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Emploi et politique sociale
Conseil "EPSCO" : Pas de progrès sur la directive sur le congé de maternité
Pour le ministre Nicolas Schmit, qui n’accepte pas telles quelles les recommandations de la Commission sur l’indexation et les pensions, "l’Europe sociale est en panne"
17-06-2011


Nicolas Schmit, Conseil EPSCO, 17 juin 2011epsco-schmit-110617Le Conseil "EPSCO" s’est réuni le 17 juin 2011, pour discuter entre autre sur l'état d'avancement des travaux concernant la directive relative au congé de maternité et pour arriver, dans le cadre du semestre européen, à un accord politique sur les recommandations concernant les politiques de l'emploi des États membres. Lors d’un point de presse, le ministre du travail et de l’Immigration a pris position sur ces deux questions.

La directive sur au congé de maternité

Le Conseil a pris connaissance d'un rapport sur l'état d'avancement des travaux concernant le projet de directive sur le congé de maternité. Avec "peu de résultats" pour le ministre Schmit. La discussion est dans une impasse après que le Parlement européen, a, lors d’une première lecture,  en octobre 2010, amendé le projet de directive. En décembre 2010, il était ressorti des débats au Conseil que les États membres n'étaient en mesure d'accepter ni un congé de maternité totalement rémunéré d'une durée de 20 semaines, ni un congé de paternité totalement rémunéré de 2 semaines, comme le demandait le Parlement européen. Le désaccord persistait ce 17 juin. "Il est devenu de plus en plus difficile de faire passer une directive dans le domaine social", a regretté le ministre, pour qui cette discussion montre de nouveau que "l’Europe sociale est en panne".

La discussion a porté sur les recommandations de la Commission

L’autre discussion a porté sur les recommandations de la Commission aux Etats membres dans le cadre du semestre européen. Celles qui concernent pour le Luxembourg le ministre du Travail se rapportent au système de pensions, à l’indexation des salaires et au marché du travail

En ce qui concerne le système des pensions, la Commission recommande au Luxembourg de proposer et de mettre en œuvre une large réforme des pensions afin d’assurer la durabilité à long terme du système Le Grand-Duché devrait selon elle commencer par des mesures visant à augmenter le taux d’emploi des seniors et ce notamment en décourageant les départs anticipés à la retraite. Il s’agit aussi de prévoir des mesures adaptant l’âge légal de départ à la retraite aux espérances de vie. En clair, le Luxembourg devrait donc prévoir un recul de ce dernier.

A cela, le ministre Schmit a répondu que l’âge légal de départ à la retraite étant fixé au Luxembourg à 65 ans, il ne sera pas changé. Ce qui importe, c’est d’agir sur l’âge effectif de départ à la retraite. « Mais dans ce cas il faut garder les salariés âgés de plus de 50 ans dans les entreprises, et ne pas les leur faire quitter précocement. » Le Ministère du travail va à ce sujet lancer un "plan d’action séniors".   

En ce qui concerne l’indexation des salaires, la Commission recommande au Luxembourg de réformer, "en consultation avec les partenaires sociaux et conformément aux pratiques en usage dans ce pays", le système de fixation des salaires, l’objectif étant de faire en sorte que l’évolution des salaires reflète mieux l’évolution de la productivité et de la compétitivité.

A cette recommandation, le ministre a répondu que c’était "un mauvais signal" dans la période difficile actuelle de faire porter le fardeau de la crise aux salaires et aux salariés, "des salaires qui ont par ailleurs plutôt tendance à stagner dans l’UE." 

Quant au marché du travail, la Commission recommande au Luxembourg de prendre des mesures pour réduire le chômage des jeunes en renforçant les mesures d’éducation et de formation qui visent à faire en sorte que les compétences des jeunes répondent mieux à la demande du marché du travail.

Nicolas Schmit a annoncé dans ce contexte qu’il s’adressera prochainement aux employeurs pour leur rappeler leurs responsabilités, surtout quand il s’agit de garantir un accès à l’apprentissage à tout jeune qui veut apprendre un métier.

Pour le ministre, les recommandations de la Commission n’ont de valeur que si l’économie de l’UE affiche une croissance suffisante pour résorber le chômage. Mais la crise a conduit les gouvernements à se concentrer sur la dette publique et à consolider les budgets. Il reste alors peu de marges pour la croissance, l’innovation, l’investissement et l’éducation. Pour Nicolas Schmit, tout le débat européen est dominé par les préoccupations des ministres des Finances et la consolidation budgétaire, alors que plus d’investissements pourraient induire de la croissance et la transformation écologique de l’économie.

Rencontre des ministres du Travail sociaux-démocrates en marge du Conseil

Nicolas Schmit avait pris dans le cadre du Parti socialiste européen (PSE) l’initiative de réunir les « rares » ministres du Travail sociaux-démocrates de l’UE. Il est d‘avis que le chômage des jeunes est devenue si grave en Europe et que l’on continue tellement de pousser les jeunes vers la désespérance que si l’on ne leur rend pas des raisons d’espérer, on risque de perdre leur soutien à l’UE et à la démocratie. "Car leur condition de chômeurs, les jeunes la reprochent au système démocratique", a mis en garde le ministre, pour qui le mouvement des "indignados" en Espagne est symptomatique. "Les élections démocratiques comptent de moins en moins. Les programmes sont écrits à Bruxelles, à Francfort et à Washington," a-t-il ajouté. Un groupe de travail présentera des propositions fin 2011.