L’Italie fait face depuis peu à un afflux de migrants en provenance de Tunisie, et ce notamment sur les côtes de l’île de Lampedusa. Suite à la demande formulée par les autorités italiennes le 15 février, la Commission européenne a annoncé le 20 février 2011 le déploiement d’une mission de l’agence Frontex.
La mission "Hermes" est déployée pour aider les autorités italiennes à gérer les flux de migrants en provenance d'Afrique du Nord, et en particulier les arrivées en provenance de Tunisie sur l'île de Lampedusa, ainsi que l’a annoncé Cecilia Malmström, membre de la Commission européenne en charge des Affaires intérieures.
Des experts de Frontex provenant des Etats membres qui participent à la mission seront déployés pour aider les autorités italiennes à accueillir et interroger les migrants à leur arrivée. Frontex apportera également un soutien naval et aérien à la surveillance des frontières. "Une attention spéciale sera donnée à l'identification de ceux qui pourraient avoir besoin d'une protection internationale", a assuré Cecilia Malmström.
La mission fait partie d'un ensemble plus large de mesures mises en place par la Commission européenne pour gérer ces flux migratoires exceptionnels. Des discussions sont en cours en parallèle avec les autorités tunisiennes pour identifier leurs besoins.
Pour Cecilia Malmström, "il s'agit d'un signal clair de solidarité européenne entre Etats membres et une preuve concrète de l'engagement de la Commission européenne à aider l'Italie dans cette situation difficile".
"Les Tunisiens demandent la démocratie et le développement économique et social", a rappelé Cecilia Malmström, soulignant que "s’attaquer à ces questions limiteraient l’immigration illégale". Il est prévu que les ministres européens des Affaires étrangères discutent plus globalement de l’aide à apporter à la Tunisie et à l'Egypte à l’occasion du Conseil Affaires étrangères prévus ce lundi 21 février 2011 à Bruxelles.
Pour le ministre luxembourgeois de l’Immigration, Nicolas Schmit, cette aide de l’UE à court terme ne peut cependant pas être "une solution durable", comme il l’a confié au Luxemburger Wort. Le quotidien rapporte dans son édition du 21 février 2011 que, pour le ministre luxembourgeois, répartir les migrants de Lampedusa entre les différents Etats membres de l’UE ne ferait aucun sens dans la situation actuelle. "Sinon il faudrait faire de même avec les nombreux demandeurs d’asile qui sont en Grèce", a expliqué le ministre.
Le Luxembourg n’est pas une destination privilégiée des migrants économiques et des réfugiés politiques tunisiens : 14 demandes d’asiles émanant de ressortissants tunisiens ont été introduites entre 2001 et 2007 sur un total de 6000. Mais le ministre n’a pas exclu que les Tunisiens soient plus nombreux à l’avenir à venir chercher refuge et sécurité économique au Luxembourg.
Pour Nicolas Schmit, le défi est désormais de s’engager pour la stabilité et le développement économique de l’Afrique du Nord. "L’UE a besoin d’une politique méditerranéenne commune et conséquente afin de soutenir le changement démocratique dans la région", a plaidé le ministre qui estime que "les Etats membres de l’UE doivent agir vite et aider au développement économique et social de la Tunisie".
Selon Nicolas Schmit, c’est en faisant en sorte que les jeunes Egyptiens et Tunisiens se voient offrir des perspectives dans leur pays que l’afflux de réfugiés devrait être contenu à long terme.