Principaux portails publics  |     | 

Agriculture, Viticulture et Développement rural
Premières réactions après l'entrevue entre les producteurs de lait et le ministre Fernand Boden et la Commission de l'Agriculture de la Chambre des députés
04-06-2008


Parti d’Allemagne, le mouvement de grogne des producteurs laitiers s’est amplifié dans la plupart des pays d’Europe pour s’étendre au Luxembourg où les manifestations ont débouché samedi sur une grève de la livraison de lait. Pour permettre de débloquer la situation actuelle, les producteurs de lait grand-ducaux regroupés au sein de la Luxembourg Dairy Board (LDB) ont rencontré le 4 juin 2008, le ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural Fernand Boden et la Commission de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural. Europaforum.lu a recueilli les premières réactions, à l’issue de cette entrevue.

Premières réactions à l’issue de la réunion

"Nous sommes confiants que notre message a été compris par les députés et le ministre. Le gouvernement a montré beaucoup de compréhension pour nos revendications", tel était le bilan optimiste que Fredy de Martines du Luxembourg Dairy Board (LDB) a dressé à l’issue de l’entrevue avec le ministre Fernand Boden et la Commission de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural de la Chambre des députés.

Fernand Boden, de son côté, a confirmé que le gouvernement "soutiendra les producteurs de lait dans leurs démarches pour obtenir un prix plus équitable". Selon le ministre, il est tout à fait réaliste d’obtenir un prix de 40 cents par litre sur le marché luxembourgeois qui se caractérise par la présence d’une laiterie qui agit comme un partenaire important des chaînes commerciales et des consommateurs luxembourgeois qui veulent avant tout acheter des produits luxembourgeois de qualité.

Autre son de cloche chez Robert Mehlen de l’ADR. Il a estimé "qu’il y a peu d’espoir pour que les agriculteurs obtiennent satisfaction pour leurs revendications". Sur le marché actuel marqué par la concurrence internationale, il serait illusoire de croire que les agriculteurs puissent obtenir un prix équitable.

La Commission européenne et les quotas laitiers

La Commission européenne a décidé de relever les quotas de lait à partir du 1er avril 2008. Des propositions de la Commission européenne qui portent sur le bilan de santé de la PAC prévoient également la suppression totale des quotas en 2015, avec une augmentation annuelle de 1 %. Charles Goerens du DP a marqué son désaccord avec ces deux mesures. Elles constituent selon lui "une grande partie du problème" et sont susceptibles de lancer "une braderie", expression qu’il a utilisé pour exprimer que l’augmentation des quantités de lait dans l’UE fera dangereusement diminuer les prix payés au producteur. Il a estimé que le gouvernement aurait dû s’opposer au relèvement des quotas laitiers de 2 % et qu’il devrait s’opposer lors des futures négociations au Conseil des ministres à la proposition de la Commission de supprimer les quotas d’ici 2015.

Fernand Boden, de son côté, a tenu à souligner que le gouvernement s’est toujours montré sceptique et réticent vis-à vis de ces mesures qui ont été proposées par la Commission européenne. Diminuer les amendes qui sont infligées pour la teneur en graisse du lait ou les surproductions, sont, selon le ministre, des mesures beaucoup plus appropriées. D’autant plus qu’il existe au Luxembourg, de grande débouchés pour la production du lait et donc aussi des possibilités pour les agriculteurs de réaliser des profits.

Robert Mehlen s’est exprimé en faveur du maintien des quotas tout en estimant qu’il n’existe pas de meilleur système d’exploitation, que celui dont on dispose aujourd’hui.

La question du prix équitable

Les producteurs, confrontés à la flambée des prix de l’énergie et du fourrage ont lancé une grève de livraisons de lait. Dans la mire de leurs critiques : des prix jugés trop bas. Quel devrait être le montant d’un prix jugé équitable ?  Fredy de Martines du Luxembourg Dairy Board (LDB) s’est exprimé en faveur d’une solution à long terme qui serait basé sur un mécanisme flexible de régulation flexibles des quantité qui permettrait de fixer les prix en fonction des évolutions du marché.

Vu qu’il s’agit avant tout d’un problème qui nécessite une réponse globale élaborée au niveau européen, Fredy de Martines a prôné une concertation avec ses collègues européens. Au niveau national, force est pourtant selon lui de constater que tous les objectifs fixés ont été atteints :"Ls gens ont été mobilisés, des contacts ont été noués et la solidarité des consommateurs à été ressentie".