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Parlement européen - Traités et Affaires institutionnelles
Jean-Claude Juncker et Viviane Reding plaident pour que le Parlement européen lève son blocage dans la procédure de nomination d’Yves Mersch au directoire de la BCE
12-09-2012


rtlLe Premier ministre et président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a marqué dans une interview qu’il a donnée le 11 septembre à RTL.lu son opposition à ce qu’un autre candidat au directoire de la BCE qu’Yves Mersch soit désigné, alors que la nomination de ce dernier a été bloquée au Parlement européen qui doit être consulté pour cette nomination. Il a donné cette interview à l’issue d’une entrevue qu’il a eue avec l’eurodéputée libérale britannique Sharon Bowles, présidente de la commission ECON, qui a joué un rôle-clé dans l’affaire de l’audition d’Yves Mersch, bloquée par le Parlement européen parce que le Conseil européen et le Conseil n’ont pas proposé un homme et une femme comme candidats au directoire de la BCE. 

Jean-Claude Juncker comprend tout à fait la revendication du Parlement européen que les femmes soient adéquatement représentées à la BCE, ce qui n’est en effet pas le cas, et il a dit à Sharon Bowles qu’il allait écrire au président du Conseil européen pour attirer son attention sur cette question. Dans l’interview, il suggère même que socialistes et démocrates-chrétiens s’entendent d’ores et déjà pour nommer une femme à la tête de la Commission et du Conseil européen, ce qui les crédibiliserait dans l’affaire.

"Mais il n’est par ailleurs pas question de proposer un nouveau candidat", insiste Jean-Claude Juncker. "Si le Parlement devait refuser de prendre une décision, alors nous devrons agir sans la décision du Parlement", a-t-il ensuite déclaré, même si ce n’est pas là le scénario qui a sa préférence, car il signifierait qu’il y aurait un litige avec le Parlement européen.

Viviane Reding plaide aussi pour Yves Mersch

Les déclarations de la commissaire européenne Viviane Reding, qui souhaite que les conseils d'administration des grandes entreprises européennes comptent au moins 40 % de femmes, avaient alimenté les argumentaires des députés européens.

Interrogée elle aussi par RTL sur le cas d’Yves Mersch, Viviane Reding a fait la part des choses. Si l’on veut des femmes dans ces organes directeurs, "il faut préparer les choses et ne pas venir au dernier moment pour renverser le cours des choses, comme cela se fait en ce moment", a déclaré la vice-présidente de la Commission. Elle est d’avis qu’Yves Mersch est "le seul candidat pour ce poste resté en lice et hautement qualifié, et c’est pourquoi il devrait recevoir son approbation de la part du Parlement".  Il ne s’agit pas par ailleurs de nommer des femmes à des postes parce qu’elles sont des femmes, souligne-t-elle. "Nous avons besoin du talent féminin et nous ne pouvons y renoncer. Mais pour le moment, nous Luxembourgeois disposons d’un talent masculin, et nous ne pouvons pas y renoncer non plus."

Viviane Reding a par ailleurs refusé de laisser mettre en cause Jean-Claude Juncker sur la question des femmes à des hauts postes de responsabilité : "Lui-même a toujours veillé à ce qu’un nombre suffisant de femmes entrent en politique, et c’est pourquoi il est aussi l’homme qu’il faut pour veiller à ce qu’au niveau européen et au niveau de la BCE, plus de femmes aient leur chance."