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Emploi et politique sociale
Les organisations syndicales européennes s’inquiètent de la réduction des droits des travailleurs en Europe
27-06-2008


Le 26 juin 2008, la Plate-forme syndicale de la Grande Région et le secrétariat européen commun du LCGB et de la CGT-L (OGBL/FNCTTFEL) s’inquiètent dans des communiqués de presse des développements récents en matière sociale :

Le Comité exécutif de la Confédération européenne des syndicats (CSE) qui s’est réuni à Bruxelles les 24 et 25 juin 2008 se montre préoccupé des "dix jours noirs" que l’Europe sociale vient "de subir récemment".

"Le 9 juin 2008, le Conseil des ministres du Travail et des Affaires sociales qui s’est réuni à Luxembourg a augmenté de fait le temps hebdomadaire de travail en Europe jusqu’à 65 heures. Le secrétariat européen commun du LCGB et de la CGT-L (OGBL/FNCTTFEL) est d'avis que le Conseil a non seulement conclu un accord qui ignore complètement les amendements proposés en première lecture du Parlement européen, mais il compte même généraliser l’opt-out britannique de la semaine de 48 heures pour tous les Etats membres."

Pour les organisations syndicales membres de la CSE des syndicats, le "Non" irlandais à la ratification du Traité de Lisbonne est largement lié à cette menace du démantèlement social.

A cela s’ajoute selon la CSE  "l’impuissance apparente de l’Union européenne en matières économique et monétaire". Finalement, le manque de confiance des citoyens en l’Union européenne ira selon la CSE  encore croissant vu les jugements récents de la Cour de Justice européenne dans les affaires Viking, Laval et Rüffert.

Le secrétariat européen commun du LCGB et de la CGT-L (OGBL/FNCTTFEL) relève dans ce contexte que ce n’était pas un employeur qui a introduit ce recours contre le Luxembourg mais la Commission européenne elle-même qui accuse le Luxembourg de trop bien traiter les salariés détachés d’un autre Etat membre vers le Luxembourg, en somme d’avoir une législation du travail trop favorable aux travailleurs.

Pour la Plate-forme syndicale de la Grande Région et le secrétariat européen commun du LCGB et de la CGT-L (OGBL/FNCTTFEL), ce jugement de la Cour européenne de justice est le dernier d’une série de jugements qui ont un point en commun : ils visent tous à réduire ou à entraver les droits des travailleurs et les droits syndicaux.

L’arrêt sur la transposition de la directive sur le détachement marque pour la Plate-forme syndicale de la Grande Région "le retour de la directive Bolkestein par la petite porte". Car selon la Plate-forme, ce jugement fait que la plupart des conventions collectives resteront lettre-morte pour les travailleurs.

La Plate-forme syndicale de la Grande Région est d’avis qu’il y a urgence d’agir. Selon elle, il s’est avéré que le Traité européen actuellement en vigueur, c.-à-d. le Traité de Nice, n’offre aucune protection pour les droits des travailleurs.  De même, le Traité de Lisbonne ne protègerait pas les salariés contre de tels arrêts juridiques. C’est pourquoi, ils sont d’avis que l’Europe a besoin d’un protocole social contraignant qui protège les droits des travailleurs. Ils revendiquent plus d’Europe, plus d’Europe sociale, afin que les citoyens adhèrent à nouveau à l’idée de l’intégration européenne.

L’ensemble de ces constats amènent la CSE à revendiquer pour tous les syndicats européens l’ajout d’un protocole social contraignant aux traités européens. Il reste à noter que les syndicats luxembourgeois CGT-L (OGBL/FNCTTFEL) et LCGB vont organiser avec le soutien de la CSE et des syndicats de la Grande Région un rassemblement pour plus d’Europe sociale et contre la subordination des droits sociaux aux droits économiques. Ce rassemblement syndical aura lieu à Luxembourg-Ville, place de Clairefontaine, le samedi, 5 juillet à 14 heures.