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Droits fondamentaux, lutte contre la discrimination - Traités et Affaires institutionnelles
Les socialistes français à la rescousse du Luxembourg et des institutions européennes
15-09-2010


Le député européen socialiste Robert Goebbels a transmis aux organes d’information luxembourgeois un communiqué de la délégation socialiste française qui fait suite aux déclarations de la commissaire européenne aux droits fondamentaux Viviane Reding reprochant à la France de ne pas avoir respecté les valeurs fondamentales de l’UE dans sa politique à l’égard des Roms et mettant en expectative l’ouverture de procédures d’infraction à l’égard. Robert Goebbels dit souscrire "pleinement" aux jugements politiques du communiqué de ses camarades socialistes français.

Dans ce communiqué, les socialistes français s’en prennent aux déclarations de certains représentants de l’UMP, le parti le la majorité présidentielle en France. En leur disant que "moins d'ignorance et plus de hauteur de vue ne nuiraient pas."

Le secrétaire d’Etats français aux Affaires européennes avait déjà annoncé le 13 septembre 2010 que "le gardien des traités [européens], c'est le peuple français" et non pas la Commission. Le ministre français de l’Immigration, Eric Besson, avait parlé, à propos de la résolution votée par le Parlement européen, de "diktat politique" auquel le gouvernement français ne se soumettrait pas. 

Le 15 septembre, Chantal Brunel, députée et porte-parole de l’UMP, a déclaré à la radio belge RTBF que "la France est une nation souveraine ; on n’a pas des leçons de morale à recevoir d’une commissaire qui représente un petit pays [le Luxembourg] de 350 000 habitants. Nous sommes un grand pays de 57 millions d’habitants.

Sylvie Guillaume, députée européenne socialiste membre de la commission Libertés civiles prend la défense du Luxembourg : "Au-delà de l'incorrection totale de ce type de mise en cause d’un pays fondateur de l’Union européenne et de l'ignorance démesurée du fonctionnement des institutions européennes dans leur ensemble, ces déclarations ne font franchement pas avancer le débat. Le sujet est suffisamment grave, les États membres et les populations concernées - les Roms - dans de telles difficultés, pour que la majorité UMP française se dispense de propos aussi stupides que provocateurs. Mais, quand le sommet de l'État n’a plus aucune distance critique sur les évènements et réagit ainsi qu’il l’a fait ces dernières semaines, comment s’en étonner ?"

Pour Catherine Trautmann, présidente de la délégation socialiste française au Parlement européen, "ces propos vis-à-vis du Luxembourg sont intolérables : l’Union européenne ne connaît ni grands ni petits pays. Un Européen est l'égal d'un autre Européen, contrairement à ce que laissent entendre les propos démagogiques tenus par la droite ces derniers temps." Et elle ajoute que "par ces propos, Chantal Brunel montre qu’elle méconnait totalement le fonctionnement des institutions européennes, où chacun parlerait au nom de son pays. A la Commission européenne ou au Parlement européen, c’est l'intérêt général européen qui guide notre action, qui porte en l’occurrence sur les libertés fondamentales".