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Economie, finances et monnaie
Jean-Claude Juncker a évoqué la possibilité que la Grèce ne réponde pas aux règles du FMI pour que ce dernier puisse lui verser fin juin sa part de la prochaine tranche du plan d’aide
26-05-2011


Selon des informations diffusées par l’Agence France Presse (AFP) le 26 mai 2011, la Grèce risque de ne pas être en mesure de percevoir fin juin la partie des prêts en provenance du Fonds monétaire international qui étaient prévus dans le cadre du plan d’aide."Il y a des règles spécifiques au FMI et l'une de ces règles est que le FMI ne peut agir" pour débloquer une tranche de prêts "que lorsqu'il y a une garantie de refinancement pour les 12 mois suivant" par le pays concerné, a déclaré expliqué en effet Jean-Claude Juncker à l’agence de presse.

Or, il est peu probable que la mission d'experts internationale du FMI, de la BCE et de la Commission européenne, qui vient d'achever une inspection en Grèce, soit de cet avis, selon le Premier ministre luxembourgeois et président de l’Eurogroupe. "Je doute que la troïka arrive à la conclusion que tel est le cas", a-t-il dit en effet, en raison des difficultés budgétaires persistantes de l'économie grecque.

 Sur la prochaine tranche dont le versement est prévu le 29 juin 2011 et dont le montant est fixé à 12 milliards d’euros, la part du FMI est de 4 milliards d’euros. Les pays européens pourraient-ils apporter la différence si le FMI n’était  pas en mesure de délier les cordons de sa bourse ? Jean-Claude Juncker a répondu par la négative à cette question de l’AFP.

"Si le décaissement du FMI d'ici au 29 juin ne peut être réalisé, le FMI part du principe que les Européens vont le remplacer et prendre à leur charge la portion revenant au FMI pour le décaissement", a-t-il souligné, ajoutant cependant que "ce ne sera pas possible car dans certains parlements nationaux, en Allemagne, Finlande, Pays-Bas et d'autres pays, on n'est pas prêt à faire cela".

Du côté du FMI, la directrice des Relations extérieures du Fonds, Caroline Atkinson, a déclaré le même jour lors d’un point de presse à Washington que son institution n'allait continuer de verser son aide la Grèce que si elle obtenait des "assurances" que le pays est en mesure de lui rembourser cet argent. "Quand nous prêtons de l'argent, ce n'est pas moi qui le fais, ce sont tous les pays du monde qui prêtent à la Grèce", a-t-elle déclaré, expliquant que "nous ne prêtons jamais, et notre conseil d'administration ne nous laisse jamais prêter, quand nous n'avons pas l'assurance (...) qu'il n'y aura pas d'écart" entre ce qu'un Etat membre peut réunir comme financements et ses obligations.

"Nous, au FMI, nous engageons de l'argent quand nous avons travaillé avec un pays pour prendre les mesures qui permettent de combler cet écart, et quand nous voyons que d'autres financements sont disponibles", a indiqué Caroline Atkinson, soulignant que "c'est comme cela que nous assurons la sécurité de l'argent de nos Etats membres".

Faisant référence à la mission de la troïka qui touche à sa fin, et qui doit discuter d’une part de l’ajustement budgétaire et d’autre part des financements, la porte-parole a jugé "clair que la Grèce fait face à des problèmes économiques difficiles" et que "les marchés financiers ne sont pas là où nous prédisions qu'ils seraient. Le programme économique conçu pour la Grèce en 2010 prévoyait initialement un retour sur les marchés de la dette en 2012.