Le 26 novembre 2008, le ministre luxembourgeois de la Communication, Jean-Louis Schiltz, a présenté devant la presse luxembourgeoise le nouveau projet de loi sur les médias qui vient d’être déposé à la Chambre des députés. La conférence de presse s’est également inscrite dans le cadre de la prochaine réunion des ministres européens des Télécommunication du 27 novembre 2008. Le ministre a saisi l’occasion pour se prononcer sur le paquet "Télécoms", ainsi que sur le dossier "roaming", un domaine dans lequel les opérateurs luxembourgeois ont fait selon le ministre des efforts partiels.
Après avoir ébauché les grandes lignes du nouveau projet de loi sur les médias, Jean-Louis Schiltz s’est penché sur le paquet "Télécom" qui préoccupe actuellement la Commission européenne, le Parlement européen et les ministres européens de la Communication. Les négociations autour de ce paquet, qui vise à réformer le secteur des télécommunications en Europe, occupera pour une large partie le Conseil des ministres européens du 27 novembre 2008 à Bruxelles.
Selon Jean-Louis Schiltz, le Conseil du 27 sera un Conseil très intéressant, et crucial. "La Commission européenne avait présenté un texte, que le Parlement européen avait fortement amendé. La Présidence française vient elle aussi de présenter sa proposition. Nous avons donc trois versions différentes pour l’instant", a exposé le ministre. D’après lui, les discordances "ne portent pas sur les objectifs, mais sur deux points particuliers du paquet". Il s’agit d’un côté de la forme que devrait prendre l’autorégulation des télécoms en Europe, et de l’autre côté de la question dans quelle mesure les fréquences de radios seront européanisées. "En ce qui concerne l’autorégulation, il existe deux approches. La première se prononce en faveur de la création d’une structure légère qui serait responsable d’améliorer la coordination entre les différents Etats membres. L’alternative consisterait à créer une toute nouvelle institution. Les Etats membres sont en faveur de la première option, la Commission en faveur de la deuxième", a expliqué Jean-Louis Schiltz.
L’issue des discussions et débats entre Conseil, Commission et Parlement paraissent donc encore loin d’aboutir. "La Commission a même menacé de retirer son paquet Télécoms. Nous pouvons ainsi nous attendre à un Conseil très passionnant", a confirmé le ministre, non sans humour.
En matière de prix nationaux pour les communications, le Luxembourg est un des champions européens. Les trois opérateurs luxembourgeois ont selon Schiltz "des prix très compétitifs". "Mais en ce qui concerne les frais pour le transfert de données (MMS, vidéos, etc), c’est la jungle", a-t-il regretté. Il a reconnu que "des efforts ont été accomplis depuis juin dernier. Ce qui est une bonne chose, c’est que l’on trouve aujourd’hui plus d’offres forfaitaires qu’auparavant", a-t-il approuvé. "Mais il reste que les offres demeurent extrêmement compliquées", a-t-il mis en garde. Schiltz s’est montré optimiste "qu’avec les nouvelles règlementations européennes, la transparence s’installera".
Là où les bons mots ne suffisent pas, la politique doit à ses yeux instaurer des contraintes. C’est ce qui avait été fait avec les prix pour les frais d’itinérance, lorsque la Commission européenne avait décidé en été 2007 de fixer un prix maximum. "Le Conseil Télécom décidera très probablement demain de maintenir la réglementation exceptionnelle jusqu’en 2012", a avancé Jean-Louis Schiltz. Pour les appels depuis l’étranger, les prix de roaming devraient progressivement baisser de 46 à 34 centimes d’euros pour un appel, et de 22 à 10 centimes d’euros pour la réception d’un appel. Les frais d’itinérance pour les messages de texte, les prix devront descendre à 11 centimes d’euros. Selon Schiltz, les nouveaux prix prendront effet le 1er juin 2009.
En guise de conclusion, Jean-Louis Schiltz a estimé qu’ "il y a cinq ans, le Luxembourg figurait encore parmi les derniers en matière de télécommunications. Aujourd’hui, nous nous trouvons en quatrième ou cinquième place."