Le 18 janvier 2010, le ministre luxembourgeois de l’Agriculture et du Développement rural, Romain Schneider, a participé à la réunion des ministres européens de l'Agriculture et de la Pêche à Bruxelles. Présidé par la ministre espagnole de l’Agriculture, Elena Espinosa Mangana, le Conseil a débuté avec la présentation du programme de la Présidence pour le premier semestre 2010, qui se déroulera sous le slogan "Alimentation et agriculture, un secteur stratégique pour l’Europe". En effet, l’Espagne souhaite mettre en avant l’importance de l’agriculture pour l'approvisionnement en denrées alimentaires sains et de haute qualité, la création de l’emploi et le soutien à la croissance économique dans le contexte d’un nouveau modèle d’économie durable, ainsi que la contribution du secteur agricole pour faire face aux futurs défis environnementaux. Par ailleurs, la Présidence espagnole a l’intention de se concentrer sur trois axes, a savoir l’avenir de la PAC après 2013, la compétitivité de l’agriculture et du secteur agroalimentaire, ainsi que le rôle de la femme en milieu rural.
Une réunion informelle des ministres de l’Agriculture, qui aura lieu fin mai début juin, se focalisera également sur l’avenir de la PAC, sachant qu’une communication de la Commission européenne sur ce même sujet est attendue pour la fin de l’année en cours.
Le Conseil a profité de l’occasion pour prendre position au sujet de la communication de la Commission relative au fonctionnement de la chaîne alimentaire en Europe, présentée en octobre dernier. Les délégations ont soutenu l’idée que la chaîne alimentaire ne peut pas être laissée à la merci des seules forces du marché, et qu’il est notamment nécessaire de promouvoir une relation durable et équilibrée entre les producteurs et la grande distribution. À cet effet, les ministres pensent qu’il est nécessaire d’augmenter la transparence tout au long de la chaîne alimentaire afin d’encourager la concurrence et de contrecarrer la volatilité des prix. Le Conseil a également plaidé pour une meilleure intégration de la chaîne alimentaire au niveau européen.
Romain Schneider est intervenu pour appuyer la démarche de la Commission dans ses grandes lignes et pour soutenir la nécessité de plus de visibilité. Il a cependant suggéré de ne pas procéder à un élargissement trop important de la collecte de données statistiques et de mettre plus en avant la simplification administrative. Le Luxembourg appuie également l’idée d’une approche contractuelle tout au long de la chaîne alimentaire sur une base volontaire et de l’établissement de codes de bonnes pratiques. Le ministre a rappelé que tout effort visant à renforcer la position des agriculteurs par rapport aux autres acteurs de la filière agro-alimentaire, devrait être soutenu afin de garantir des prix équitables prenant en compte les efforts des agriculteurs européens, qui accepteraient des standards de production élevés afin de fournir une qualité des produits telle que demandée par les consommateurs européens. Selon Romain Schneider, le dispositif législatif actuel pourrait ainsi être examiné pour voir dans quelle mesure les possibilités d’encadrement des organisations de producteurs ou interprofessions pourraient être élargies, dans le respect des règles du marché intérieur, à d’autres secteurs, notamment au secteur du lait.
La Commissaire chargée de l’Agriculture, Mariann Fischer Boel, a réitéré que la transparence est l’élément clé tout au long de la chaîne de l’alimentation pour que la valeur ajoutée soit distribuée plus équitablement entre les différents acteurs. La Présidence espagnole envisage de préparer des conclusions du Conseil sur ce dossier important.
Par ailleurs, la ministre belge Sabine Laruelle a appelé la Commission à accélérer sa décision en ce qui concerne l’autorisation de l’exportation de sucre communautaire sur le marché mondial. En effet, la situation sur le marché mondial est très favorable, la demande dépassant l’offre et les prix étant supérieurs au niveau intracommunautaire. La commissaire a informé le Conseil qu’elle avait chargé le service juridique de la Commission d’analyser en urgence si, dans cette situation, des exportations au-delà des plafonds autorisés sous le cycle d’Uruguay étaient possibles.
Finalement, le Conseil des ministres de l’Agriculture a unanimement exprimé son soutien à la déclaration des ministres européens des Affaires étrangères en ce qui concerne la solidarité avec Haïti dévasté par un tremblement de terre. La présidente a également exprimé sa reconnaissance à Mariann Fischer Boel, commissaire sortante, et l’a remerciée chaleureusement pour tous ses efforts au service de l’agriculture européenne.