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Droits fondamentaux, lutte contre la discrimination - Traités et Affaires institutionnelles
Dans le "Spiegel", Jean Asselborn plaide pour une suspension du droit de vote de la Hongrie au Conseil de l'UE
23-01-2012


Der SpiegelL’hebdomadaire allemand "Der Spiegel" publie dans son numéro daté du 23 janvier 2012 une interview du vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères luxembourgeois Jean Asselborn qui a pour sujet "les sanctions possibles de l’UE à l’encontre de la politique autocratique du Premier ministre hongrois Viktor Orban".

Partant des trois procédures en infraction lancées par la Commission contre la Hongrie, le "Spiegel" veut savoir de Jean Asselborn si cette démarche est suffisante. Jean Asselborn "salue cette démarche de la Commission", mais estime "que cela ne suffit pas"..

Pour lui "il n’en va pas seulement de quelques infractions au droit, mais de l’esprit anti-européen de la politique du Premier ministre Orban".

Pour Jean Asselborn, Viktor Orban viole "de manière univoque l’article 2 * des traités européens qui prescrit des valeurs démocratiques de l’Etat de droit comme la liberté et le pluralisme". "Les médias sont placés depuis un an sous le contrôle du gouvernement, la liberté d’expression a été abrogée, la séparation des pouvoirs n’est pas respectée, des juges indépendants sont remplacé par d’autres, fidèles au régime", rapporte le ministre luxembourgeois qui en conclut que "sur ces points, la Hongrie ne se distingue plus d’une dictature comme celle qui règne au Belarus."

Jean Asselborn pense par ailleurs que si Viktor Orban n’a que faire des critiques qui lui sont adressées, c’est "parce que la chancelière Angela Merkel et le président Nicolas Sarkozy étendent hier comme aujourd’hui de manière indirecte sur lui leur main protectrice". Jean Asselborn est d’avis que dans ce contexte les chefs d’Etat et de gouvernement "ne devraient pas se cacher derrière la Commission". Et il ajoute : "Nous devrions nous en mêler et veiller à ce que les 500 millions de citoyens de l’UE puissent tous vivre dans la dignité, la liberté et la démocratie, y compris en Hongrie."

"Si les chefs d’Etat et de gouvernement constatent, et sont en cela soutenus par le Parlement européen, des violations des valeurs fondamentales de l’UE, alors le Conseil peut suspendre le droit de vote d’un Etat membre", propose-t-il. Et de conclure : "Pour moi, Orban a depuis longtemps perdu le droit de se présenter en public comme Européen et de prendre part à des votes.".

*L’énoncé de l’article 2 TUE: "L'Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d'égalité, de l'État de droit, ainsi que de respect des droits de l'homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l'égalité entre les femmes et les hommes."