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Economie, finances et monnaie
Pour Jean-Claude Juncker, le démenti de la réunion de Senningen était dans l’intérêt des citoyens et de leur monnaie commune
12-05-2011


www.wort.luLa question du démenti de la réunion de Senningen continue à provoquer des remous. Le journaliste Wolf von Leipzig a eu à ce sujet un bref entretien avec le Premier ministre Jean-Claude Juncker, publié dans l’édition du Luxemburger Wort du 12 mai 2011.

Wolf von Leipzig a d’abord voulu savoir pourquoi la réunion du 6 mai 2011 a été tenue secrète. Jean-Claude Juncker invoque « la nervosité des marchés financiers ». Il ajoute : "Si nous avions annoncé cette réunion en dehors des réunions normales de l’Eurogroupe, cela aurait déclenché des spéculations sauvages." Cette réunion ne devait pas provoquer de panique sur les marchés, et d’autre part, elle était prévue, selon le président de l’Eurogroupe, depuis un certain temps.

Jean-Claude Juncker précise ensuite que la nouvelle que les participants à la rencontre étaient en train de discuter avec la Grèce de sa sortie de l’euro est tombée alors que la réunion avait commencé. "Lorsque cette nouvelle est tombée, j’ai fait démentir qu’une réunion de l’Eurogroupe avait lieu, et aussi que nous discutions de cette question." Ce démenti a également été lancé, selon Jean-Claude Juncker, dans une forme aussi brève et précise parce que les marchés de New York étaient encore ouverts et qu’ils allaient ouvrir en Asie. "Si j’avais laissé courir la rumeur, cela aurait eu des conséquences catastrophiques sur les marchés financiers. Rien que la rumeur diffusée par Spiegel-Online a déjà conduit en très peu de temps à une perte de la valeur de l’euro", ajoute le Premier ministre.

Mais comment gagner la confiance des citoyens et des marchés, demande Wolf von Leipzig.

Pour Jean-Claude Juncker, ce démenti était dans l’intérêt des citoyens et de leur monnaie commune. "Il a immédiatement coupé court à beaucoup de spéculations sur les marchés financiers", estime-t-il, avant d’ajouter : "il faut finement peser les choses : qu’est-ce, la pure vérité, et que fait-on de la vérité, si la réunion est confirmée ? Il fallait absolument empêcher des spéculations sur la sortie de la Grèce de la zone euro dans l’intérêt de la zone euro."

Et le danger que le Premier ministre faisait courir à sa propre crédibilité? A cette question de Wolf von Leipzig, Jean-Claude Juncker répond : "Je ne peux pas l’exclure. Je me demande cependant ce que la presse internationale aurait écrit si j’avais sans tambour ni trompettes confirmé une telle réunion sans y ajouter les véritables raisons. Je ne peux quand même pas quitter une réunion en cours.