Alors que la Commission européenne lançait le 31 janvier dernier son plan d’action pour la réduction de l’abandon scolaire, la Chambre des Députés s’est penché sur la question du décrochage scolaire le 10 février 2011. Les membres de la commission de l’Education nationale ont ainsi fait le point qui fait le point avec la ministre de l’Education nationale sur ce sujet qui fait l’objet d’objectifs chiffrés dans le cadre de la stratégie Europe 2020.
L'échange de vues entre Mady Delvaux et les députés a eu lieu dans le cadre de l’élaboration du projet de Programme national de réforme (PNR) du Luxembourg, dont un premier projet avait été présenté en novembre 2010. Une version finalisée de ce document sera publiée en avril avant son adoption par la Commission européenne. Les députés des différentes commissions parlementaires en examinent actuellement certains volets.
Alors qu’aucun pays dans l’Union européenne n’est en mesure de passer sous la barre fatidique d’un taux de décrochage scolaire de 7 %, le Grand-Duché a su ramener le sien de 17 % pour l’année scolaire 2003-2004 à 9 % en 2008-2009. Ce pourcentage équivaut à près de 2 000 élèves qui, pour raisons diverses (manque de motivation et d’intérêts, mauvaise orientation scolaire, etc.), ont quitté prématurément le système scolaire luxembourgeois sans le moindre diplôme, ni la moindre qualification professionnelle en poche.
Malgré ce chiffre encourageant, la ministre a tenu à rappeler que le décrochage scolaire constitue une ombre noire au tableau de l’éducation nationale luxembourgeoise. Le taux d’abandon n’a pu être réduit que grâce à des efforts considérables consentis par le Ministère :
Mady Delvaux a précisé que la plupart des décrocheurs scolaires ont entre 13 et 17 ans, éprouvent déjà des difficultés dans l’apprentissage dès leur plus jeune âge et que 5 à 6 % d’entre eux sont illettrés. L’élève type, candidat à l’abandon précoce, a le plus souvent un retard scolaire de plus de 2 ans, a donc déjà redoublé au moins 2 fois.
Pour remédier à la situation, la ministre a une nouvelle fois prôné une éducation plus individualisée, capable de prendre en charge l’incroyable hétérogénéité du système scolaire luxembourgeois (à l’école maternelle, 60 % des enfants ne parlent pas luxembourgeois). Selon Mady Delvaux, ce n’est qu’à ce prix qu’on pourra diminuer les taux de redoublement et a fortiori ceux du décrochage.