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Traités et Affaires institutionnelles
Jean Asselborn après l’accord sur le traité de Lisbonne : "Nous pouvons enfin nous consacrer aux questions importantes qui préoccupent les citoyens de l’Union européenne."
15-10-2007


Jean Asselborn avec Romano ProdiUn vice-premier ministre Jean Asselborn visiblement satisfait des résultats du Sommet de Lisbonne a commenté l’après-midi du 19 octobre 2007, à l’issue des négociations, les différents accords trouvés entre les chefs d’Etat et de gouvernement. Il l’a fait en l’absence du Premier ministre Jean-Claude Juncker, qui avait déjà quitté Lisbonne pour assister en tant que président de l’Eurogroupe au G7 des ministres des Finances à Washington.

"Ce traité n’est pas LE traité, mais un traité, et il s’appellera le traité de Lisbonne", a déclaré d’emblée Jean Asselborn qui estime qu’un "pas important a été franchi qui nous donnera maintenant la possibilité de nous consacrer aux questions vraiment importantes qui préoccupent l’Union européenne." C’est là aussi le souhait de nombreuses autres délégations, qui veulent que la discussion sur les priorités de l’Union européenne soit entamée dans les meilleurs délais.

"Les Polonais ont créé moins de problèmes que l’on aurait pu craindre", a dit le ministre des Affaires étrangères, soulagé qu’il ait également été possible de trouver "un vrai compromis européen" avec les Italiens sur la question de leur siège en moins au Parlement européen qui brisait la parité avec le Royaume Uni. Les Polonais auront également droit à leur avocat général permanent à la Cour de Justice, et dans la foulée, deux autres postes rotatoires d’avocat général ont été créés.

Les prochaines dates : la signature, l’entrée en vigueur et les nominations aux grands postes

Le traité de Lisbonne devrait, selon de premières informations en provenance de la Présidence portugaise, être signé le matin du 13 décembre prochain à Lisbonne, et entrer en vigueur le 1er janvier 2009, à condition que le processus de ratification ne subisse aucune panne dans les 27 Etats membres. Seule l’Irlande soumettra le traité à un référendum.

Le Parlement européen avait manifesté son hostilité à des nominations aux nouveaux postes institutionnels créées – président permanent du Conseil européen, haut représentant pour la politique étrangère - avant les élections européennes de juin 2009. Il a pourtant été décidé de pourvoir le poste de haut représentant pour une période transitoire du 1er janvier 2009 jusqu’en octobre 2009, et de procéder ensuite, en tenant compte des résultats des élections européennes, à sa nomination définitive, parallèlement à l'élection du président de la Commission. Le président du Conseil européen par contre serait déjà nommé dès l'entrée en vigueur du traité en janvier 2009. "Les candidats pour ce poste devraient donc se déclarer avant les vacances d’été de 2008", a jugé Jean Asselborn.

Une décision sur la constitution d’un groupe "des sages" souhaité par la France qui devrait discuter de l’avenir de l’Union européenne sera prise les 13 et 14 décembre 2007 à Bruxelles lors du prochain Conseil européen. Mais il est d’ores et déjà clair que ce groupe ne sera pas un groupe de négociation et qu’il n’y aura pas de discussions institutionnelles avant une dizaine d’années. (cf. notre article sur une visite de travail de Nicolas Schmit à Paris le 10 octobre 2007)

L’Union européenne et la globalisation

Asselborn a aussi abordé les autres questions débattues à Lisbonne, dont le rôle de l’Union européenne pour affronter les défis de la globalisation. Trois axes ont été identifiés : la compétitivité, la dimension sociale et la lutte contre le réchauffement climatique. La compétitivité de l’Europe implique un effort accru en matière d’éducation, de formation et de recherche qui est ancré dans la stratégie de Lisbonne dont la dimension extérieure prend donc de l’importance. Selon Jean Asselborn, toutes les délégations se sont accordées à souligner que la dimension sociale de l’Union européenne était incontournable et qu’il ne pouvait pas y avoir de contradiction entre la compétitivité et la dimension sociale.

La globalisation ne doit pas être abordée selon Jean Asselborn comme une fatalité. D’un côté il y a "ses conséquences négatives qu’il faut voir", mais de l’autre côté il y a "la tâche de la politique qui est de mettre en place des instruments de régulation. Mais cette tâche dépasse la capacité d’un seul Etat. C’est là que l’Union européenne s’avère indispensable."

Jean Asselborn a par ailleurs fait part de son peu d’engouement pour le concept de "flexicurité" qui devrait avant tout ne pas se diriger contre la sécurité de l’emploi.

L’Union européenne et l’ordre financier

La lutte contre la spéculation financière, dont l’Europe a eu à pâtir avec la crise des "subprimes" américains, implique que "l’Union européenne se dote d’un système d’alerte précoce qui soit efficace", a déclaré à ce sujet Asselborn, qui a rappelé que l’Allemagne exigeait que les "hedge funds" se dotent d’un code de conduite. L’Europe veut également soutenir un effort de modernisation des institutions financières internationales qui devrait inclure l’environnement comme nouveau facteur.

L’indépendance de la Banque centrale européenne, souvent attaquée ces derniers mois, ne doit pas, selon Asselborn, être mise en question. "Il n’en reste pas moins que nous devons être prêts à parler des conséquences de cette indépendance."

Myanmar et Turquie

Le mninsitre délégué aux Affaires étrangères Nicolas Schmit a encore fait état de deux sujets de politique étrangère discutés lors du Conseil européen informel. L’Union européenne veut avoir plus de visibilité dans la crise du Myanmar, et songe à désigner un envoyé spécial, tout en continuant à soutenir l’ONU.

Le Sommet a également pris acte de la décision du Parlement turc qui a donné le 17 octobre dernier l'autorisation à l'armée d'intervenir dans le nord de l'Irak contre le PKK. La Turquie, qui est un partenaire important de l’Union européenne et qui est en train de négocier son adhésion, a, selon le ministre délégué, "le droit de se défendre contre la terreur, mais elle doit procéder avec modération et dans le cadre du droit international." Un message sera également adressé à l’Irak pour qu’il intervienne afin que les attaques menées contre la Turquie à partir de son sol cessent.

Un vice-premier ministre Jean Asselborn visiblement satisfait des résultats du Sommet de Lisbonne a commenté l’après-midi du 19 octobre 2007, à l’issue des négociations, les différents accords trouvés entre les chefs d’Etat et de gouvernement. "Ce traité n’est pas LE traité, mais un traité, et il s’appellera le traité de Lisbonne", a déclaré Jean Asselborn qui estime qu’un "pas important a été franchi qui nous donnera maintenant la possibilité de nous consacrer aux questions vraiment importantes qui préoccupent l’Union européenne." C’est là aussi le souhait de nombreuses autres délégations, qui veulent que la discussion sur les priorités de l’Union européenne soit entamée dans les meilleurs délais.