La deuxième journée de la rencontre des promoteurs du programme européen Interreg IVB Europe du Nord-Ouest sur le changement démographique a été entamée le 23 septembre 2008 par la présentation officielle du rapport stratégique "Les opportunités du changement territorial ". Une présentation originale dans la forme, puisque deux animateurs ont interrogé les personnes qui ont joué un rôle dans la réalisation de ce rapport de manière très vivante sur son contenu, les façons de l’utiliser, ses groupes-cible, etc.. Sabine Stoelb, du Ministère de l’Intérieur et de l’Aménagement du Territoire, qui préside le programme Interreg IVB, le directeur du programme, Ruut Louwers, Thomas Spriet, de la Région Nord-Pas-de-Calais qui représente l’autorité de gestion et Viktoria Vargas Lencses de la DG Regio de la Commission européenne, se sont prêtés avec entrain à ce nouveau type de jeu de questions-réponses.
Le rapport, destiné aux porteurs de projets, aux milieux de l’université et de la recherche, aux décideurs politiques, à la presse et au grand public, s’il est intéressé, est à l’image de sa présentation : plaisant à lire, avec un vocabulaire riche et vivant, tout en déclinant les grandes lignes de ce qui été réalisé entre 2002 et 2008. Il décline les opportunités, les méthodes et les défis qui se posent à la cohésion territoriale dans la Région Nord-Ouest de l’Europe. Il montre surtout, avec des dizaines d’exemples, les valeurs ajoutées du programme.
Du côté des opportunités, le rapport met en avant la possibilité d’investir et de mener des projets-pilote. Il montre comment le programme permet aux collectivités locales et régionales de mieux comprendre et d’adapter au contexte local la législation européenne, alors qu’elles sont en fait responsables de 75 % de la mise en œuvre de cette législation. Il souligne comment la coopération transnationale, par exemple dans le domaine de l’eau en milieu urbain, permet de réduire les frais, d’augmenter l’efficacité et surtout d’éviter le double emploi en matière d’investissements dans un domaine de plus en plus stratégique. Il décrit comment le programme permet aux porteurs de projets qui ont un impact positif sur l’environnement de s’assurer un levier financier et d’attirer des investissements dans la région où le projet a été réalisé. Il donne des exemples comment des projets ont influencé la politique de développement de certaines régions, comment les résultats de projets ont pu être rapides et avoir un impact à court terme, renforcer les réseaux et institutions d’une région ou dégager de nouvelles stratégies économiques pour le développement d’une région.
Les méthodes auxquelles recourt Interreg IVB sont multiples :
Un premier défi est la connectivité, un concept qui ne concerne pas seulement le transport et les manières de voyager, mais aussi les réseaux qui favorisent le déplacement et les infrastructures qui le facilitent. Il s’agira de concentrer les ressources disponibles, de diriger les flux des différents types de trafics afin d’éviter les embouteillages de tout type.
Un deuxième défi est le changement climatique. Interreg IVB agit à travers ESPACE dans le domaine de la planification spatiale pour que les régions puissent s’adapter aux événements climatiques et à travers BRANCH sur la biodiversité sous le coup du changement climatique.
Un troisième défi est le développement urbain et la régénération des atouts des villes pour lesquels il existe un large éventail d’actions dans le domaine de la mise en valeur du patrimoine, notamment industriel, dans la lutte contre les inégalités sociales et la discrimination ou dans le maintien des "cerveaux" dans les villes en difficulté.
Les ressources naturelles et la biodiversité sont un quatrième défi. Ainsi sont nés des projets comme MINEWATER qui exploite les eaux des mines comme source d’énergie renouvelable ou URBAN WATER qui prône de nouvelles méthodes pour une gestion durable de l’eau dans l’espace urbain.
Un dernier défi est l’innovation et le transfert de savoir. L’Union européenne veut investir en 2013 jusqu’à 3 % de son PIB dans la recherche et le développement. Pour que cela marche, la relation entre les atouts de la région (le lieu, les infrastructures, le savoir-faire) et les institutions de la région (industrie, instituts universitaires, associations, institutions politiques et firmes) doivent marcher. Interreg IVB soutient des projets dans ce domaine.