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Développement et aide humanitaire
Jean-Louis Schiltz commente le programme de travail de la Présidence français dans le domaine de la coopération : insister sur le rôle de l’UE et accorder priorité à la situation en Afghanistan
12-08-2008


Jean-Louis SchiltzAu cours d’une conférence de presse du 12 août 2008, le ministre luxembourgeois de la Coopération et de l’Action humanitaire, Jean-Louis Schiltz, s’est prononcé sur le programme de travail de la Présidence française de l’Union européenne dans le domaine de la coopération et de l’aide humanitaire. Ce programme de travail de la Présidence français se focalise sur la "mise en œuvre des ambitions européennes", ainsi que sur le renforcement de la "réponse européenne aux situations fragiles". 

De manière générale, Jean-Louis Schiltz se déclare satisfait du programme de travail français. "Tous les sujets importants y figurent", a-t-il confirmé. Mais aux yeux du ministre, la Présidence française devrait néanmoins plus insister sur deux points, à savoir le rôle important de l’Union européenne dans l’aide humanitaire, et la situation critique en Afghanistan. Pour que ces deux aspects soient mieux pris en considération, Jean-Louis Schiltz a adressé, ensemble avec la ministre allemande de la Coopération économique et du Développement Heidemarie Wieczorek-Zeul, une lettre datée du 11 août 2008 au Secrétaire d’Etat français chargé de la Coopération et de la Francophonie, Alain Joyandet.

Mettre en avant le rôle important de l’Union européenne dans l’aide humanitaire internationale

Le premier point abordé par la lettre conjointe, dont une copie fut envoyée à tous les ministres de la Coopération et de l’Action humanitaire européen et au commissaire européen compétent Louis Michel concerne le fait de mentionner explicitement le rôle important de l’Union européenne dans l’aide humanitaire internationale. Aux yeux de Schiltz et de Wieczorek-Zeul, il est "indispensable de mettre en avant le fait que l’Union européenne et ses Etats membres signent à eux seuls pour 55-60 % de l’aide publique au développement".

Selon Schiltz et son homologue allemande, le programme de travail de la Présidence française devrait également souligner l’initiative prise sous Présidence luxembourgeoise en mai 2005, à augmenter l’aide au développement. Chaque Etat membre s’était alors engagé à augmenter sa part d’aide publique au développement à 0,56 % du PIB d’ici à 2010 et à 0,7 % d’ici à 2015. "L’année 2007 fut une très mauvaise année pour la coopération", a regretté Jean-Louis Schiltz. C’est pourquoi l’Union européenne devrait redoubler selon lui d’efforts pendant la deuxième moitié de 2008 afin de ressortir de cette impasse.

En avril 2008, Jean-Louis Schiltz avait déjà publié une communication ensemble avec le commissaire européen pour le Développement et l’Aide humanitaire, Louis Michel, dans laquelle les deux avaient déploré la baisse de l’aide publique au développement en 2007.

"Le respect de nos engagements est le fondement le plus important de la coopération européenne", a souligné Jean-Louis Schiltz lors de la conférence de presse. Pour lui, les "efforts d’amélioration de la qualité et de l’efficacité de l’aide humanitaire ne doivent pas servir d’excuse pour négliger les engagements quantitatifs".

Mettre à l’ordre du jour du prochain CAG la situation précaire en Afghanistan

Le deuxième point sur lequel ont insisté Jean-Louis Schiltz et Heidemarie Wieczorek-Zeul dans leur la lettre concerne le souhait de mettre à l’ordre du Conseil "Affaires générales" du 11 novembre 2008, qui traitera des questions de coopération, la situation  difficile de l’Afghanistan, qui "est à prendre très au sérieux". "Si en effet tous les acteurs s’accordent aujourd’hui pour dire que la présence militaire sur place reste indispensable, il est tout aussi unanimement admis que la solution ne sera pas militaire, mais qu’elle sera politique et nécessitera de substantiels efforts dans le domaine du développement", ont écrit Schiltz et Wieczorek-Zeul.

Pour Schiltz, mettre la situation en Afghanistan à l’ordre du jour du prochain Conseil s’inscrirait dans la logique du succès de la conférence internationale de soutien à l’Afghanistan, qui s’est déroulée à Paris le 12 juin 2008, ainsi que dans "l’engagement français de manière générale". Un des points sur lequel Jean-Louis Schiltz Schiltz aimerait particulièrement insister concerne la sécurité alimentaire en Afghanistan, qui est aujourd’hui loin d’être assurée. "Le but est d’atteindre une certaine prévisibilité dans la sécurité et l’approvisionnement alimentaire en Afghanistan", a expliqué le ministre.

En ce qui concerne le Luxembourg, il s’est engagé à verser une aide humanitaire de. l’ordre de 2,5 millions d’euros dans les années à venir. Un projet supplémentaire a été élaboré par le gouvernement luxembourgeois en coopération avec l’ONU sur la question alimentaire.

L’idée de mettre sur l’agenda de la coopération la sécurité alimentaire en Afghanistan n’est pas nouvelle, puisque la ministre allemande Wieczorek-Zeul avait déjà pris cette initiative lors de la Présidence allemande en 2007, un exemple qui n’avait pas été suivi par les Présidences suivantes.