Représentant des collectivités territoriales, institutions culturelles et artistiques de 22 pays européens, nous affirmons que la coopération culturelle transfrontalière, caractérisée par le voisinage et la proximité :
Nous manifestons que la dimension culturelle doit être considérée invariablement dans toute réflexion sur les espaces transfrontaliers, étant donné son caractère transversal.
Nous insistons sur l’importance de l’éducation interculturelle des enfants et des jeunes de part et d’autre de la frontière, ainsi que sur la nécessité de développer des opportunités pour les personnes actives et les personnes âgées à travers des programmes de formation tout au long de la vie, lesquels doivent inclure des compétences interculturelles adaptées.
Une attention particulière doit être prêté aux réalités des minorités culturelles dans certains espaces transfrontaliers et aux projets réalisés dans les espaces frontaliers extérieurs de l’Union européenne.
L’apprentissage de la langue du voisin et sa pratique quotidienne doivent être encouragés ; de nombreuses activités artistiques transfrontalières peuvent contribuer à cet enrichissement des connaissances des habitants.
Nous encourageons les institutions européennes (Parlement, Commission, Comité des Régions...) et les États-membres à donner toute leur place aux projets culturels transfrontaliers, comme dans les générations des initiatives communautaires Interreg, et dans une vision territoriale plus cohérente qui intègre la coopération interrégionale et transnationale. Nous les invitons à prendre en compte les conditions spécifiques des projets culturels. Dans ce sens, nous incitons également les collectivités territoriales et les acteurs artistiques et culturels territoriaux –initiateurs, acteurs et moteurs de ces projets– à approfondir les démarches culturelles transfrontalières et à rechercher la pérennisation de projets ayant prouvé leur nature structurante : passer des coopérations ponctuelles à la coopération stratégique pour le développement durable.
Il est recommandable de ne pas privilégier des secteurs artistiques ou culturels, au détriment d’autres secteurs.
Nous reconnaissons hautement le travail réalisé par le Conseil de l’Europe, en particulier avec la Convention-cadre de Madrid de mai 1980, ainsi que celui de l’Union européenne dans ce domaine transfrontalier. Nous manifestons aussi notre intérêt pour développer des liens de coopération, en particulier avec l’Association des Régions Frontalières d’Europe et avec la Mission Opérationnelle Transfrontalière, expertes également en la matière.
Dans le cadre de ces rencontres, nous avons créé un « Groupe de travail sur la coopération culturelle transfrontalière », qui aura pour objet l’échange d’informations sur les projets développés en cette matière dans la Grande Europe, la réflexion sur ses meilleures pratiques, la rédaction d’une section du Livre blanc de l’action culturelle des collectivités territoriales en Europe, projet développé par les rencontres et le partage d’expériences entre les différents espaces transfrontaliers d’Europe et avec les autres acteurs du monde de la coopération culturelle interrégionale et internationale. Ce groupe sera appelé à s’élargir et à se retrouver lors de la Rencontre de Mons en 2008, en relation avec les institutions ou organismes qui s’occupent également de cette question. Ainsi, cet ensemble d’actions, complémentaires à celles entreprises autour de "Culture 2007", met en œuvre les perspectives de développement des rencontres, dans une étape où le réseau souhaite jouer pleinement son rôle de plate-forme de coopération et d’initiatives concrètes entre ses membres.
A Luxembourg, le 13 octobre 2007.