pierre Gramegna, qui y voit "un autre exemple concret du centre d’excellence qui a été créé ici au Luxembourg où sont hébergés plus de la moitié des avoirs sous gérance de la microfinance du monde entier".
"Pendant plus de 20 ans, la Direction de la coopération au développement et de l’action humanitaire s’est engagée dans le domaine de la microfinance et de la finance inclusive", a souligné Romain Schneider en observant que "la Direction de la coopération a une certaine expérience dans l’assistance technique au profit des pays en développement qu’elle apporte à cet accord".
"La complémentarité de l’approche du gouvernement luxembourgeois et de la BEI fait de ces accords de partenariat des outils exemplaires", a déclaré Werner Hoyer qui souhaite que cette coopération "serve de modèle". "Ensemble, nous créons des opportunités là où elles sont le plus nécessaires, en prise directe avec les problématiques actuelles, et nous agissons là où les besoins sont pressants" ; a relevé le président de la BEI qui a annoncé que ce nouvel accord allait notamment permettre de "soutenir des projets dans les régions impactées durement par les migrations, grâce entre autres à l’Initiative de résilience économique".
Les bénéficiaires des 4 accords de coopération, au nombre de 48 jusqu’à présent, sont localisés dans 20 pays ACP (Cameroun, Ouganda, Tchad, Ghana, république du Congo, Sénégal, Tanzanie, Namibie, Kenya, Côte d'Ivoire, Nigéria, Rwanda, Niger, Libéria, Mali, Jamaïque, Saint Domingue, République dominicaine, Ethiopie et Timor Oriental. Quelques projets sont aussi au Pakistan, Afghanistan, Palestine, Tunisie, Liban, Maroc), ainsi qu’au Pakistan, en Afghanistan, en Tunisie, au Maroc, en Palestine et au Liban. Quelques projets régionaux ciblant l'Afrique subsaharienne ont également été soutenus. Sur le montant disponible de 11,7 millions d'euros, il reste une tranche de 1,2 million d'euros en cours d’allocation.
Les fonds luxembourgeois sont consacrés spécifiquement aux projets d’assistance technique qui accompagnent les investissements de la BEI (des prises de participation) dans les sociétés et institutions de microfinance – ces intermédiaires qui sont sur le terrain et offrent des services financiers de proximité aux micro- ou petites entreprises. L’assistance technique prend la forme de soutien et de formation en matière notamment de comptabilité, d’administration, de secrétariat, de gestion des risques, de bonne gouvernance.
Ces institutions fournissent des prestations de services financiers à petite échelle, tels que l’épargne, le crédit, l’assurance ou d’autres services financiers de base, à des personnes sans ou à faible revenu exclues du système bancaire traditionnel, ainsi qu’aux micro- et petites entreprises qui ne disposent que d’un accès limité aux services financiers. La mise à disposition de ce type de services financiers aux personnes non bancarisées permet à leurs bénéficiaires d'exercer des activités leur assurant un revenu journalier, de réaliser des projets productifs et si possible de constituer une épargne. Ils contribuent aux objectifs de réduction de la pauvreté, à la création d’emplois et à la lutte contre les fléaux qui freinent le développement.
Selon les termes de l’accord, la BEI, à travers sa participation dans les fonds d'investissement qu'elle soutient, identifie pour le Grand-Duché de Luxembourg les projets d'assistance technique qui sont éligibles à un financement. Le suivi et l'évaluation se font ensuite de façon commune.