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Politique étrangère et de défense
Elections en Serbie : Jean Asselborn commente la victoire de Boris Tadic sur RTL Radio
04-02-2008


Le 3 février 2007, le second tour des élections présidentielles serbes a opposé le Président sortant et pro-européen Boris Tadic, favorable au rapprochement avec l’Union européenne et l’eurosceptique et pro-russe Tomislay Nikolic. Cette présidentielle, qui s’avérait déterminante pour l’avenir de la Serbie et l’UE, s’est soldé par la victoire de Boris Tadic avec 50, 56 % des voix contre 47, 72 à Tomislav Nikolic. Au lendemain de l’élection le ministre luxembourgeois des Affaires Etrangères Jean Asselborn a commenté la victoire de Boris Tadic sur RTL Radio Lëtzebuerg.

Pour Jean Asselborn l’issue de cette élection, a "sans aucun doute" rapprochée la Serbie de l’Union européenne. Il a qualifié Boris Tadic de "responsable politique qui connaît bien l’UE, qui connaît bien la Serbie et qui a choisie une option claire : rapprocher son pays de l’UE". Jean Asselborn a rappelé dans ce contexte, que le candidat pro-européen avait avant la campagne présientielle réitéré, son attachement à l’Union européenne.

Pour Asselborn, Tadic représente après la disparition de Zoran Djindjic, "un grand vecteur d’espoir à la fois pour la Serbie et l’ensemble des Balkans". "Il représente ce dont l’Union européenne a besoin dans les Balkans. A savoir un responsable politique qui a le courage de dire que le futur ne réside pas dans le passé, mais là où on donne de véritables perspectives pour construire l’avenir", a-t-il poursuivi.

L’attitude que l’UE doit adopter vis-à-vis de la Serbie, se résume selon Asselborn comme suit : "La Serbie n’a pas besoin d’adopter une position de solliciteur pour entrer dans l’UE, tout comme l’UE ne tombera pas sur les genoux pour que la Serbie adhère à l’Europe". Il a cependant souligné que la conclusion d’un accord d’association et de stabilité restait soumise à des conditions, en particulier la pleine coopération avec le Tribunal pénal international pour l’ex –Yougoslavie.

Selon Jean Asselborn, l’accord politique intérimaire que l’Union européenne a proposé le 28 janvier 2008 à la Serbie, lors du dernier Conseil des Ministres des Affaires étrangères, constitue une étape concrète vers un rapprochement du pays avec l’Union européenne. Selon Asselborn, il y a une conscience des deux côtés, que le pays ne parviendra à rétablir une économie forte, à renforcer la démocratie et à offrir un futur aux jeunes générations sans l’appui de l’Union européenne.

Pour lui, le résultat des élections du 3 février, est la preuve qu’il existe un "grand potentiel démocratique" en Serbie. Jean Asselborn a toutefois rappelé que le chemin de la Serbie vers l’Union européenne ne sera pas facile. "Cela pourrait durer 10 à 15 ans", a-t-il estimé. Selon lui, il s’agira également de convaincre l’opinion publique européenne de la nécessité d’intégrer la Serbie dans l’Union européenne : "Tant que des conflits et cette explosivité persistent dans les Balkans et qu’un conflit peut éclater à tout moment, l’Europe ne pourra pas vivre paisiblement", a souligné le ministre des Affaires étrangères.

A la question, quand le ministre estime que le Kosovo déclarera son indépendance, Jean Asselborn a répondu que "nous ne devrons plus attendre des mois". Dans ce contexte, il a rappelé la décision prise par Conseil des Ministres des Affaires étrangères le 14  décembre 2007 et qui consiste à envoyer une mission civile au Kosovo pour y établir un Etat de droit. "Les modalités de cette mission seront définies bientôt", a dit Jean Asselborn. 

Finalement, la journaliste a demandé au ministre de faire part de son impression personnelle quant au futur de la Serbie et de la région balkanique.  Selon lui, la situation actuelle est une situation très dangereuse pour l’Union. "Et même pour une Europe qui veut assoir son rôle de global Player sur la scène politique internationale, et contribuer au processus de paix. Mais, on doit d’abord réussir à établir la paix et la stabilité sur notre propre territoire", a estimé Jean Asselborn. "Depuis que je connais les résultats des élections, mon impression est meilleure qu’avant", a indiqué le ministre. Il a néanmoins précisé que le chemin vers une pacification durable de la région ne sera pas facile et requerra un engagement commun des Etats membres et une coordination avec les Serbes.