Dans le cadre de sa stratégie pour la création d’emplois et la stimulation de la croissance, la Commission européenne a lancé une initiative visant à favoriser la reconnaissance des aptitudes et des compétences acquises en dehors de l’école et de l’université. La proposition de la Commission a pour but d’accroître les possibilités d’emploi, en particulier pour les jeunes chômeurs et les personnes possédant peu de qualifications formelles, comme les travailleurs âgés et peu spécialisés. Elle vise également à faciliter l’accès à l’enseignement supérieur, notamment pour les étudiants adultes.
L’apprentissage non formel s’acquiert dans un environnement d’apprentissage formel et ne donne généralement pas lieu à une qualification ou à un diplôme. Il passe habituellement par des cours, des ateliers, des conférences ou des séminaires.
L’apprentissage informel se fait dans différents lieux, comme à la maison, au travail, auprès d’une association et grâce à l’interaction quotidienne entre les personnes. Il comprend l’apprentissage d’une langue ainsi que des normes et des usages culturels.
À ce jour, le Luxembourg compte, avec la Finlande, la France et les Pays-Bas, parmi les rares pays qui ont mis en place des systèmes complets pour la validation de l’apprentissage non formel et informel.
Au Luxembourg et en France, toutes les qualifications, à l’exception de celles des professions réglementées comme médecin, dentiste, vétérinaire et architecte, peuvent être obtenues par la validation d’un apprentissage non formel ou informel. Les intéressés doivent fournir des informations sur leurs expériences d’apprentissage et les aptitudes ou compétences acquises. Un jury d’experts nommé par le ministère concerné peut alors attribuer une qualification entière ou partielle. Cette procédure de validation des acquis de l'expérience (VAE) a été lancée au Grand-Duché en mars 2010.
Aux Pays-Bas, il est possible, dans le cadre d’une candidature à un emploi ou pour obtenir une reconnaissance formelle auprès d’un comité d’examen, de soumettre une description de ses expériences à un organisme reconnu délivrant des "certificats d’expérience". En Finlande, la législation en matière d’enseignement permet la validation des expériences dans de nombreux domaines de l’éducation et pour bon nombre de niveaux.
Par cette recommandation, la Commission demande aux États membres d’établir, d’ici à 2015, des systèmes nationaux de validation de l’apprentissage non formel et informel. Ces systèmes permettraient aux citoyens d’obtenir une qualification, complète ou partielle, sur la base d’aptitudes et de compétences acquises en dehors de l’enseignement formel.
"Le but est de permettre à tous les citoyens de profiter pleinement des possibilités d’apprentissage existantes pour améliorer leurs aptitudes et leur capacité d’insertion professionnelle, que ce soit sur le lieu de travail, au sein de groupes de la société civile ou grâce à l’internet", a expliqué Androulla Vassiliou, commissaire à l’éducation, à la culture, au multilinguisme et à la jeunesse. "Dans un contexte de chômage élevé et de croissance économique faible, il est essentiel que l’Europe développe la bonne combinaison d’aptitudes et de compétences pour renforcer la compétitivité, la prospérité et l’inclusion sociale".
La proposition de la Commission a été envisagée dans le cadre des initiatives Europe 2020 intitulées "Une stratégie pour des compétences nouvelles et des emplois" et "Jeunesse en mouvement". Elle vient compléter le cadre européen des certifications, qui facilite la validation de l’enseignement formel.
La proposition de la Commission concernant le nouveau programme Erasmus pour tous 2014-2020 prévoit un financement pour tous les secteurs de l’éducation, y compris les écoles, la formation des adultes, l’enseignement supérieur, l’enseignement et la formation professionnels, ainsi que l’apprentissage non formel et informel.
La proposition de la Commission sera examinée par le Conseil et devrait être adoptée par les ministres de l’éducation et de la jeunesse les 23 et 24 novembre 2012.