Le 29 septembre 2009, le député Jean Colombera (ADR) a adressé une question parlementaire au ministre de la Santé, Mars di Bartolomeo, dans laquelle il s’est interrogé sur le classement du Luxembourg dans l'Indice européen des consommateurs de soins de santé (Euro Health Consumer Index - EHCI), publié la veille à Bruxelles.
En 2008, le Luxembourg occupait la 4e place de ce classement, derrière les Pays-Bas, le Danemark et l’Autriche. La version 2009 de l'Indice lui atteste également une bonne performance, même si le Luxembourg figure cette fois-ci seulement en 9e place. Selon Jean Colombera, ce sont les domaines de l’information des patients, des droits des patients, de l’e-health et de l’efficacité des thérapies qui affichent de moins bons résultats. Il pense que le Luxembourg a perdu 5 places dans le classement en 2009 "parce que différents traitements médicaux ne sont pas si efficaces que dans d’autres pays européens".
Le député a donc demandé au ministre de la Santé quelles mesures il envisage de mettre en œuvre pour offrir des soins de santé d’une meilleure qualité. En outre, il a voulu savoir quels sont les traitements médicaux appliqués au Luxembourg, qui ne sont pas à la hauteur de ceux appliqués dans les pays classés aux premiers rangs.
Dans sa réponse, Mars di Bartolomeo a tenu à "contester", voire "fortement nuancer" l’évaluation du député, même s’il pense que certains domaines cités nécessitent en effet des améliorations.
Le ministre a expliqué que le Luxembourg était un des premiers pays européens à avoir ancré dans la législation l’information et les droits des patients en 1998 et à avoir pris diverses mesures dans ce domaine.
Concernant les résultats dans le domaine de l’e-health, le ministre a expliqué que le Luxembourg a obtenu 42 points sur un maximum de 75, se classant ainsi devant ses pays voisins, la France (33 points), la Belgique et l’Allemagne (chacun 38 points).
Abordant l’efficacité des traitements médicaux, le ministre a tenu à souligner que le Luxembourg s’est classé, selon trois études détaillées menées jusqu’à présent dans les pays européens par les auteurs du Euro Health Consumer Index
en 1er rang en matière des soins de santé liés aux problèmes cardiovasculaires en 2008
en 13e rang en matière des soins de santé liés au diabète en 2008
et en 1er rang dans le domaine des soins de santé liés au VIH/SIDA en 2009
En parallèle, le ministre a expliqué que la loi sur les établissements hospitaliers est en cours de révision, et que le programme gouvernemental prévoit la mise en œuvre d’une loi moderne sur l’information et les doits des patients. Par ailleurs, des efforts sont faits dans le domaine de l’e-health pour rattraper les retards relatifs par rapport aux pays qui ont obtenu un meilleur score. Enfin, plusieurs groupes de travail s’occupent de l’amélioration des traitements médicaux. Le ministre a souligné qu’il n’y "a aucun indice et aucune raison de présumer que les traitements au Luxembourg soient insuffisants", même s’il pense qu’il y a certains déficits en matière de transparence.
Concernant les traitements médicaux appliqués au Luxembourg qui ne sont pas à la hauteur de ceux appliqués dans les autres pays, le ministre a fait référence à un passage du communiqué de presse 2009 sur le classement du Euro Health Consumer Index qui dit que "(…) ce système perd les points requis pour être au début du classement à cause de quelques résultats de traitements médicaux qui ne sont pas parmi les meilleurs en Europe". Mars di Bartolomeo déclare que l’auteur de la phrase ne précise pas sa déclaration et qu’il ne comprend pas ce qu’il veut dire exactement.
En guise de conclusion, le ministre de la Santé a souligné qu’"une réclamation présentée par son bureau a été partiellement prise en compte" et que "le Luxembourg a été reclassé au 8e rang, avec 777 points", ce qui signifie une amélioration de 19 points par rapport à 2008.