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Parlement européen - Traités et Affaires institutionnelles
"Parmi les myriades de lobbyistes (…), il y a aussi des Verts pur jus", constate Robert Goebbels dans une tribune qui a tout l'air d'une charge contre Claude Turmes
15-09-2011


Dans une tribune publiée le 15 septembre 2011 dans le Tageblatt, que l'on peut aussi retrouver sur le site www.eurosocialistes.lu, l’eurodéputé socialiste Robert Goebbels appelle à un "débat objectif" sur le lobbying et son financement. Le parlementaire socialiste aborde ainsi un sujet dont l’eurodéputé Vert Claude Turmes a fait un cheval de bataille, et il lance contre son collègue une charge qu’il veut lourde d’ironie. La page d'accueil du site de Robert Goebbels le 15 septembre 2011 : www.eurosocialistes.lu

Car les Verts, qui se vantent selon lui d’être "des pionniers dans la lutte contre les méchants lobbies", travaillent "à l’occasion très étroitement avec quelques lobbyistes". Robert Goebbels cite ainsi parmi les sponsors d’Eufores, groupe parlementaire visant à promouvoir le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique présidé par Claude Turmes, un certain nombre de représentants du secteur énergétique. "Le fait que les sponsors de Monsieur Turmes gagnent leur argent dans le domaine des énergies renouvelables ne fait pas d’eux des apologues désintéressés d’un monde sain", relève Robert Goebbels qui cite le titre d’un éditorial de Patrick Welter dans le Journal : "Les lobbyistes verts aussi sont des lobbyistes". Robert Goebbels se plaît aussi à souligner que parmi ces sponsors, on compte des entreprises qui sont actives dans l’énergie éolienne, mais aussi dans l’industrie nucléaire.

"Parmi les myriades de lobbyistes qui poursuivent leurs activités à Bruxelles et dans les grandes villes, il y a aussi des Verts pur jus", poursuit Robert Goebbels qui cite un article du Spiegel daté du mois de mai 2011 pour expliquer, exemples à l’appui, que "les Verts allemands n’ont pas peur de se frotter au grand capital". Le Spiegel, cite Robert Goebbels, conclut, que "les Verts ne sont pas nécessairement insensibles au vil argent".

Si, pour nombre de citoyens, "le lobbying est synonyme de représentation d’intérêts économiques" - et Robert Goebbels note d’ailleurs que les banques, les industries ou le secteur énergétique sont en effet dûment représentés à Bruxelles -, l’eurodéputé ne manque pas de relever que les églises, les associations de protection des consommateurs ou encore les syndicats pratiquent eux aussi la représentation d’intérêt. Et, d’après Robert Goebbels, ce ne sont pas nécessairement les représentants du capital qui ont la plus grande force de frappe financière. L’eurodéputé cite ainsi une longue liste d’ONG qui bénéficient de ressources substantielles.

Or, relève l’eurodéputé socialiste, toutes ces organisations ne vivent pas que des contributions de leurs membres, mais elles utilisent bien souvent pour leurs campagnes des subventions publiques, "souvent détournées de fonds pour l’aide au développement", accuse Robert Goebbels. L’eurodéputé évoque aussi des partenariats passés avec de grandes entreprises industrielles qui affichent ainsi leur engagement par exemple pour la protection de la nature.

Mais Robert Goebbels cite aussi la Commission comme "donatrice zélée pour les nobles causes". Ainsi, selon ses calculs, "1,5 milliard d’euros provenant du budget de l’UE sont versés à différentes plateformes de la société civile". Certes, concède Robert Goebbels, on peut objecter que ces organisations fournissent un travail d’information qui a toute son utilité et qui mérite donc l’octroi d’argent public. Et il cite même quelques exemples concrets. Mais, accuse-t-il, "la plupart des réseaux financés par la Commission sont de purs lobbyistes qui ne font que produire des communiqués et faire du travail de relations publiques".

"La soi-disant société civile souffre du fait que chacun peut se déclarer ONG", dénonce Robert Goebbels qui illustre son propos avec le secteur de l’aide humanitaire, lequel compte, selon l’ONU, 40 000 organisations indépendantes. Et l’eurodéputé cite différentes études pour montrer que la corruption existe aussi dans ce domaine… Ce qui le ramène à Bruxelles où, dit-il, "toute une foule de lobbyistes mènent leurs campagnes au nom de la protection de la planète, de la biodiversité, des droits des peuples soumis ou d’autres nobles causes".

"Ne serait-il pas temps d’objectiver les débats sur les lobbies, les réseaux, les ONG et de soumettre leur financement à un contrôle public ?", conclut Robert Goebbels.