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Economie, finances et monnaie
Entre excuses et insultes, Juncker garde son phlegme
05-05-2009


Jean-Claude Juncker et Jan Pociatek à Bruxelles le 4 mai 2009 (SIP / Jock Fistick )Sur le sujet brûlant du secret bancaire, le ministre tchèque des Finances, Miroslav Kalousek, dont le pays préside I'UE, a regretté le 5 mai 2009 lors de la réunion du Conseil Ecofin que le Luxembourg, la Belgique et l'Autriche aient été placés par le G 20 sur la liste des pays ne respectant pas les règles de I'OCDE: "On n'aurait pas dû publier cette liste. Certains pays ne devraient pas y figurer car ils veulent coopérer. Nous sommes restés isolés et il y a eu de fausses interprétations. Je suis désolé pour le Luxembourg, l'Autriche et la Belgique. La publication de cette liste n'est pas juste".

Pas d’excuses par contre de la part du ministre allemand des Finances Peer Steinbrück.  "Nous n'avons besoin de nous excuser de rien," a déclaré Steinbrück. "Le fisc allemand perd de l'argent et les contribuables honnêtes ce sont eux les imbéciles", a-t-il ajouté. Steinbrück, qui avait déjà provoqué un incident avec la Suisse en comparant la Confédération helvétique aux "Indiens qui fuient devant la cavalerie" face aux menaces de figurer sur des listes noires de paradis fiscaux, a, au contraire, récidivé.

S’en prenant à la Suisse, au Luxembourg et à l'Autriche, trois pays européens pratiquant encore une forme de secret bancaire, il a d'abord commencé par regretter que ces trois pays aient boudé en octobre 2008 une conférence de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à Paris consacrée à la lutte contre les paradis fiscaux. "Bien sûr, je vais les inviter en juin à Berlin à une conférence de suivi" sur le sujet, "le Luxembourg, le Liechtenstein, la Suisse, l'Autriche, Ouagadougou (la capitale du Burkina Faso)...", a-t-il lancé. En même temps, il a refusé de s'excuser à l'égard du Luxembourg, qui s'est senti trahi par ses partenaires européens présents au G20 à cause de cette liste.

La réaction de Jean-Claude Juncker : Les insultes ne mènent nulle part

Le Premier ministre et ministre des Finances, Jean-Claude Juncker, a réagi sur RTL. Il y a déclaré qu’il trouvait bizarre que l’on cite des pays africains dans de telles comparaisons, et que celles-ci révélaient le peu de respect de leur auteur pas seulement à l’égard du Luxembourg, mais aussi vis-à-vis des Africains. Le Luxembourg se conformera aux normes de l’OCDE et ira dans ce sens plus loin que certains paradis fiscaux aux USA et ailleurs.  D’autres insultes à l’encontre du Luxembourg ne contribueraient en tout cas pas au traitement de la substance du dossier "fiscalité de l’épargne". Il s’est félicité par contre des déclarations de son homologue tchèque Kalousek.