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Politique régionale
Le député-maire de la ville de Luxembourg, Paul Helminger, propose de "réinventer le territoire"
20-03-2010


Le programme de la conférence de l'AISPEn marge du congrès bisannuel de l’Association internationale de Science politique (IPSA) sur la gouvernance européenne qui s’est tenu les 19 et 20 mars 2010 à Luxembourg, le député-maire de la ville de Luxembourg, Paul Helminger, est intervenu sur la question des villes qui, comme Luxembourg, sont proches des frontières. Car il est à ses yeux difficile pour elles de se situer dans un cadre institutionnel européen alors que de nouvelles questions sont soulevées par le développement régional transfrontalier dont elles sont les acteurs.

D’un côté, a expliqué Paul Helminger, les Etats nationaux ont abandonné certaines souverainetés à l’UE. D’autre part, ils ont dévolu un nombre croissant de responsabilités à leurs régions et communes. Paul Helminger s’est interrogé sur les prérogatives souveraines qui vont rester aux Etats nationaux à l’issue de ce processus qui est en cours et il a appelé à la prudence.

Paul Helminger a mis en avant la situation de sa ville, qui compte désormais plus de 65 % de citoyens non-nationaux sur son territoire, ce qui crée une certaine "volatilité" quand il s’agit de comprendre ou de savoir quels sont les besoins et les demandes de cette population. Une manière de faire savoir cette volonté est de participer au processus électoraux européens et communaux. Pour les citoyens luxembourgeois, aller voter est obligatoire. Tous les autres ressortissants de l’UE peuvent participer après deux ans aux élections européennes et après 5 ans aux élections communales. Le même droit de participer aux communales échoit aux citoyens de pays tiers. "Mais", a déploré Paul Helminger, "ils ne semblent pas vouloir participer aux processus électoraux".

Paul Helminger a ensuite évoqué la situation de la ville de Luxembourg dans le contexte régional. Luxembourg est le moteur de l’économie régionale. Le phénomène des frontaliers, qui sont plus de 130 000 à venir tous les jours au Luxembourg, le prouve amplement. L’attractivité de Luxembourg touche certains districts de la Rhénanie-Palatinat, sans dépasser  pour autant Trêves et Wittlich, la plus grande partie de la Sarre, le département de la Moselle jusqu’à Metz, avec Thionville en particulier, où un actif sur deux travaille au Luxembourg, la région de Longwy en Meurthe-et-Moselle, ou encore la province du Luxembourg. Bref, la Grande Région, qui regroupe le Luxembourg, la Lorraine, la Rhénanie-Palatinat, la Sarre et la Wallonie n’est pas pour Paul Helminger le cadre territorial approprié pour définir des politiques communes dans l’intérêt des habitants de des villes et communes qui vivent dans le giron de l’économie luxembourgeoise. Et il n’y a pas encore de cadre européen non plus pour permettre aux responsables d’aborder les problèmes et les besoins créés pour les citoyens par cette évolution transfrontalière en matière de transports, de participation, de logement, etc. D’où sa proposition de "réinventer le territoire" entre entités locales situées de part et d’autre de la frontière.