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Énergie
Neuf pays de l’UE, dont le Luxembourg, veulent mettre en place un réseau de stations éoliennes en mer du Nord
06-01-2010


European Wind Energy AssociationNeuf pays de l’Union européenne, dont le Luxembourg, veulent améliorer les liaisons entre les différentes stations d'énergie éolienne en mer du Nord afin de renforcer la production d'énergies renouvelables. Dans cette perspective, les ministres de l'Energie de Grande-Bretagne, d’Allemagne, de France, des Pays-Bas, de Suède, du Danemark, de Belgique, d’Irlande et du Luxembourg avaient signé le 7 décembre 2009 une déclaration politique sur la mise en place d’un nouveau réseau offshore basé sur l'énergie produite par des turbines éoliennes.

Le ministre luxembourgeois de l’Energie, Jeannot Krecké, a expliqué dans le Luxemburger Wort du 6 janvier 2010 que la première entrevue des coordinateurs nationaux du projet est prévue pour le 9 février prochain. Dans une deuxième phase, des entreprises privées d’énergie seraient également impliquées dans l’initiative. Au Luxembourg, cette tâche incomberait à Enovos.

D’après l’European Wind Energy Association (EWEA), le nouveau réseau d’une longueur de 6 000 km pourrait coûter 30 milliards d’euros. Sa construction pourrait durer dix ans. Le but de cette initiative est surtout un échange plus intense sur les objectifs d’aménagement et les politiques en matière d’éoliennes offshore des pays participants, une meilleure coordination du développement des infrastructures électriques, ainsi que la création d’un cadre politique et régulateur pour les plans internationaux d’aménagement de parcs éoliens offshore.

Un rôle plus important pour la station de pompage-turbinage de Vianden

Lors du lancement de l’initiative en 2006, l’Allemagne, la France et le Benelux misaient avant tout sur la sécurité énergétique. Abordant le fait que la collaboration, déjà existante au niveau de l’approvisionnement en gaz, sera dorénavant étendue au domaine de l’électricité écologique, Jeannot Krecké, un des initiateurs du projet, a déclaré : "C’est une nouvelle étape dans la collaboration étroite en matière d’énergie dans l’Europe du nord-ouest". Et d’ajouter que, après l’aménagement de la station de pompage-turbinage de Vianden, qui sera alors la deuxième station en termes de production de cette sorte en Europe, le Luxembourg hébergera également une partie de l’infrastructure du nouveau réseau d’électricité écologique.  

Au niveau international, le nouveau réseau est censé contrebalancer l’instabilité de la production d’électricité des différents projets d’énergie écologique. Vu l’impossibilité d’accumuler de grandes quantités d’énergie, l’électricité éolienne sera transportée via ce nouveau réseau vers les zones urbaines. Partout en mer du Nord, de grandes entreprises d’énergie construisent actuellement de grands parcs d’aérogénérateurs, dont le potentiel est énorme : la puissance éolienne pourrait fournir davantage d’énergie que l’ensemble des réserves de gaz de Russie.

L’eurodéputé luxembourgeois Claude Turmes, qui avait déjà attiré l’attention sur la nécessité d’aménager la station de Vianden dans un rapport au ministre de l’Economie il y a quatre ans, a salué le projet, tout en rappelant au gouvernement de ne pas négliger ses devoirs en la matière au Luxembourg.

René Winkin, le secrétaire général de la Fedil, a rappelé que le Luxembourg dépend du raccordement aux réseaux de ses partenaires européens en termes de sécurité énergétique, de libéralisation et des énergies renouvelables. "L’Europe doit investir considérablement dans ses réseaux d’électricité", et ce notamment afin d’assurer la sécurité énergétique pour les décennies à venir, mais aussi afin de se rapprocher de l’objectif de la libéralisation du marché de l’énergie par l’aménagement des réseaux entre les pays et les régions, et enfin pour adapter les réseaux au niveau technique aux défis que présente l’expansion de la production des énergies renouvelables.

Le secrétaire général de la Fedil a expliqué dans ce contexte que cette adaptation est notamment nécessaire à cause des déplacements géographiques dans le domaine de la production d’énergie. Il pense d’ailleurs aussi qu’il s’agit de contrebalancer l’instabilité de la production des énergies renouvelables, considérée comme un des plus grands problèmes. Un réseau commun pourrait cependant contrebalancer des variations météorologiques de différentes régions, et ainsi assurer l’approvisionnement d’une grande partie de l’Europe.