Dans une interview publiée le 29 octobre 2009 par le quotidien luxembourgeois Wort, le Premier ministre luxembourgeois a ajouté quelques précisions à ses déclarations faites au quotidien français Le Monde concernant le poste de président du Conseil européen, dont il pense qu’il sera question "en marge du Conseil européen" des 29 et 30 octobre 2009.
"Je ne suis pas candidat", a dit clairement Jean-Claude Juncker, en ajoutant qu’"aucun dirigeant politique européen ne s’est déclaré lui-même candidat jusqu’à ce jour". Juncker pense par ailleurs qu’il n’a pas beaucoup de chances pour être nommé par ses pairs. La raison : ses positions sur les questions fiscales et ses principes de politique financière, qui pourraient le conduire comme président du Conseil européen à taper sur les mains de certains gouvernements.
Pour Jean-Claude Juncker, le président du Conseil européen doit être un "médiateur honnête", "le premier serviteur de l’UE", quelqu’un qui fait passer l’UE avant son ego, un artisan qui fabrique des compromis, qui comme des rails, permettent de faire rouler le train européen.
Juncker regrette qu’une vraie discussion sur la nature de ce poste n’ait jamais eu lieu et renvoie, en ce qui concerne les attentes des pays du Benelux, au mémorandum publié le 5 octobre 2009. Tout l’enjeu est de savoir si le président du Conseil européen va s’en tenir à la méthode communautaire, qui implique tous les Etats membres, ou à la méthode intergouvernementale, qui consiste à abandonner certains domaines politiques à certains Etats membres. "S’il est établi que le président du Conseil européen respectera et soutiendra la méthode communautaire", pense Juncker, "tout un chacun pourra exercer cette fonction. Car il ne pourra plus s’écarter de ce que les 27 lui auront demandé."