Le 18 mai 2009, Claude Turmes, député européen vert, recevait à Luxembourg Frank Bsirske, président du syndicat allemand Verdi et membre fondateur du parti des Verts allemands. L’occasion pour le syndicaliste allemand et les Verts luxembourgeois de témoigner, à l’occasion d’une conférence de presse, de leur engagement commun pour une Europe sociale fondée sur un "Green New Deal" et sur la primauté des droits fondamentaux sur les principes du libre marché.
C’est en évoquant les mouvements massifs de protestations qui ont été organisés dans plusieurs villes européennes pendant ce week-end que Claude Turmes a présenté les discussions qu’il avait pu mener quelques heures auparavant, à la Maison de l’Europe, avec les représentants des syndicats luxembourgeois OGB-L et LCGB.
Pour lui en effet, ceux qui sont descendus dans la rue ont voulu signifier que l’Europe n’est pas assez sociale, et il semble que les Verts aient trouvé un certain nombre de points d’accord avec les syndicalistes luxembourgeois.
Verts et syndicalistes luxembourgeois sont en effet, d’après Turmes, tous d’avis que le Parlement européen qui doit être nouvellement élu devrait donner plus de poids à l’aspect social et devrait de ce fait exercer son pouvoir pour que la prochaine Commission – et donc son futur président – n’agisse pas contre le droit des travailleurs.
Il s’agit donc, dixit l’eurodéputé, d’obtenir aux élections européennes une majorité qui permettra de corriger le tir en ce qui concerne les directives "temps de travail", et "détachement", car il convient de lutter contre le dumping social, ce qui est un enjeu de taille au Luxembourg.
Autre point d’accord, les moyens à mettre en œuvre pour lutter contre la crise. Pour eux, il faut investir dans l’éducation mais aussi dans des projets durables, le Green New Deal des Verts européens présenté à Luxembourg il y a quelques jours.
Pour Frank Bsirske, l’enjeu est de "changer le paradigme qui a marqué ces 20 dernières années dans les politiques européennes" et qui conduit aujourd’hui à ses yeux à la "mise en concurrence des standards de réglementation" en matière de droit des travailleurs. La jurisprudence de la Cour de Justice en a, pour lui, été le moteur, et la question est désormais pour Frank Bsirske de restaurer la primauté des droits fondamentaux sur les principes du marché.
Il entend donc conduire tous les candidats aux élections européennes, mais aussi les membres de la Commission européenne, à se prononcer sur cette question. Et ceux qui ne peuvent se prononcer avec clarté en faveur de la primauté des droits fondamentaux, il appelle les travailleurs à ne pas les élire.
Claude Turmes n’a pas manqué de rebondir sur cet appel, invitant lui aussi le futur gouvernement luxembourgeois à se prononcer clairement sur cette question. L’eurodéputé luxembourgeois a ensuite relevé et soutenu lui aussi l’idée d’un accord interinstitutionnel entre Commission, Conseil et Parlement européen qui affirmerait l’importance des questions sociales dans le droit primaire européen et donnerait ainsi une orientation claire à la Cour de Justice pour que priment les droits fondamentaux dans les arrêts qu’elle rend.