En avril 2011, la Commission européenne mettait sur la table une proposition visant à revoir les règles régissant la taxation de l’énergie dans l’UE. Avec ces nouvelles règles, la Commission entend restructurer le cadre de taxation existant de façon à corriger les déséquilibres actuels et à prendre en considération le contenu énergétique des produits et les émissions de CO2 qu’ils entraînent. Des voix avaient commencé à s’élever au Luxembourg dès la présentation de cette proposition. L’eurodéputée luxembourgeoise Astrid Lulling (PPE), rapporteur sur ce dossier sensible, laissait comprendre en septembre 2011 que le sujet ne manquerait pas de faire débat au Parlement européen.
Fin décembre 2011, c’est au tour du socialiste Robert Goebbels de donner de la voix contre cette proposition introduite "sous le prétexte de la protection de l’environnement". Selon l’eurodéputé luxembourgeois, la Commission cède en fait à la pression du lobby pétrolier qui milite pour une plus forte taxation des produits du diesel parce que les raffineries européennes ne produisent plus assez de diesel et trop d’essence. Résultat, l’essence excédentaire est exportée aux Etats-Unis, tandis que le diesel manquant vient en grande partie de Russie.
"Si la proposition de la Commission devait être mise en œuvre, des millions d’automobilistes qui utilisent des véhicules diesel seraient confrontés à des hausses de prix salées", dénonce l’eurodéputé qui souligne qu’à la fin de la période de transition, un litre de diesel coûterait plus cher qu’un litre d’essence.
Robert Goebbels plaide donc, avec Werner Langen (PPE), pour un refus total de la proposition de la Commission. Les deux eurodéputés de la Grande Région ont ainsi soumis à leurs pairs un amendement qui propose de rejeter le texte. Ils craignent notamment l’effet inflationniste que pourrait avoir la hausse des prix du diesel, l’immense majorité des poids-lourds étant dotés de moteurs diesel, c’est l’ensemble de la chaîne logistique qui serait touchée, mettant sous pression tant l’économie que les consommateurs.