A l’issue d’une réunion du Conseil Affaires générales et relations extérieures (CAGRE) du 23 février 2009 dont il a dit qu’il avait vécu des Conseils "où les choses avaient été plus tangibles", le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a déclaré que son pays, tout comme l’Autriche, Chypre ou la Grèce, ne se contenterait pas que l’on discute du chômage et des conséquences de la crise économique seulement au Sommet consacré à l'emploi et aux politiques sociales qui se tiendra le 7 mai 2009 à Prague. Cela devrait se faire pour le ministre dès le sommet informel du 1er mars et lors du Conseil européen des 19 et 20 mars. Ces réunions ne pourront pas ne pas évoquer des mesures de maintien de l’emploi et de chômage partiel. Pour Asselborn, les salariés doivent garder leur emploi, si l’on ne veut pas laisser le champ libre aux populistes, un risque qui existe bel et bien pour lui si les dirigeants européens ne s’occupent que de questions purement financières.
Le CAGRE n’a certes pas pris de décision quant au plan de relance – celle-ci sera prise les 19 et 20 mars, et il faudra également l’aval du Parlement européen – mais tous les pays se sont exprimés sur la manière dont l’enveloppe de 5 milliards d’euros avec laquelle la Commission européenne veut contribuer à la relance européenne devra être employée.
Asselborn a évoqué le cas du projet luxembourgeois d’augmentation de puissance de la station d’équilibrage de Vianden, un projet de 145 millions d’euros, pour lequel le Luxembourg revendique une contribution de la Commission et sur laquelle la Commission a de nouveau tablé après la mauvaise humeur que sa mise à l’écart avait provoquée le 19 février chez le ministre de l’Energie, Jeannot Krecké. Le Luxembourg pourra également contribuer aux programmes d’accès à l’Internet à haut débit avec la firme SES qui fournit dans ce domaine de l’Internet sans fil.
Jean Asselborn a ensuite évoqué l’ordre du jour du Conseil informel du 1er mars : les mauvais actifs, les bad banks, la stabilité financière, assurer la reprise du crédit, la situation en Europe orientale, la relance, les questions sociales liées à l’emploi, la préparation du sommet de Londres d’avril 2009. Il s’est cependant montré très critique à l’égard de la plus-value de tels sommets informels qui ont tendance à se multiplier et qui privent par le fait que les Etats ne sont représentés que par un seul dirigeant les gouvernements de coalition d’une présence plus différenciée.
Finalement, il s’est montré très ouvert à l’idée soulevée par le député européen luxembourgeois Claude Turmes que la BEI soit plus fortement associée au plan de relance.
Dans le cadre de la partie "Relations extérieures" du Conseil, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne on discuté de la situation en Afghanistan. Jean Asselborn a déclaré dans ce contexte "qu’il faut parler aux Afghans" et prendre des initiatives en concertation avec le gouvernement et les administrations du pays.
Concernant les élections qui auront lieu le 20 août 2009 en Afghanistan, Jean Asselborn a expliqué que le mandat du président Karzaï va expirer le 20 mai 2009 et qu’il y aura donc une période de transition, dont il faut assurer le bon déroulement. En parallèle, les Pachtounes vivant dans le Sud et l’Est du pays doivent être impliqués de façon plus étroite dans le processus politique du pays. "Anwar ul-Haq Ahadi, l'ancien ministre des Finances afghan, a déclaré qu’il veut se présenter aux élections", a précisé Jean Asselborn en ajoutant que ce sont les deuxièmes élections après la guerre pour le pays, et que l’enthousiasme général risque d’avoir diminué.
Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères a ensuite abordé de manière très critique la formation d’ "unités de protection de la population" afghanes. Plutôt que des milices, il préférerait que l’Union européenne s’implique davantage dans la formation de policiers afghans. La réunion des pays voisins de l’Afghanistan, qui aura lieu au printemps 2009 à Islamabad, a également été à l’ordre du jour du Conseil. Dans ce cadre, Jean Asselborn a précisé que l’Iran va éventuellement participer à cette réunion.
Dans le cadre du partenariat oriental, Jean Asselborn a expliqué qu’au sein du Conseil, il y avait eu un débat intéressant concernant le Belarus. "Ce pays ne connaît pas la liberté", a-t-il déclaré, "et il doit être confronté avec des arguments démocratiques". Le 7 mai 2009, les Etats membres de l’Union européenne vont rencontrer à Prague 6 pays de l’Europe de l’Est (l'Ukraine, la Moldavie, le Bélarus, la Géorgie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan) pour lancer officiellement le partenariat oriental, qui vise à augmenter le soutien financier et la coopération de l'UE avec ces pays.