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Elections européennes
Les Verts ont présenté "quatre projets pour faire bouger l’Europe"
14-05-2009


déi Gréng : Grad elo ! och fir Europa !Quatre projets pour faire bouger l’Europe ont été présentés le 14 mai 2009 par les Verts, qui pensent, à l’image de leur chef de file pour les élections européennes, l’eurodéputé Claude Turmes, qu’il faut "un peu plus d’enthousiasme pour l’Europe". Car pour affronter la crise et lutter contre le chômage, pour faire évoluer les droits des consommateurs et des citoyens, pour parer au changement climatique aussi, aucun pays européen ne possède plus la masse critique pour mettre en œuvre tout seul des solutions.

Un "Green New Deal" qui crée des emplois et protège contre le changement climatique

Le premier projet, le "Green New Deal", a été présenté par Claude Turmes. Il s’agit d’investir massivement dans des projets durables : énergies renouvelables, efficacité énergétique et technologies de l’environnement. Tous les secteurs économiques européens, et évidemment luxembourgeois pourraient être concernés : la construction, la sidérurgie, l’industrie automobile dans le sens large du terme. Pour le Luxembourg, cette démarche cette démarche pourrait s’appuyer sur un recours à la fois à la BEI et à des fonds d’investissement verts, qui pourraient relancer le secteur financier luxembourgeois. Les nouveaux métiers dans ces domaines pourraient donner de nouvelles perspectives aux jeunes. "L’Europe doit cesser d’être une affaire de vieux messieurs". D’où d’ailleurs la présence de deux jeunes candidats des Verts, Núria Garcia et Manuel Huss, tous les deux encore étudiants, pour présenter deux autres projets.

Protéger les droits des consommateurs en réduisant le pouvoir des lobbys de l’industrie

Núria Garcia s’en est prise aux 20 000 lobbyistes qui agissent dans les couloirs des institutions européennes et qui "bloquent des développements positifs dans les domaines sociaux et environnementaux" en poussant les normes dans ces domaines vers le bas, spoliant ainsi entre autre les droits des consommateurs. Les Verts sont contre l’autorégulation des industries, mais voudraient que la politique détermine pour l’UE les normes "sévères" et se donne les moyens de veiller à leur application aux niveaux nationaux. Ils plaident aussi pour la création d’un registre des lobbyistes, dans lesquels ceux-ci exposent également leurs budgets.

Par "lobbys", les Verts entendent des groupes de pression qui s’engagent pour des intérêts particuliers. Claude Turmes a expliqué qu’au-delà des lobbys de l’industrie, les syndicats ont, après un refus initial, accepté d’être considérés comme des lobbys tant qu’ils agissent en dehors du dialogue social institutionnel au sein de l’UE. Les confessions religieuses, et notamment les Eglises, qui ont selon lui "fait du lobbysme massif lors des discussions sur le traité constitutionnel" pour que les notions de Dieu et d’héritage chrétien soient introduites dans le texte, ne sont par contre pas considérées comme des lobbys.

Faire évoluer les droits des citoyens en garantissant un Internet libre

Manuel Huss a pris la défense des jeunes que l’on veut désormais punir parce qu’ils pratiquent le partage de fichiers, considéré comme illégal, et ce pour 50, voire 70 % d’entre eux, alors qu’ils n’ont fait rien d’autre que de "marcher avec le progrès technologique", et que leur partie adverse, l’industrie du disque et du film, "a raté le train". Les Verts rejettent la voie que la France a choisie, celle de la riposte graduée, avec la loi "HADOPI", une loi qui permet d’interdire l’accès à Internet d’utilisateurs récidivistes du déchargement illégal, et ce sans décision judiciaire. Les Verts ont obtenu par la voie d’un amendement au Parlement européen que cette manière de faire n’entre pas dans le paquet Télécom et Huss a raillé les eurodéputés CSV et LSAP qui ont voté contre leur amendement. Ce que Huss propose est une "culture flat rate" dont les contours sont encore assez flous mais qui profiterait à la fois aux créateurs et aux utilisateurs d’Internet. Mais une surveillance renforcée de l’Internet est rejetée par les Verts au nom des libertés publiques.

Une Europe des droits sociaux et sans dumping social      

Christian Kmiotek, chargé de cours à l’Université de Luxembourg et expert indépendant, a mis en exergue la volonté avouée de pays comme l’Allemagne, la Grande-Bretagne ou certains pays de l’Est de permettre une semaine de 65 heures de travail dans toute l’UE. Une crise économique qui détruit des emplois et une Europe qui abaisserait les normes sociales, c’en serait trop. D’où la volonté affichée qu’une clause sociale, postulant le primat du social sur l’économique, soit inscrite dans les traités. D’où aussi l’objectif pour les Verts d’empêcher José Manuel Barroso d’accéder une deuxième fois à la présidence de la Commission européenne, un objectif qu’ils entendent atteindre avec le PSE, des centristes comme ceux du MoDem de François Bayrou, et d’autres forces de gauche. Cet enjeu touche selon Claude Turmes aussi le Luxembourg, où le CSV, qui pourrait soutenir Barroso, risque, "selon des sondages internes de perdre son troisième siège au PE, vu qu’il ne présente pas des candidats comme Juncker ou Biltgen, et que ce troisième siège se disputera entre le LSAP et les Verts."