Dans une question parlementaire adressée au ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, le député ADR Fernand Kartheiser se réfère à la visite de travail à Luxembourg fin décembre 2011 du ministre des Affaires étrangères serbe, Vuk Jeremic, pour savoir quelles sont les actions concrètes que le gouvernement serbe prendra pour "remédier à la situation actuelle", c’est à-dire l’afflux massif de demandeurs d’asile en provenance de Serbie, et "dans quel délai ces mesures seront prises".
Le député veut également savoir si Jean Asselborn a "indiqué à son homologue serbe la possibilité de réintroduire une obligation de visa pour les ressortissants serbes désireux de se rendre au Grand-Duché".
Il demande ensuite de quelle façon le Gouvernement serbe intervient actuellement dans la situation autour des "faux demandeurs d'asile" au Luxembourg, et quelles sont les mesures prises actuellement du côté serbe pour mettre un terme à cette situation.
Fernand Kartheiser veut par ailleurs savoir s’il existe une coopération policière entre le Luxembourg et la Serbie pour déceler et démanteler des réseaux de trafic d'êtres humains dans le contexte de l'afflux de "faux demandeurs d'asile".
Finalement, il s'enquiert aussi du contenu et des conclusions de l'entretien entre Vuk Jeremic et le ministre de l'Immigration, Nicolas Schmit, et demande quelles rencontres sont actuellement prévues entre des représentants du gouvernement luxembourgeois et les autres pays desquels proviennent les "faux demandeurs d'asile".
Jean Asselborn et Nicolas Schmit ont livré une réponse commune à cette question parlementaire.
Ils expliquent dans un texte publié le 3 février 2012 que, "lors de l'entrevue du 22 décembre 2011 avec ses homologues luxembourgeois, le ministre des Affaires étrangères de la République de Serbie, Vuk Jeremic, a exposé les mesures pratiques et structurelles suivantes afin de mieux gérer les flux migratoires :
Un groupe de travail composé d'experts serbes et luxembourgeois va être chargé du suivi de ces mesures, ainsi que de l'échange d'informations quantitatives.
Quant à la possibilité de réintroduire une obligation de visa pour les ressortissants serbes désireux de se rendre au Grand-Duché, les ministres rappellent que "la politique de visas vis-à-vis les pays des Balkans ne peut pas être unilatéralement décidée par le Luxembourg, mais relève de la compétence de l'Union européenne. Le Luxembourg applique ainsi la même politique de visas par rapport aux ressortissants serbes que les autres Etats membres de l'Union européenne. Néanmoins, Jean Asselborn dit avoir "attiré l'attention de son homologue serbe sur le fait que la libéralisation de visa risque d'être perçue négativement par l'opinion publique en raison d'un afflux massif de demandeurs de protection internationale en provenance de la Serbie."
Les ministres n’ont pas répondu à la question concernant l'existence d'une coopération policière entre le Luxembourg et la Serbie, cette question relevant pour eux "de la compétence du ministre de l'Intérieur".
Ils ajoutent que le ministre des Affaires étrangères de la République de Serbie a "assuré que les autorités serbes feront tous les efforts nécessaires pour empêcher les ressortissants serbes de quitter leur pays d'origine dans le seul but de déposer une demande d'asile dans un Etat membre de l'Union européenne".
Enfin, au-delà du groupe de travail serbo-luxembourgeois, "le gouvernement a l'intention d'intensifier aussi les contacts avec les autorités macédoniennes". Les ministres rappellent dans ce contexte "que 446 personnes provenant de l'Ancienne république yougoslave de Macédoine, pays candidat à l'adhésion à l'Union européenne, ont déposé en 2011 une demande de protection internationale ce qui équivaut à 21 % du total des personnes ayant déposé une demande de protection internationale".