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Economie, finances et monnaie - Emploi et politique sociale
En vue du sommet informel de la zone euro, Jean Asselborn soutien le contre-plan social-démocrate élaboré à Athènes
06-03-2011


Le logo du PSEAlors que la réunion informelle des chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro du 11 mars se rapproche, les grandes formations politiques européennes se concertent. Ainsi les sociaux-démocrates, qui se sont réunis le 4 mars 2011 à Athènes et qui ont adopté à l’unanimité un texte à l’intitulé significatif "L’Europe est dans les mauvaises mains", censé être une sorte de contre-proposition à celle du pacte de compétitivité d’Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères luxembourgeois Jean Asselborn a participé à cette réunion et l’a commentée sur la chaîne de radio 100,7.

Jean Asselborn reproche à la proposition franco-allemande de miser sur le fait accompli, ce qui n’est pas acceptable, même si une telle proposition vient des plus grands pays de l’Union et que l’on est en temps de crise. L’on s’apprête selon le ministre à remplacer la méthode communautaire par une méthode de l’Union, c’est-à-dire à remplacer une méthode qui garantit la représentation des intérêts des petits Etats membres par une méthode qui privilégie les intérêts et les positions des grands Etats membres. On s’éloigne donc pour lui des traités et des structures si longuement et patiemment mises en place.

Les sociaux-démocrates européens partagent selon Jean Asselborn l’idée qu’il faut consolider l’euro d’ici 2013 et limiter les déficits et les dettes publiques. Mais cela ne peut pour le ministre socialiste se faire au frais des salariés. Au Luxembourg et en Belgique, cela s’est traduit par un refus de mettre fin à l’indexation des salaires. Ceci n’exclut par contre pas pour Jean Asselborn que cette indexation soit adaptée, "comme ce fut déjà le cas en 2006 et en 2010 après de longues discussions avec les partenaires sociaux". La nécessité de réformer le système des pensions, une autre exigence qui revient dans le débat au niveau de l’UE, est d’ores et déjà reconnue au Luxembourg, signale le ministre, et un projet en gestation sous la plume du ministre Mars Di Bartolomeo. Mais "les structures sociales ne peuvent pas simplement être sacrifiées par ce que l’on croit que l’on ferait ainsi progresser la compétitivité".

Les trois grands axes du projet social-démocrate décidé à Athènes sont pour Jean Asselborn la maîtrise de l’évolution des prix, un impôt sur les transactions financières – 0,05 % qui pourraient générer jusqu’à 200 milliards d’euros par an - et le déblocage de fonds pour de nouveaux investissements. Car "il faut un pendant social au pacte de compétitivité". Un autre aspect serait un revenu minimum.

Parmi les autres propositions du contre-plan social-démocrate figurent la création d'une agence de stabilité qui émettrait des euro-obligations en vue d'une gestion commune d'une partie déterminée de la dette publique et d'investissements transfrontaliers, une politique industrielle européenne, un pacte européen pour l’emploi et le progrès social misant sur l’égalité des genres, la préservation des systèmes de sécurité sociale nationaux, des normes sociales minimales, un revenu minimum et des salaires décents, une responsabilisation du secteur bancaire européen pour faire face aux dettes engendrées par la crise.