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Opinion
Eurobaromètre 76 : les sondés luxembourgeois placent la justice sociale au sommet des priorités
11-04-2012


Le 11 avril 2012, le représentant luxembourgeois de la Commission européenne, Georges Bingen, et le directeur demargue-bingen l'institut de sondages TNS-ILRES, Charles Margue, ont présenté un rapport national sur le dernier Eurobaromètre dit Standard 76. L'enquête a été menée en octobre 2011 auprès d'un échantillon de 500 résidents et devait notamment sonder la perception des initiatives prises par l'Union européenne dans le cadre de la stratégie Europe 2020.

La stratégie Europe 2020 vise la sortie de la crise financière et économique tout comme la préparation de l'Union européenne aux défis des dix prochaines années. Il ressort de la première question du sondage que le Luxembourg figure en 11e place parmi les 27 pays de l'Union européenne en ce qui concerne la confiance en cette stratégie européenne. 49 % des sondés considèrent que l'UE va "dans la bonne direction pour sortir de la crise et faire face aux nouveaux défis mondiaux" tandis que 27 % pensent le contraire, 17 % ne jugent ni bonne ni mauvaise la direction empruntée et 7 % ne savent pas quoi en penser. "La moitié est optimiste, un quart a un avis négatif et un autre quart ne s'exprime pas", résume Charles Margue.

La Suède est le pays le plus optimiste (67 %) devant la Lituanie (64 %) et la Bulgarie (60 %). A l'inverse, c'est en Italie (21 %), Espagne (28 %), Portugal (30 %), Irlande, Grèce et Royaume-Uni (tous trois à 32 %), que l'on trouve le moins de sondés enthousiastes.

Au niveau luxembourgeois, les moins de 25 ans constituent la catégorie de la population luxembourgeoise la plus confiante (62 % d'entre eux approuvent la direction prise par l'Union européenne). Les moins enthousiastes se retrouvent parmi les citoyens qui ont le niveau de qualification le plus faible (32 %).

Justice sociale, protection de l'environnement et emploi : les trois grandes priorités des citoyens européens

Il ressort de cet Eurobaromètre que les citoyens européens ont la particularité de placer la question sociale au sommet des priorités politiques, comme le souligne Charles Margue. Les citoyens luxembourgeois sont d'avis que le combat contre la justice sociale, la protection de l'environnement et la compétitivité sont les trois thèmes les plus importants abordés par la stratégie Europe 2020. 83 % des sondés (79 % en moyenne dans l'UE) estiment important d' "aider les gens pauvres et socialement exclus et leur permettre de prendre une part active dans la société",  74 % (75% dans l'UE) de "soutenir une économie qui utilise moins de ressources naturelles et émet moins de gaz à effet de serre" et aussi 74 % (69 % dans l'UE) d' "aider la base industrielle de l'UE à devenir plus compétitive (par la promotion de l'esprit d'entreprise et le développement de nouvelles compétences)".

Le "développement de l'e-économie en renforçant l'internet ultrarapide au sein de l'UE" est l'initiative qui requiert le soutien le moins marqué avec 34 % des sondés (contre 49 % dans l'UE) qui la jugent importante, 33 % moyennement importante et 26 % pas importante. Le directeur de TNS-ILRES, Charles Margue, l'explique par la grande rapidité du réseau national dont profitent déjà les citoyens.

Parmi les objectifs à atteindre fixés par la stratégie Europe 2020, les sondés luxembourgeois sont plus en phase avec ceux concernant l'augmentation du taux d'emploi, de l'efficacité énergétique et de l'investissement dans la recherche et le développement  En effet, 52 % des sondés considèrent "comme il faut" l'objectif considérant que "les trois quarts des hommes et femmes âgés de 20 à 64 ans devraient avoir un emploi" (17 % le trouvent "trop modeste" et 28 % "trop ambitieux"). 50 % des sondés voient avec autant de bienveillance le but visant à "augmenter d'ici 2020 l'efficacité de l'énergie dans l'UE de 20 %" et 48 % celui affirmant que "la part des fonds investis dans la recherche et le développement devrait atteindre 3 % des richesses produites dans l'UE chaque année".

Viser un taux de 40 % de la jeune génération ayant un diplôme ou une qualification, est l'objectif le plus souvent cité comme manquant d'ambition

En observant les objectifs qui sont le plus fréquemment jugés "trop modestes", celui visant à ce qu'au moins 40 % de la jeune génération devrait avoir un diplôme ou une qualification arrive en tête avec 37 % d'opinions le trouvant insuffisamment ambitieux, suivi de la réduction d'un quart du nombre d'Européens vivant sous le seuil de pauvreté d'ici 2020 (31 % des sondés pensent que la barre pourrait être placée plus haut).

L'analyse du sondage souligne plus globalement que "entre 17 % et 37 % des citoyens luxembourgeois sont d'avis que les objectifs formulés ne vont pas assez loin et revendiquent donc davantage d'ambition sur le plan communautaire" et que "18 % à 30 % sont d'avis contraire et estiment que les objectifs sont trop élevés".

Développer les services internet aux citoyens

L'Eurobaromètre s'intéresse par ailleurs dans le détail à la perception des priorités de l'UE en matière d'internet et d'énergie. Concernant internet, les sondés citent pour "première priorité" davantage le développement des services internet aux citoyens (38 %) que l'accès haut débit à tous les citoyens européens (24 %)  ou l'augmentation de la confiance des consommateurs dans l'e-commerce (20 %). En étant 63 % à revendiquer le développement des services internet  (notamment pour l'e-gouvernement et la santé en ligne), les sondés luxembourgeois dépassent sensiblement la moyenne européenne (53 %).

Concernant l'énergie, les personnes interrogées placent au rang de première priorité la promotion des énergies renouvelables (à 75 %) devant la diminution du taux d'émission de carbone dans le secteur des transports (à 64 %) et l'attribution d'une aide financière aux petites entreprises et aux ménages pour rendre leur consommation d'énergie plus efficaces (à 62 %).

Les sondés luxembourgeois sont ceux qui se considèrent le mieux informés des affaires européennes

L'Eurobaromètre s'intéresse encore aux modes et degrés d'information sur les questions européennes. Charles Margue souligne que le Luxembourg est "encore une fois" en tête des populations qui se sentent les mieux informées des affaires européennes. En effet, 52 % des sondés ont une opinion positive de leur propre degré d'information. Le Luxembourg est d'ailleurs le seul pays où cette opinion positive est majoritaire.

Concernant les sources d'information, si pour obtenir des informations nationales, les sondés consultent davantage la presse nationale (66 %) que la télé luxembourgeoise (58 %) suivies des radios nationales (45 %) et des sites internet luxembourgeois (25 %), la hiérarchie diffère en ce qui concerne l'obtention d'informations européennes. La télé devance alors la presse puis la radio et internet.

Au niveau européen, la radio arrive également en troisième position et perd du terrain vis-à-vis notamment d'internet. La place grandissante d'internet est particulièrement notable puisque 46 % des 15 – 24 ans et 35 % des 25 – 39 ans recherchent des informations européennes sur internet contre 9 % pour les 55 ans et plus. Charles Margue nuance toutefois légèrement cette prise d'importance en rappelant que les internautes y cherchent également des contenus radio, télés et presse écrite.